À la suite de la reprise d’un reportage diffusé sur N12 affirmant que le président Isaac Herzog détenait dès 2019 un avis juridique concernant une éventuelle grâce accordée à Benjamin Netanyahou, le président de l’État a adressé une mise en demeure préalable à une action en justice à l’encontre du Mouvement pour la qualité du gouvernement.
Le président Isaac Herzog a envoyé ce jeudi une lettre d’avertissement avant poursuites au Mouvement pour la qualité du gouvernement, l’accusant de publications diffamatoires l’impliquant dans une affaire de corruption liée à une possible grâce présidentielle en faveur de Benjamin Netanyahou.
Dans sa lettre, Herzog exige du président du mouvement, l’avocat Eliad Shraga, de publier rapidement un communiqué de rectification publique « établissant les faits avec précision », destiné à « réparer, autant que possible, le préjudice causé » à son encontre, en détaillant la nature de la publication incriminée, la manière dont elle a été diffusée et l’ensemble des éléments pertinents s’y rapportant.
Il convient de rappeler qu’avant-hier, le Mouvement pour la qualité du gouvernement s’est adressé à la procureure générale de l’État, Gali Baharav-Miara, ainsi qu’au procureur de l’État, Amit Isman, en exigeant l’ouverture immédiate d’une enquête pénale. Le mouvement soupçonne l’existence d’un accord préalable entre Herzog et Netanyahou avant l’élection présidentielle, accord qui aurait favorisé la candidature de Herzog en échange d’une éventuelle grâce ultérieure accordée à Netanyahou.
Le mouvement réclame l’ouverture d’une enquête sur toute implication pénale et sur d’éventuelles infractions liées à l’intégrité publique commises avant l’élection à la présidence de l’État, y compris des soupçons de corruption.
La démarche fait suite à un reportage diffusé ce soir sur N12, selon lequel, depuis 2019, Isaac Herzog détiendrait un avis juridique relatif à l’octroi d’une grâce présidentielle à Benjamin Netanyahou avant toute condamnation. D’après ce rapport, l’avis aurait été commandé par un proche du président et transmis à Herzog — alors président de l’Agence juive et candidat à la présidence — afin de servir de base à des discussions avec le président de l’époque, Reuven Rivlin.
Selon les accusations du Mouvement pour la qualité du gouvernement, il existerait un fort soupçon d’un accord illégal de type « donnant-donnant » : le soutien de Netanyahou et du Likoud à la candidature de Herzog à la présidence, en échange de la volonté de ce dernier d’agir ultérieurement en faveur d’une grâce présidentielle pour Netanyahou.
À l’époque, l’avocat Eliad Shraga, président du Mouvement pour la qualité du gouvernement, avait déclaré : « Ce soir, nous avons été exposés à une révélation qui ébranle les fondements de l’État de droit en Israël. La crainte que la fonction de président de l’État ait été obtenue par le biais d’un accord circulaire visant à soustraire un prévenu à la justice est inconcevable. Il ne s’agit pas seulement d’une atteinte à la confiance du public, mais d’un soupçon d’infractions pénales graves au cœur même du symbole institutionnel le plus intègre de notre pays. La procureure générale doit ordonner dès ce soir l’ouverture d’une enquête. Nous ne renoncerons pas tant que la vérité n’aura pas été révélée et que le doute n’aura pas été levé — ou que les responsables n’auront pas à répondre de leurs actes devant la justice. »
Rédaction francophone Infos Israel News pour l’actualité israélienne
© 2025 – Tous droits réservés





