Le président iranien : « Netanyahou est un criminel et Israël est cruel. Nous n’avons jamais cherché à obtenir l’arme nucléaire. »

À la tribune des Nations unies, le président iranien Massoud Pezeshkian a multiplié les invectives contre Israël et les États-Unis, qualifiant Benyamin Netanyahou de « criminel » et l’État hébreu de « pays cruel ». Trois mois après la « guerre des 12 jours », il a juré que son pays « n’a jamais cherché à obtenir l’arme nucléaire », tout en agitant un livre recensant des « victimes iraniennes » attribuées aux frappes israéliennes. Mais derrière cette mise en scène, les faits sont têtus : Téhéran reconstruit à marche forcée ses usines de missiles et continue d’enrichir de l’uranium, sous le regard inquiet de l’AIEA et de la communauté internationale.

Les accusations contre Israël et Washington
« Les attaques israéliennes et américaines contre l’Iran en juin ont été une trahison grave de la diplomatie », a dénoncé Pezeshkian depuis la tribune de l’ONU à New York (AFP). Dans une rhétorique connue, il a accusé Israël de « tuer femmes et enfants à Gaza » et de « détruire la région de la Syrie au Yémen ». Cette stratégie vise à détourner l’attention des violations répétées par l’Iran de l’accord nucléaire de 2015 (JCPOA), mises en évidence par les inspections de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) (IAEA).

Le timing : au bord du retour des sanctions internationales
Ce discours intervient à trois jours du rétablissement automatique (snapback) des sanctions de l’ONU, activé par la France, l’Allemagne et le Royaume-Uni fin août. Ces trois pays ont accusé l’Iran d’avoir violé les engagements du JCPOA en enrichissant de l’uranium bien au-delà des limites prévues et en entravant l’accès des inspecteurs de l’AIEA (Reuters).
Pezeshkian a tenté de rassurer en répétant : « Nous ne chercherons jamais l’arme nucléaire. » Mais le riyal iranien a aussitôt chuté à un niveau record — plus d’un million de rials pour un dollar — révélant la perte de confiance des marchés et la peur des sanctions imminentes (AP).

Une contradiction flagrante : le nucléaire et les missiles
Dans le même temps, des images satellites analysées par l’Associated Press montrent que l’Iran reconstruit les sites de Parchin et Shahroud, détruits lors des frappes israéliennes de juin. Ces usines produisaient du propergol solide pour les missiles balistiques. Selon les experts, il manque toujours un composant essentiel : les mélangeurs planétaires, machines industrielles sans lesquelles aucun carburant de qualité ne peut être fabriqué (AP).
Autrement dit : Téhéran nie vouloir la bombe, mais investit massivement dans ses vecteurs balistiques — l’élément même qui inquiète Israël et ses alliés occidentaux.

Trump et Israël revendiquent leur victoire militaire
Dans son propre discours à l’ONU, Donald Trump s’est félicité d’avoir, avec Israël, « totalement détruit » les installations de Fordo, Natanz et Ispahan lors de l’opération With the Lion. « Aujourd’hui, la plupart des chefs militaires iraniens ne sont plus là », a-t-il affirmé, revendiquant une victoire stratégique que de nombreux experts jugent toutefois partielle. Pour Israël, cette opération reste un succès majeur : elle a mis en lumière la vulnérabilité iranienne et la capacité israélienne à frapper au cœur du dispositif nucléaire et balistique de son ennemi juré.

Le contraste est saisissant. Tandis que le président syrien Ahmad al-Shar’a reconnaissait hier publiquement « avoir peur d’Israël » lors d’un forum en marge de l’ONU, l’Iran s’enferme dans le déni et la fuite en avant. Pezeshkian peut dénoncer Netanyahou et promettre un « monde sans armes nucléaires » ; la réalité est que son pays reconstruit ses missiles, enrichit son uranium et s’expose à un isolement croissant.
Pour Jérusalem, une leçon s’impose : seule sa puissance militaire, conjuguée à l’appui de Washington, garantit que l’Iran ne transformera pas ses menaces en capacités réelles.

En fustigeant Israël et en niant l’évidence sur son programme nucléaire, le président iranien espère séduire l’opinion mondiale. Mais la vérité, elle, se lit dans les images satellites et dans l’effondrement de sa monnaie : Téhéran est acculé, et sa rhétorique sonne comme l’aveu d’un régime qui craint plus que jamais la détermination israélienne.


Rédaction francophone Infos Israel News pour l’actualité israélienne
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