Le président syrien avoue : “Nous avons peur d’Israël” – et supplie pour un accord »

À la veille de son discours historique devant l’Assemblée générale de l’ONU, le nouveau président syrien Ahmad al-Shar’a a surpris son auditoire en déclarant ouvertement que son pays « a peur d’Israël ». Tout en accusant l’État hébreu de bloquer les négociations, il a appelé à un retour aux lignes d’avant décembre 2024. Derrière ces mots se cache une réalité : l’effondrement syrien face à la puissance israélienne et la tentative désespérée de Damas de regagner une légitimité internationale.

Un aveu de faiblesse inédit
« Nous ne sommes pas ceux qui causons des problèmes à Israël. Nous avons peur d’Israël, nous sommes inquiets, et non l’inverse », a affirmé al-Shar’a lors d’un forum organisé par le Middle East Institute en marge de l’ONU, devant plus de 250 diplomates, journalistes et hommes d’affaires.
Jamais un dirigeant syrien n’avait reconnu aussi explicitement la crainte que lui inspire la supériorité militaire israélienne. Depuis 1967, Damas a toujours affiché une rhétorique belliqueuse, même au prix de défaites cuisantes. Cette fois, le ton a changé : il s’agit d’implorer un règlement politique face à une réalité sécuritaire incontestable (Reuters, Haaretz).

L’ombre d’Israël sur toutes les négociations
Le président syrien a exigé un retour à la situation antérieure au 8 décembre 2024, date de la chute du régime Assad, et dénoncé les frappes israéliennes répétées sur le territoire syrien. « Israël retarde les pourparlers de paix et continue de violer notre espace aérien », a-t-il affirmé, tout en ajoutant paradoxalement que la réussite d’un accord entre Damas et Jérusalem « ouvrirait la voie à d’autres accords pour répandre la paix dans la région ».

Cette ambiguïté révèle une ligne de fond : la Syrie cherche à monnayer sa survie par un dialogue qu’elle n’a jamais accepté quand elle se croyait forte. Aujourd’hui, la reconnaissance implicite de la domination israélienne devient une condition préalable.

Washington encourage mais reste prudent
Quelques heures avant ces déclarations, l’envoyé américain pour la Syrie et le Liban, Thomas Bark, avait affirmé que les deux pays étaient « proches d’un accord sécuritaire » (State Department release). De son côté, le secrétaire d’État Marco Rubio a rencontré al-Shar’a à New York, soulignant « l’opportunité de bâtir une Syrie stable et souveraine » après l’allègement des sanctions annoncé par Donald Trump.

Cette ouverture américaine vise à arracher Damas à l’influence iranienne et à réduire le trafic de Captagon, fléau régional financé par le régime Assad. Mais les conditions restent strictes : pas de menace contre Israël, pas d’appui au Hezbollah.

Une Syrie fragilisée, Israël renforcé
En se posant en victime et en plaidant pour la « stabilité régionale », le président syrien tente de masquer l’évidence : la Syrie sort ruinée de la décennie écoulée, et Israël demeure la puissance régionale incontournable. Comme le soulignait récemment un rapport de l’Institut pour la politique du Proche-Orient de Washington (WINEP), « Israël a démontré sa capacité à contenir à la fois l’Iran et la Syrie, tout en élargissant ses alliances avec les pays arabes ».

La comparaison avec les Accords d’Abraham n’a rien d’anodin. Alors que Bahreïn, les Émirats ou le Maroc ont choisi la voie d’une normalisation pragmatique avec Israël, Damas se retrouve acculé, cherchant à obtenir par la peur ce que d’autres ont négocié par intérêt.

La diplomatie de la peur
Quand le président syrien déclare publiquement « avoir peur d’Israël », il signe la fin d’une ère. L’ancien langage de confrontation a cédé la place à une diplomatie de la crainte. Pour Israël, cette reconnaissance implicite n’est pas seulement un succès militaire : elle confirme que la dissuasion fonctionne. Et dans un Moyen-Orient fracturé, où certains glorifient le terrorisme comme le Hamas et d’autres implorent la paix comme la Syrie, c’est la force israélienne qui demeure l’ultime garant de stabilité.


Rédaction francophone Infos Israel News pour l’actualité israélienne
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