L’organe directeur de la Cour pénale internationale de La Haye va ouvrir une enquête externe sur son procureur en chef, Karim Khan, au milieu d’allégations d’inconduite sexuelle, ont déclaré hier (vendredi) deux sources bien informées à Reuters. Khan a été invité, dans un document interne diffusé aux États membres, à se suspendre temporairement de son poste au tribunal pendant que l’enquête se poursuit.
Le document, montré à Reuters sans date et sans signature, a été diffusé parmi les États membres par le personnel du tribunal. Le bureau de Khan a posé des questions à son avocat et les appels téléphoniques et les demandes répétées de commentaires envoyées à ses avocats sont restés sans réponse.
Khan avait alors nié les allégations de comportement inapproprié signalées à l’organe administratif du tribunal en octobre. Il a même demandé à l’organe de contrôle interne du tribunal d’enquêter sur ces accusations.
Une source proche du dossier a déclaré à Reuters que la décision de mener une enquête externe avait été prise jeudi lors d’une réunion de l’organe directeur de la Cour, composé de représentants des États membres. On ne sait pas clairement qui mènera l’enquête.
La demande présentée par Khan en mai pour l’émission de mandats d’arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, puis contre le ministre de la Défense Galant et contre les dirigeants du Hamas, qui ont été éliminés entre-temps, fait désormais l’objet d’un nouvel examen. Khan a affirmé que les allégations de comportement inapproprié à son encontre s’accompagnaient d’une campagne menée contre lui et laissaient entendre qu’il s’agissait d’éléments israéliens.
D’autre part, des sources inconnues ont affirmé que la demande d’émission de mandats d’arrêt était venue détourner l’attention de lui-même sur les soupçons de harcèlement sexuel.