Le régiment ukrainien Azov en visite en Israël : « Mariupol est notre Massada »

La dĂ©lĂ©gation est arrivĂ©e en IsraĂ«l jeudi et Ă©tait dirigĂ©e par l’officier d’Azov Ilya Samoilenko, l’un des soldats qui se sont barricadĂ©s sous l’aciĂ©rie d’Azovstal lors des tentatives visant Ă  protĂ©ger Marioupol de l’invasion russe plus tĂŽt cette annĂ©e. Yuliya Fedosyuk, chef adjoint de l’Association des familles des dĂ©fenseurs d’Azovstal, s’est joint Ă  lui pour diriger la dĂ©lĂ©gation.

La dĂ©lĂ©gation est venue en IsraĂ«l pour dĂ©fendre les membres du rĂ©giment Azov qui sont toujours dĂ©tenus comme prisonniers, pour parler de la dĂ©fense de l’usine Azovstal Ă  Marioupol et pour contrer les rapports et dĂ©clarations russes sur le rĂ©giment et la guerre en cours.

La visite a Ă©tĂ© initiĂ©e par l’organisation des Amis israĂ©liens de l’Ukraine et avec le soutien de l’ambassade d’Ukraine en IsraĂ«l et de la Fondation Nadav.

Le régiment ukrainien Azov en visite en Israël : « Mariupol est notre Massada » - Infos-Israel.NewsDes militaires des forces armées ukrainiennes sont vus dans le complexe Azovstal Iron and Steel Works à Marioupol, en Ukraine, sur cette photo prise le 7 mai 2022 (crédit : Dmytro Orest Kozatskyi/Azov regiment press service/Handout via REUTERS)

 

Samedi, la dĂ©lĂ©gation s’est rendue Ă  Massada, oĂč certains des derniers rebelles juifs ont rĂ©sistĂ© Ă  l’armĂ©e romaine en 73 EC.

« L’exploit des dĂ©fenseurs de Marioupol en 2022 a choquĂ© le monde entier », a dĂ©clarĂ© la dĂ©lĂ©gation. « Dans cette rĂ©sistance fĂ©roce Ă  l’occupation russe, divers peuples du monde ont vu des parallĂšles avec divers Ă©pisodes de leur propre histoire, comparant les hĂ©ros ukrainiens d’aujourd’hui Ă  leurs hĂ©ros du passĂ©. Tous avaient une chose en commun – une attitude intransigeante, lutte parfois vouĂ©e Ă  l’échec pour leur indĂ©pendance. Le rang des gens qui, dans la bataille pour leur libertĂ©, sacrifient tout, imprĂšgne toute l’histoire.

« Quand aujourd’hui en IsraĂ«l nous parlons de la dĂ©fense de Marioupol, les IsraĂ©liens, comprenant, avant tout, les diffĂ©rences militaires entre la guerre d’il y a 2 000 ans et aujourd’hui, rĂ©pĂštent constamment : ‘Mariupol est votre Massada.' »

Samoilenko et Fedosyuk ont ​​également rencontrĂ© des rĂ©servistes de Tsahal lors de la visite en IsraĂ«l, dont un Ukrainien de Louhansk et un autre de Marioupol. La dĂ©lĂ©gation d’Azov s’est entretenue avec les rĂ©servistes du service dans le rĂ©giment et dans l’armĂ©e israĂ©lienne et des similitudes et des diffĂ©rences entre les armĂ©es ukrainienne et israĂ©lienne.

La dĂ©lĂ©gation d’Azov a Ă©galement participĂ© Ă  la projection d’un documentaire sur le siĂšge de Marioupol intitulĂ© « La vĂ©ritĂ© inĂ©dite sur Marioupol », qui enregistre les histoires de personnes qui ont Ă©tĂ© envoyĂ©es dans des « camps de filtration » russes aprĂšs le siĂšge et ont subi des tortures, des interrogatoires sĂ©vĂšres et mĂȘme se sont fait enlever leurs enfants. Le film, produit par l’équipe de journalistes et d’avocats du BIHUS, a Ă©tĂ© projetĂ© Ă  Tel-Aviv et Ă  HaĂŻfa cette semaine.

AprÚs les projections, Samoilenko a parlé des actions de la Russie lors du siÚge de Marioupol et des soldats ukrainiens qui ont combattu à ses cÎtés et qui sont toujours détenus par la Russie.

Anna Zharova, fondatrice des Amis israĂ©liens de l’Ukraine, a qualifiĂ© la visite de la dĂ©lĂ©gation de « projet le plus important de l’organisation depuis le dĂ©but de la guerre ».

Le rĂ©giment Azov prend ses distances avec le passĂ© d’extrĂȘme droite

Alors que le bataillon Azov, le prĂ©dĂ©cesseur du rĂ©giment Azov, Ă©tait fortement associĂ© au symbolisme et aux idĂ©ologies nĂ©onazis et d’extrĂȘme droite, le rĂ©giment Azov insiste aujourd’hui sur le fait qu’il a largement purgĂ© ces sentiments du rĂ©giment.

En mai, la porte-parole du ministĂšre russe des Affaires Ă©trangĂšres, Maria Zakharova, a affirmĂ© que « les mercenaires israĂ©liens sont en fait au coude Ă  coude avec les militants d’Azov ». Les responsables russes ont Ă©galement accusĂ© IsraĂ«l de soutenir un « rĂ©gime nĂ©o-nazi » Ă  Kyiv.

« Le bataillon a changĂ©. Il s’est purgĂ© de son sombre passĂ©. Le seul radicalisme que nous adoptons aujourd’hui est notre volontĂ© radicale de dĂ©fendre l’Ukraine. »

Officier du régiment Azov Ilya Samoilenko

Dans une interview accordĂ©e au journaliste Bernard-Henri LĂ©vy lors du siĂšge de l’usine sidĂ©rurgique d’Azovstal en mai, Samoilenko a averti que les accusations selon lesquelles le rĂ©giment serait affiliĂ© au nĂ©onazisme relĂšvent de la « propagande russe », soulignant que « le bataillon a changĂ©. Il a purgĂ© lui-mĂȘme de son sombre passĂ©. Le seul radicalisme que nous adoptons aujourd’hui est notre volontĂ© radicale de dĂ©fendre l’Ukraine.

Samoilenko a en outre notĂ© qu’il y avait des Juifs et des personnes de toutes confessions parmi les soldats d’Azov tuĂ©s par la Russie, les qualifiant d' »hommes fiers et de bons combattants ».

En 2016, lorsque les États-Unis ont dĂ©cidĂ© de lever l’interdiction de financer le rĂ©giment, le chercheur sur l’antisĂ©mitisme Vyacheslav A. Likhachev, s’exprimant au nom du Vaad d’Ukraine, a dĂ©clarĂ© : La milice ukrainienne nazie » maintenant. Azov est une unitĂ© militaire rĂ©guliĂšre subordonnĂ©e au ministĂšre de l’IntĂ©rieur. Ce n’est pas une division irrĂ©guliĂšre ou un groupe politique. Ses commandants et combattants pourraient avoir des opinions politiques personnelles en tant qu’individus, mais en tant qu’unitĂ© de police armĂ©e Azov fait partie du systĂšme des forces de dĂ©fense ukrainiennes. »

Dans un article paru dans Euromaiden Press au dĂ©but de cette annĂ©e, Likhachev a soulignĂ© que la plupart des membres d’extrĂȘme droite du rĂ©giment avaient quittĂ© le rĂ©giment Ă  la fin de 2014 et que les autres avaient Ă©tĂ© dĂ©mis de leurs fonctions en 2017. « À ce jour, il n’y a absolument aucun des raisons d’accuser les nĂ©o-nazis de servir dans le rĂ©giment Azov. »

En avril, le rabbin Yaakov Bleich, un grand rabbin d’Ukraine, a dĂ©clarĂ© Ă  Politico qu’il « n’acceptait » pas les affirmations de la Russie concernant le rĂ©giment d’Azov, dĂ©clarant « S’il n’y avait pas eu la propagande russe, je ne connaĂźtrais mĂȘme pas le nĂ©o- Les nazis du groupe Azov existent, ils sont tellement minoritaires. Nous devrions garder les yeux ouverts, bien sĂ»r, mais cela dit, lorsque des partis de droite ultra-nationalistes se prĂ©sentent au parlement en Ukraine, ils ne peuvent mĂȘme pas obtenir un siĂšge.

Alexander Ritzmann, chercheur au German Counter Extremism Project, a notĂ© dans un article sur le site Euronews que de nombreux reportages sur le rĂ©giment Azov souffrent d’un « manque total de nuances » car le rĂ©giment est sĂ©parĂ© du mouvement d’extrĂȘme droite Azov.

« S’il n’y avait pas eu la propagande russe, je ne saurais mĂȘme pas que les nĂ©onazis du groupe Azov existent, ils sont tellement minoritaires. »

Rabbi Yaakov Bleich, grand rabbin d’Ukraine

« Alors que le rĂ©giment d’Azov compte trĂšs probablement un nombre supĂ©rieur Ă  la moyenne d’ultra-nationalistes et d’extrĂ©mistes d’extrĂȘme droite dans ses rangs, il n’y a pas de donnĂ©es disponibles prouvant l’affirmation populaire selon laquelle tous ou mĂȘme la majoritĂ© de ses soldats sont des nĂ©o-nazis », explique Ritzmann. « Les dirigeants extrĂ©mistes ont pour la plupart quittĂ© le rĂ©giment en 2015 et ont lancĂ© le mouvement Azov susmentionnĂ©, qui se compose d’un parti politique (Corps national) et d’un rĂ©seau d’autres groupes (miliciens) plus petits, de clubs de jeunes et de centres de formation paramilitaires. »


RĂ©daction francophone Infos Israel News pour l’actualitĂ© israĂ©lienne
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