Micha Maor, un survivant de la Shoah et un agent de la police des frontiĂšres qui a conduit Ă la mise en accusation dâAdolf Eichmann en photographiant des documents secrets du bureau du procureur gĂ©nĂ©ral allemand au service du Mossad.
Au cours des deux derniĂšres annĂ©es, il a souffert dâun cancer, qui a augmentĂ© et, il y a quelques mois, son Ă©tat sâest aggravĂ© et il a Ă©tĂ© victime dâun accident vasculaire cĂ©rĂ©bral. Ces derniers jours, son Ă©tat sâest encore dĂ©tĂ©riorĂ©. Aujourdâhui, Ă 11 heures, il sera enterrĂ© au cimetiĂšre de Modiâin.
Lâhistoire de Maor est une Ă©tape importante dans lâhistoire du pays. Il rĂȘvait dâĂȘtre photographe, mais on se souviendra de lui comme dâun homme qui avait fourni pour le Mossad les documents contenant des informations importantes qui avaient conduit Ă la capture dâEichmann. Dans une interview avec Ynet, il a dĂ©clarĂ© il y a deux ans : « De nombreux survivants de la Shoah ont beaucoup contribuĂ© Ă lâĂtat dâIsraĂ«l et je suis heureux de faire partie de ce peuple ». Il y a un mois, la police allemande de la branche allemande a appris quâil Ă©tait malade et lui a adressĂ© un geste dâamitiĂ© pour son travail visant Ă renforcer les liens entre les membres israĂ©lien et allemand de lâorganisation. Sa dĂ©coration est la plus haute attribuĂ©e par la police allemande.
Maor est nĂ© en Allemagne en 1933. Il fut emmenĂ© dans un camp de concentration en Yougoslavie, immigra en IsraĂ«l en juin 1945 et passa dix jours dans le camp dâAtlit. Plus tard, il a commencĂ© sa carriĂšre militaire, a servi dans les parachutistes et dans le bataillon 890, et a servi pour Rafael Eitan (Raful). AprĂšs sa libĂ©ration, il a dĂ©cidĂ© dâĂ©tudier la photographie en Allemagne. Mais ensuite, le Mossad a changĂ© sa vie.
« LâEtat lâa envoyĂ© au bureau du Dr Fritz Bauer, qui Ă©tait procureur gĂ©nĂ©ral de lâĂtat de Hesse en Allemagne », explique le Dr Tal Segev, un historien des gardes-frontiĂšres. « Il a photogra-phiĂ© des documents relatifs Ă Eichmann, et a recommencĂ© Ă prendre en photo dâautres documents par lequel il Ă©tait possible de prouver sans Ă©quivoque lâimplication de la solution finale dâEichmann. Sans ces documents, il Ă©tait impossible de prouver complĂštement quâil Ă©tait Eichmann. »
Lors dâune interview accordĂ©e Ă Ynet, il a dit quâil ne savait pas quâil travaillait pour le Mossad en Allemagne, car il possĂ©dait un laboratoire photo : « Jâai fait quelques courses et je ne savais toujours pas que câĂ©tait le Mossad »,  dit-il.
Le directeur gĂ©nĂ©ral a dĂ©crit Ă Maor prĂ©cisĂ©ment la piĂšce. « Je lui ai dit que je trouverais deux classeurs sur son bureau, que je devais photographier. Je ne savais pas exactement quelle Ă©tait la mission et Ă qui je devais prendre des photos. Jâai pris un train pour Francfort avec un sac comme James Bond Ă©quipĂ© dâun appareil photo. Il nây avait pas de prĂ©paration, mais jâĂ©tais officier dans les parachutistes, entraĂźnĂ© au maniement des armes et au combat, jâĂ©tais un athlĂšte et je ne craignais  rien. «Â
Maor entra dans le bureau de lâavocat, oĂč il commença Ă photographier les documents. Il ne savait pas ce quâil photographiait mais a vu la photo dâEichmann. « Je ne savais pas que câĂ©tait lui, mais il Ă©tait Ă©crit : » Obersturman Fuhrer Adolf Eichmann. «  » Quelquâun qui a traversĂ© la Shoah ne peut que sâeffondrer devant une telle situation, je ne lâai pas lu, jâai juste pris des photos. Je me souviens que Adolf Hitler lui-mĂȘme avait rĂ©digĂ© un document. Imaginez quâen tant que Juif, survivant de la Shoah, je touche le papier, le contact et la photographie authentiques de Hitler. «Â
AprĂšs environ quinze minutes, Maor rĂ©alisa que quelquâun se tenait prĂšs de la porte. « Câest la femme de chambre qui sâest arrĂȘtĂ©e Ă la porte, jâai vu lâombre des chaussures, câĂ©tait les secondes les plus longues de ma vie, jâai immĂ©diatement pliĂ© tout le matĂ©riel, câĂ©tait calme et dix secondes plus tard, elle est partie, je suis rentrĂ©e en train Ă Cologne et jâai commencĂ© Ă prĂ©parer les documents que jâavais pris. Jâai seulement compris lâampleur de la mission. «Â
Maor a emballĂ© les photographies dans une valise diplomatique et a senti que quelque chose allait se passer. « Une semaine ou deux plus tard, Eichmann a Ă©tĂ© amenĂ© en IsraĂ«l et il Ă©tait clair que ces documents seraient des tĂ©moignages vivants Ă©crits par les nazis pour le procĂšs dâEichmann », dit-il.
« Je le vois toujours, Ă tel point que lorsque cette affaire a Ă©tĂ© publiĂ©e, je suis retournĂ© chez le nouveau procureur gĂ©nĂ©ral allemand, ainsi que dans le journal allemand Der Spiegel, il y avait ma photo et celle dâEichmann dans une cage devant un tribunal. »
Maor est retournĂ© en IsraĂ«l et a rejoint lâĂ©tablissement de sĂ©curitĂ©. Il sâest enrĂŽlĂ© dans les FDI, puis a rejoint la police, qui a créé lâunitĂ© de rensei-gnement de la police des frontiĂšres en IsraĂ«l et a Ă©tĂ© le premier officier Ă recruter des agents de renseignement supplĂ©mentaires.
« Maor a créé la Sous-section des enquĂȘtes de la police des frontiĂšres au dĂ©but des annĂ©es 70, alors que les garde-frontiĂšres nâavaient Ă ce moment-lĂ aucune prise de contrĂŽle organisĂ©e du renseignement. Il a tout construit et Ă la fin il a Ă©tĂ© renvoyĂ© et a pris sa retraite avec le grade de lieutenant colonel. LâannĂ©e derniĂšre, alors quâil Ă©tait encore malade, il se rendait Ă la police des frontiĂšres pour donner des confĂ©rences « , a dĂ©clarĂ© Misgav. » Chaque annĂ©e, il se rendait en Allemagne pour rencontrer des enfants dans les Ă©coles secondaires « , pour leur parler Ă propos de lâHolocauste. CâĂ©tait un sioniste ardent et il mâa envoyĂ© de bonnes paroles dâamour pour son   pays « .
RĂ©daction francophone Infos Israel News pour lâactualitĂ© israĂ©lienne
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