Joseph Zalman Kleinman, lâun des derniers tĂ©moins survivants du procĂšs Eichmann, est dĂ©cĂ©dĂ© aujourdâhui (mardi) Ă lâĂąge de 91 ans. Lorsquâil a Ă©tĂ© envoyĂ© au camp dâextermination dâAuschwitz Ă lâĂ©tĂ© 1944, il avait moins de 14 ans. Lorsquâil a tĂ©moignĂ© au procĂšs Eichmann en 1961, Kleinman, alors ĂągĂ© de 31 ans, il a fourni au monde des preuves effrayantes du fonctionnement de la machine de mort nazie.
Kleinman est nĂ© en 1930 dans une petite ville de lâest de la TchĂ©coslovaquie, Ă la frontiĂšre hongroise. Les TchĂšques appelaient lâendroit Kisblush, les Hongrois lâappelaient Nodjesilish tandis que parmi les Juifs, lâendroit sâappelait Seylish et Ă©tait trĂšs cĂ©lĂšbre dans lâEurope dâavant lâHolocauste. Le Rabbi de Spinka vivait dans la ville, et dans son beit midrash, la famille Kleinman priait chaque annĂ©e, Ă Roch Hachana. Ses parents, Meir et Bernia-Rachel Meir, avaient une petite boutique qui leur fournissait un maigre gagne-pain. En 1928, le fils aĂźnĂ©, Shlomo, est nĂ©. Deux ans plus tard, Joseph est nĂ© et trois ans plus tard, la plus jeune fille Toiba (Yona) est nĂ©e.
Au fil des ans, Kleinman a dĂ©clarĂ© quâau dĂ©but de la Seconde Guerre mondiale, les Juifs de lâest de la TchĂ©coslovaquie nâavaient pas souffert. Lorsque les Hongrois occupaient sa zone de rĂ©sidence, ils appliquaient des lois interdisant aux Juifs de possĂ©der une entreprise sans partenaire paĂŻen, mais par rapport aux Juifs de Pologne, par exemple, leur situation Ă©tait relativement bonne. Cependant, les jeunes hommes ont Ă©tĂ© forcĂ©s de sâenrĂŽler dans lâarmĂ©e hongroise, et parmi les recrues forcĂ©es se trouvait leur demi-frĂšre, Shimon Kleinman, et ses traces ont ensuite Ă©tĂ© perdues.
Ă Auschwitz, Kleinman a rĂ©ussi Ă sâinfiltrer avec son frĂšre et plusieurs autres enfants dans un train sur lequel les Juifs se sont rendus dans un camp de travail et a construit des bunkers pour les avions allemands. Il a vĂ©cu dans le camp de travail jusquâĂ la fin de la guerre. Lorsque le camp a Ă©tĂ© libĂ©rĂ©, il a immigrĂ© en IsraĂ«l et a ensuite commencĂ© Ă travailler pour prĂ©server la mĂ©moire de lâHolocauste en accompagnant des dĂ©lĂ©gations de jeunes en Pologne.
En 2017, Masuah a culminĂ© avec le service commĂ©moratif de lâInstitut Masuah pour les Ă©tudes sur lâHolocauste Ă Tel Yitzhak, en tant que lâun des derniers tĂ©moins du procĂšs. Ă 87 ans, Kleinman nâa rien oubliĂ©.
En janvier de cette annĂ©e, aprĂšs des mois Ă ne pas quitter son domicile en raison de la pandĂ©mie, Kleinman est arrivĂ© pour recevoir sa deuxiĂšme dose de vaccin contre le Corona. ImmĂ©diatement aprĂšs rĂ©ception, il a dit que la premiĂšre chose quâil voulait faire Ă©tait de serrer ses enfants et ses petits-enfants dans ses bras. « Je mâennuie Ă©galement de sortir de la maison », a-t-il dit. Son Ă©pouse Chaya a dĂ©clarĂ© Ă lâĂ©poque : « Ne pas vivre dans la peur nous manque. »
Kleinman a dĂ©clarĂ© que la peur lâavait saisi Ă un moment oĂč la pandĂ©mie faisait rage en IsraĂ«l. «Jâavais trĂšs peur dâĂȘtre infectĂ©. Ma femme me fait tenir tout le temps et les enfants et petits-enfants prennent soin de moi aussi. JâĂ©tais trĂšs heureux que les vaccins soient arrivĂ©s dans le pays car cela donne lâespoir que nous pourrons revenir Ă la routine. Je nâai pas marchĂ© dans la ville pendant prĂšs dâun an et je peux rendre visite Ă mes petits-enfants chez eux. «Â