Le juge président David Re du Tribunal spécial pour le Liban à La Haye a statué mardi qu’il n’y avait aucune preuve suggérant que le Hezbollah ou la Syrie étaient impliqués dans l’assassinat en 2005 du Premier ministre libanais Rafic Hariri.

Hariri a été assassiné le 14 février 2005 par un camion suicide qui transportait 4 000 kg d’explosifs à Beyrouth. Quatre membres du Hezbollah – Salim Jamil Ayyash, Hassan Habib Merhi, Hussein Hassan Oneissi et Assad Hassan Sabra ont été inculpés pour l’assassinat et jugés par contumace par le Tribunal spécial pour le Liban.

Reuters a rapporté mardi que, alors que la lecture du verdict s’étalait sur des heures (2600 pages avec environ 13000 notes de bas de page), les juges se sont dit « convaincus au-delà de tout doute raisonnable » qu’Ayyash possédait « l’un des six mobiles utilisés par l’équipe d’assassinat, » Et n’ont pas encore statué sur sa culpabilité ou son innocence sur les accusations d’attentat terroriste et d’homicide.

Cependant, le panel a été catégorique en déclarant qu’il n’y avait aucune preuve suggérant que les dirigeants du Hezbollah ou du gouvernement syrien étaient impliqués dans l’attaque. 21 sont morts dans l’assassinat aux côtés de Hariri.

Il convient de noter que ni le Hezbollah ni la Syrie n’étaient inculpés devant le tribunal spécial, seuls les quatre membres nommés du Hezbollah. Mais le tribunal a néanmoins fait tout son possible pour innocenter l’organisation terroriste et le pays le plus meurtrier de la planète de la responsabilité de cet acte.

Rafic Baha El Deen Al Hariri était un magnat des affaires libanais et le Premier Ministre du Liban de 1992 à 1998 et de nouveau de 2000 jusqu’à sa démission en octobre 2004. Il a été accusé d’avoir joué un rôle actif dans la corruption qui sévissait au Liban sous l’occupation syrienne. Il aurait augmenté sa richesse de moins d’un milliard de dollars lorsqu’il est devenu Premier ministre en 1992, à plus de 16 milliards de dollars à sa mort.

Hélas, vous ne pouvez pas l’emporter avec vous.

Le Hezbollah a accusé Israël de l’assassinat de Hariri, suggérant que le Mossad l’utilisait comme prétexte pour expulser l’armée syrienne du Liban. En août 2010, le chef du Hezbollah Hassan Nasrallah a présenté des preuves, consistant en des séquences vidéo interceptées par des drones d’espionnage israéliens, qui, selon lui, impliquaient Israël dans l’assassinat. En octobre 2010, le Hezbollah a exigé que le gouvernement libanais mette fin à toute coopération avec le Tribunal spécial de La Haye, et en novembre 2010, Al Akhbar a rapporté que le Hezbollah avait prévu une prise de contrôle rapide du Liban si le groupe terroriste devait être reconnu responsable de l’assassinat par le Tribunal spécial. De plus, selon les fuites des câbles de l’ambassade américaine, la Syrie voulait «désespérément» mettre fin à l’enquête du Tribunal spécial.

Il s’avère que le Hezbollah et les Syriens ne savaient pas qu’ils étaient innocents pour la Haye depuis le début …

À la suite de la publication de la décision de justice soutenue par l’ONU condamnant Salim Ayyash, membre du Hezbollah, pour le meurtre de l’ancien Premier ministre libanais Rafic Hariri, le ministère israélien des Affaires étrangères a appelé le monde à s’unir contre lui.

«Le Hezbollah a pris en otage l’avenir du peuple libanais au nom des intérêts étrangers. Le monde doit s’unir contre cette organisation terroriste pour aider le Liban à se libérer de la menace posée par le Hezbollah », a déclaré un communiqué du ministère des Affaires étrangères à Jérusalem.

«La décision rendue (le mardi 18 août 2020) par le Tribunal spécial pour le Liban chargé d’enquêter sur l’assassinat du Premier ministre Hariri, était très claire en déclarant que l’organisation terroriste du Hezbollah et ses membres étaient tous deux impliqués dans le meurtre comme dans l’obstruction à l’enquête qui a suivi », ajoute le texte.

Enfin, le ministère souligne que « les armes du Hezbollah, ajoutées au projet de missile guidé de précision et ses actions belligérantes dans toute la région menacent tout le Moyen-Orient ».