Alors que la bande de Gaza reste au cœur d’une trêve fragile, les déclarations du vice-ministre norvégien des Affaires étrangères sur Al Jazeera ont ravivé la controverse diplomatique. Selon lui, « Israël a une responsabilité juridique d’introduire une aide humanitaire dans la bande de Gaza ». Une affirmation qui s’inscrit dans une logique de pression internationale sur Jérusalem — mais qui occulte largement la responsabilité du Hamas dans l’effondrement humanitaire du territoire.
Depuis l’instauration du cessez-le-feu, plusieurs pays européens ont repris un ton critique envers Israël. La Norvège, souvent à la pointe des initiatives pro-palestiniennes à l’ONU, cherche une nouvelle fois à se poser en médiatrice morale. Dans son entretien à Al Jazeera, le vice-ministre norvégien a invoqué les Conventions de Genève, affirmant qu’Israël, en tant que « puissance occupante », devait garantir le passage de l’aide humanitaire.
Mais cette interprétation, qualifiée de « juridiquement fausse » par des diplomates israéliens, repose sur une lecture anachronique du droit international. Depuis le désengagement de 2005, Israël n’exerce plus d’administration civile directe sur Gaza. Le territoire est contrôlé par le Hamas — une organisation terroriste reconnue comme telle par l’Union européenne et les États-Unis.
« Il est aberrant de parler d’occupation quand l’armée israélienne n’est pas stationnée sur place et que le Hamas contrôle tout, y compris les tunnels et les postes de douane », a rappelé le juriste israélien Michael Sfard, cité par The Times of Israel. En réalité, Israël autorise déjà chaque jour des dizaines de camions humanitaires à franchir les points de passage de Kerem Shalom et d’Erez, sous supervision internationale, tout en maintenant des contrôles de sécurité stricts.
Sur le terrain, le volume d’aide entrant à Gaza dépend moins d’Israël que du Hamas lui-même, qui détourne une grande partie des cargaisons pour ses milices. Des rapports de l’ONU ont documenté à plusieurs reprises ces détournements : médicaments, carburant et nourriture redistribués en priorité aux combattants. En 2024, l’agence UNRWA avait d’ailleurs reconnu que plusieurs de ses entrepôts avaient été « réquisitionnés » par le Hamas.
Les réactions israéliennes n’ont pas tardé. Le ministère des Affaires étrangères a dénoncé une « instrumentalisation politique » de la question humanitaire :
« Israël n’a aucune obligation légale d’approvisionner une entité terroriste qui détient encore des otages et tire des roquettes. Nous continuerons à coopérer avec les acteurs internationaux de bonne foi, mais sans céder à la manipulation. »
Cette sortie norvégienne s’inscrit dans un contexte de tensions plus larges entre Jérusalem et certains pays nordiques, notamment la Norvège et la Suède, qui plaident pour une reconnaissance unilatérale d’un État palestinien. Un positionnement que le gouvernement israélien juge « moralement incohérent » au regard des atrocités commises par le Hamas le 7 octobre 2023.
Dans le monde diplomatique, les propos du vice-ministre norvégien ont suscité des réactions mitigées. Si l’Union européenne reste prudente, Washington a rappelé qu’« Israël dispose du droit de se défendre et de contrôler les flux vers Gaza pour éviter le réarmement du Hamas ». Une position soutenue par plusieurs États membres de l’OTAN, dont la France et l’Allemagne, favorables à une aide humanitaire encadrée mais non imposée.
En Israël, la classe politique dénonce le « deux poids, deux mesures » d’une communauté internationale prompte à condamner Tsahal, mais silencieuse face aux crimes du Hamas. « Aucun pays au monde n’accepterait que des roquettes soient tirées depuis un territoire voisin sans riposte », a déclaré le ministre des Affaires étrangères Israel Katz, ajoutant que « la Norvège ferait mieux de condamner les preneurs d’otages plutôt que ceux qui les libèrent ».
Cette nouvelle polémique illustre la bataille permanente autour de la légitimité juridique d’Israël. Derrière les mots feutrés des diplomates se joue un affrontement idéologique : celui du droit contre la propagande. La Norvège, qui fut jadis l’artisan des accords d’Oslo, semble aujourd’hui plus préoccupée par l’image que par la vérité.
Sources :
- Al Jazeera
- The Times of Israel
- ONU — OCHA Gaza Reports
- Infos-Israel.News — catégorie Israël
- Infos-Israel.News — Alerte Info 24/24
Rédaction francophone Infos Israel News pour l’actualité israélienne
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