En Europe, on craint de plus en plus une nouvelle et importante épidémie de virus corona, qui devra rétablir des restrictions plus strictes qui nuiront à nouveau à l’économie. De nombreux pays du continent signalent maintenant une augmentation de la morbidité et, dans certains, même le nombre d’hospitalisés et de morts commence à augmenter.
Au moins deux pays d’Europe, la France et le Royaume-Uni, ont rapporté hier soir (jeudi) un nouveau record du nombre quotidien d’infections vérifiées. En France, les autorités sanitaires ont signalé un grand nombre de 16 096 infections diagnostiquées en une journée, un record qui bat le précédent record de 13 498. Au cours des huit derniers jours, la France a battu ce record à quatre reprises.
À ce jour, 497 237 personnes ont été diagnostiquées avec le virus Corona en France, et dans ce chiffre, il se classe deuxième en Europe de l’Ouest, après l’Espagne. Au cours du dernier jour, 52 autres patients sont décédés en France, et le bilan total des décès s’élève désormais à 31 511. Le nombre de décès de ce dernier jour peut être légèrement inférieur à la moyenne des sept derniers jours, 59, mais il est quatre fois plus élevé que la moyenne quotidienne en août, avec 12 décès par jour.
Le pic de morbidité entraîne également une nouvelle augmentation des charges déclarées par les hôpitaux. Hier, le nombre de patients corona hospitalisés en France a franchi la barre des 6000, pour la première fois depuis environ deux mois. C’est toujours un nombre bien inférieur à ce qu’il était au plus fort de l’épidémie en avril, lorsque plus de 32 000 patients étaient hospitalisés en France. Plus d’un millier de patients corona sont actuellement en soins intensifs, un nombre qui n’a pas été vu depuis le 8 juin.
Les craintes d’une nouvelle propagation du virus augmentent désormais la possibilité que le gouvernement impose des restrictions beaucoup plus sévères aux résidents, bien qu’il ait longtemps insisté pour qu’aucune autre fermeture ne soit imposée. La France, on le rappellera, a imposé l’une des fermetures les plus sévères d’Europe, entre le 17 mars et le 11 mai.
Le Premier ministre français Jean Castex a déclaré aujourd’hui que le gouvernement doit agir s’il veut empêcher un retour aux chiffres astronomiques observés au plus fort de l’épidémie. « C’est une course contre la montre », a-t-il déclaré dans une interview accordée à l’une des chaînes de télévision de son pays. « Le public doit être attentif et vigilant. Si nous n’agissons pas, nous pourrions nous retrouver dans la même situation qu’au printemps. »
Dès mercredi, le gouvernement a annoncé le retour de certaines restrictions, ordonnant à tous les cafés et restaurants de la ville de Marseille de fermer pendant deux semaines. Le niveau de préparation dans la zone de la ville sur les rives de la Méditerranée a été élevé au plus haut niveau.
A Paris et dans dix autres villes également, il a été décidé de fermer les cafés et restaurants, mais seulement à partir de 22h00.
Les restrictions à Marseille ont provoqué la colère des politiciens locaux, qui craignent les dommages économiques pour les chefs d’entreprise. Selon eux, le gouvernement prend des décisions par panique. « Il n’y a rien dans cette situation sanitaire qui justifie cette démarche. Je ne permettrai pas aux Marseillais d’être victimes de décisions politiques que personne ne comprend », a déclaré la mairesse Michele Rubirola.
Dans l’un des cafés du vieux port de la ville, qui, à heures régulières, est un haut lieu touristique populaire, Jean-Pierre Cotens a déclaré que le réfrigérateur du pub qu’il possède est rempli de produits alimentaires qu’il a achetés le week-end dernier. « Qu’est-ce que je vais faire avec tout cela? M. Macron sera-t-il l’un de ceux qui paieront les pertes ? », A-t-il demandé avec colère.