L’Eglise Sainte Anne Ă  JĂ©rusalem est elle une ambassade pour que Macron interdise la prĂ©sence israĂ©lienne ?

Quel est le statut de l’Eglise Sainte Anne pour que Chirac comme Macron aient dĂ©cidĂ© d’agresser le policiers israĂ©liens qui les protĂšge en leur  interdisant d’entrer dans ce lieu situĂ© dans la capitale juive ?

La laĂŻcitĂ© francaise trĂšs marquĂ©e d’habitude en France ne semble plus exister Ă  chaque fois qu’un reprĂ©sentant français met les pieds en Israel et dans une Ă©glise. En effet, en 20 ans, les deux prĂ©sidents ont trouvĂ© le moyen de provoquer de scandales contre les hommes israĂ©liens qui sont lĂ  pour leur sĂ©curitĂ©.

Cette Ă©glise fait partie du « domaine national français en Terre sainte ». C’est en fait un domaine français situĂ© dans la ville de JĂ©rusalem, de facto en territoire israĂ©lien, regroupant des possessions appartenant Ă  la France depuis le xixe siĂšcle. Il est administrĂ© par le consul gĂ©nĂ©ral de France Ă  JĂ©rusalem mais n’est pas une ambassade.

Le site de l’église Sainte-Anne de JĂ©rusalem accueille une ONG BDS chargĂ©e des rapports Ă©crits sur les comportements des IsraĂ©liens et des Palestiniens lors des passages de checkpoints. Le nom de cette ONG est Ecumenical Accompaniment Programme in Palestine and Israel (en) (EAPPI).

Il y a plusieurs domaines français avec ce statut à Jérusalem :

1 – L’ÉlĂ©ona, Ă  JĂ©rusalem : le domaine comprend, au sommet du mont des Oliviers, un cloĂźtre dont la construction dĂ©bute dans les annĂ©es 1870 et toujours inachevĂ© et, en sous-sol, la grotte dite « du Pater » oĂč, selon la tradition, JĂ©sus-Christ a enseignĂ© la priĂšre du Notre PĂšre Ă  ses disciples.

2 – Le monastĂšre d’Abou Gosh, Ă  l’ouest de JĂ©rusalem : cette ancienne commanderie hospitaliĂšre du xiie siĂšcle comprend une Ă©glise et une crypte. RĂ©novĂ© par la France, le site accueille des moines et moniales bĂ©nĂ©dictins depuis 1976.

3 – Le Tombeau des Rois, Ă  JĂ©rusalem : bien que longtemps considĂ©rĂ© comme le tombeau des rois de JudĂ©e, le site pourrait ĂȘtre le tombeau d’HĂ©lĂšne d’AdiabĂšne, princesse juive du ier siĂšcle, et d’une trentaine d’autres personnes.

4 – L’église Sainte-Anne, Ă  JĂ©rusalem : le site comprend une Ă©glise du xiie siĂšcle et ses abords, qui a accueilli, selon la tradition, la maison des parents de la Vierge Marie, d’une part, et la piscine de Bethesda, d’autre part.

La prĂ©sence française Ă  JĂ©rusalem remonte Ă  l’époque des croisades. AprĂšs la chute des États latins d’Orient, elle se voit officialisĂ©e par les capitulations de 1536 passĂ©es entre l’empereur ottoman Soliman le Magnifique et le roi de France François Ier. Dans les annĂ©es et siĂšcles suivants, d’autres capitulations sont contractĂ©es entre les souverains des deux États visant la protection des pĂšlerins et des lieux saints en Palestine.

La premiĂšre des possessions françaises est l’église Sainte-Anne. Elle est offerte Ă  l’empereur NapolĂ©on III par AbdĂŒlmecid Ier en 1856 en remerciement de l’intervention française lors de la guerre de CrimĂ©e qui vient de s’achever.

Les possessions françaises n’ont jamais Ă©tĂ© remises en question. Ceux-ci ont Ă©tĂ© confirmĂ©s par les successeurs locaux de l’Empire ottoman : l’État d’IsraĂ«l en 1949 (accords Chauvel/Fischer) et l’autoritĂ© palestinienne en 1997.

C’est quoi l’accord Chauvel/Fischer ?

Le 24 janvier 1949, il y a exactement 68 ans, la France reconnaissait l’État d’IsraĂ«l par une lettre « concise et d’un style trĂšs peu chaleureux ».

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Par cette lettre, « le ministre des Affaires Ă©trangĂšres, Robert Schuman, signifiait au  gouvernement provisoire de l’État d’IsraĂ«l en France, Maurice Fischer, cette reconnaissance ‘de fait’. »

« Cette lettre, continue le diplomate, concluait un Ă©change de notes entre le Quai d’Orsay et Fischer (les « accords Chauvel-Fischer »), par lequel la France exigeait la reconnaissance de son statut de puissance protectrice d’une centaine d’institutions religieuses, d’éducation ou hospitaliĂšres et sa propriĂ©tĂ© sur divers « domaines nationaux » Ă  JĂ©rusalem et Ă  Abu Gosh ».

Ce sont des accords qui valent encore aujourd’hui, et qui font de la France, par le biais de son consul, la gardienne des lieux saints de JĂ©rusalem.

Mais « ces « accords » n’ayant jamais Ă©tĂ© ratifiĂ©s par IsraĂ«l (car considĂ©rĂ©s comme violant sa souverainetĂ©), poursuit Arie Avidor, ancuien ambassadeur, on peut estimer que d’un point de vue strictement lĂ©gal, la France n’a pas encore reconnu formellement « de jure » l’indĂ©pendance d’IsraĂ«l ! ».


RĂ©daction francophone Infos Israel News pour l’actualitĂ© israĂ©lienne
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