De Rafah à Ramon, puis au Kenya, puis à Johannesburg : les Palestiniens qui ont été transportés par avion et dont l’entrée a été refusée pendant des heures en Afrique du Sud ne savent toujours pas qui se cache derrière l’organisation mystérieuse qui a coordonné leur départ. Chaque famille a dû payer environ 1 400 à 2 000 dollars par personne. Un passager revenu raconte : « Ce fut un voyage de souffrance ». Israël affirme : ils avaient des visas pour un pays tiers.
En Afrique du Sud, les autorités enquêtent encore sur « l’énigme des 153 Palestiniens » arrivés à Johannesburg depuis Gaza sans documents d’identité, mais ont entre-temps permis à environ 130 passagers d’entrer dans le pays. Louay Abu-Seif, un Gazaoui ayant émigré avec sa femme et ses enfants, a raconté son périple à Al-Jazeera, déclarant : « Je me sens maintenant en sécurité. Cela signifie beaucoup, surtout après être arrivé de Gaza. »
Abu-Seif raconte que sa femme a inscrit la famille au vol après une annonce diffusée sur les réseaux sociaux, précisant que les familles avec enfants, disposant de documents valides et d’une autorisation sécuritaire israélienne, étaient prioritaires. Il n’avait aucune information sur l’organisation ou sur les critères de sélection. Même la date du départ n’a été communiquée que 24 heures à l’avance.
« Ils nous ont dit de ne rien emballer, de ne prendre ni sacs ni valises, seulement les documents nécessaires », a-t-il dit.
Israël a déclaré ce soir que leur sortie avait été coordonnée après obtention de visas pour un pays tiers, grâce à l’organisation responsable de leur transfert. « Ces personnes ont quitté Gaza après que le COGAT a reçu l’accord d’un pays tiers pour les accepter », a indiqué le COGAT à l’AFP.
Abu-Seif explique que chaque famille a dû payer entre 1 400 et 2 000 dollars par personne, « y compris les enfants et les bébés ». Après l’annonce du départ, ils ont été conduits en bus de Rafah à l’aéroport Ramon via Kerem Shalom, puis ont entamé leur voyage vers l’Afrique du Sud : décollage depuis Israël, escale à Nairobi, puis transfert vers Johannesburg. Ce n’est qu’une fois repartis de Nairobi qu’ils ont appris leur destination.
À l’atterrissage en Afrique du Sud, ils ont été bloqués 12 heures dans l’avion sans autorisation de débarquer. Selon les critiques, cette attente dans un avion « brûlant », sans eau ni nourriture, résultait du refus initial des autorités d’accepter les passagers.
L’ambassade palestinienne en Afrique du Sud a déclaré que le vol avait été organisé par une « entité non enregistrée et trompeuse » exploitant la détresse des Gazaouis :
« L’organisation a profité de la tragédie, a trompé les familles, a pris l’argent et a coordonné leur voyage de façon irresponsable. »
Une source militaire israélienne a indiqué qu’un groupe nommé « Al-Majd » était responsable du transfert de plus de 150 Palestiniens — confirmant les propos d’Abu-Seif.
Le président sud-africain Cyril Ramaphosa a déclaré qu’une enquête avait été ouverte :
« Ce sont des personnes venues de Gaza, transférées ici de manière mystérieuse. Bien qu’elles n’aient pas les documents requis, ce sont des gens provenant d’un territoire ravagé, et par compassion, nous devons les accueillir. »
Selon Imtiaz Sooliman, fondateur de Gift of the Givers, qui a Ĺ“uvrĂ© pour permettre aux passagers de dĂ©barquer, c’est dĂ©jĂ le deuxième vol mystĂ©rieux arrivĂ© — après un vol fin octobre transportant plus de 170 Palestiniens, non signalĂ© aux autoritĂ©s. Il affirme que les passagers Ă©taient « effrayĂ©s, confus, et ne savaient pas oĂą ils allaient. Ils n’ont rien reçu Ă manger ou Ă boire pendant deux jours de voyage ».Â
Rédaction francophone Infos Israel News pour l’actualité israélienne
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