Tel Aviv, 14 juin 2025 – Le ministère israélien de l’Éducation a annoncé officiellement aujourd’hui que toutes les écoles du pays basculeront en enseignement à distance jusqu’à la fin de l’année scolaire. Cette décision intervient dans un contexte de tensions sécuritaires croissantes, marqué par les tirs de missiles venus d’Iran, l’activité de drones hostiles et une campagne militaire en cours menée par Tsahal.

Pour les autorités israéliennes, il ne s’agit pas d’un aveu de faiblesse, mais d’un choix de responsabilité et de prévoyance, destiné à protéger les élèves, les enseignants et les familles tout en assurant la continuité pédagogique.

Une décision prise en coordination avec Tsahal

Le ministre de l’Éducation, Yoav Kisch, a précisé que cette mesure avait été prise en concertation avec le commandement du front intérieur et l’état-major de Tsahal.

« Lorsque nos enfants doivent courir aux abris entre deux cours, l’école cesse d’être un lieu d’apprentissage et devient une zone à risque. Nous préférons prévenir que guérir. »

L’enseignement à distance avait déjà été expérimenté avec succès lors de la pandémie de Covid-19, puis brièvement lors de l’opération « Bouclier du Nord » en 2023. Aujourd’hui, les infrastructures sont en place : la plateforme nationale Campus IL, les outils comme Zoom, Google Classroom et les applications pédagogiques sont déjà utilisés dans l’ensemble du réseau éducatif israélien.

Un passage à distance bien organisé

Le ministère a ordonné le déclenchement du plan d’urgence numérique : chaque élève aura accès à un programme d’enseignement allégé mais structuré, avec des cours en ligne chaque jour, des devoirs notés et des examens maintenus dans la mesure du possible.

Les enseignants ont reçu des directives claires et un soutien technique renforcé. Dans les localités périphériques ou les zones à faible couverture internet, des kits pédagogiques imprimés seront distribués, et des centres de soutien technologique ont été mis en place.

« Ce n’est pas une fermeture, c’est une adaptation. L’éducation israélienne ne s’arrête jamais, même sous les sirènes », a déclaré une responsable pédagogique du ministère.

Réactions contrastées des parents

Du côté des parents, les réactions sont mitigées mais compréhensives. Beaucoup saluent la priorité donnée à la sécurité, mais certains s’inquiètent du retard scolaire potentiel, notamment pour les enfants en difficulté.

Naama, mère de deux enfants à Rishon LeZion, témoigne :

« Bien sûr, c’est compliqué à gérer quand on travaille à temps plein. Mais je préfère cela à vivre dans la peur constante d’une alerte pendant que mes enfants sont à l’école. »

Les associations de parents d’élèves ont appelé le ministère à renforcer le soutien psychologique et à prévoir des rattrapages pédagogiques pendant l’été.

Les universités et les jardins d’enfants également concernés

Le plan concerne l’ensemble du système éducatif, des écoles primaires jusqu’aux lycées. Les universités et instituts d’enseignement supérieur passeront également à l’enseignement à distance. Seules certaines activités de recherche seront maintenues sur place, sous protocole strict.

Les jardins d’enfants publics et privés seront quant à eux fermés dans les zones à risque élevé, principalement dans le sud et le centre du pays. Des garderies d’urgence, encadrées par du personnel formé et protégées dans des espaces renforcés, pourront accueillir les enfants de soignants et de personnels essentiels.

Une jeunesse israélienne résiliente

Cette mesure, bien que difficile, met aussi en lumière la capacité d’adaptation exceptionnelle de la jeunesse israélienne. Habitués à vivre sous la menace, les enfants et adolescents du pays savent composer avec les situations d’urgence, tout en continuant à apprendre, à créer et à se construire.

Nombre d’enseignants, de startups edtech et de bénévoles se sont mobilisés pour proposer des cours en ligne innovants, des forums d’entraide, des activités culturelles et des discussions interactives sur l’actualité.

« Nos enfants apprennent la géographie, l’histoire, mais aussi le courage », a résumé le ministre Kisch.

L’éducation comme pilier national

Dans ce contexte de guerre hybride, l’État d’Israël rappelle que l’éducation n’est pas un luxe, mais un pilier fondamental de la résilience nationale. En maintenant l’enseignement, même à distance, le pays refuse de laisser l’Iran ou ses alliés interrompre la vie quotidienne des citoyens israéliens.

Le chef d’état-major Herzi Halevi a lui-même salué la décision dans une déclaration rare pour un militaire :

« Protéger nos enfants, c’est protéger notre avenir. La guerre ne doit pas voler leur droit à apprendre. »

Et après ?

La fin de l’année scolaire est prévue dans moins d’un mois, fin juillet. Le ministère prépare déjà un plan de retour progressif à l’enseignement en présentiel dès que la situation sécuritaire le permettra, probablement à la rentrée 2025-2026.

Les élèves de terminale, qui doivent passer le baccalauréat (Bagrout), bénéficieront de centres d’examen renforcés et d’un soutien individualisé pour garantir l’égalité des chances malgré les perturbations.

Conclusion : apprendre envers et contre tout

Face à une menace régionale sans précédent, Israël ne baisse pas les bras. Le pays démontre qu’il est capable de s’adapter, d’anticiper et de protéger à la fois son avenir physique et intellectuel. Si l’Iran pense pouvoir plonger Israël dans le chaos, la réponse israélienne est claire : la vie continue, l’éducation continue, et l’esprit ne sera jamais vaincu.