Dimanche, les Émirats arabes unis ont convoqué le bureau des «affaires» de l’Iran à Abu Dhabi pour protester contre les «menaces» du président de la République islamique concernant la décision des Émirats de normaliser leurs relations avec Israël, ont rapporté les médias officiels.
Le ministère des Affaires étrangères «a convoqué le chargé d’affaires iranien et lui a remis une forte note de protestation contre les menaces contenues dans le discours du président iranien Hassan Rohani sur les décisions souveraines des EAU », a rapporté l’agence de presse officielle WAM.
Cela est arrivé un jour après que Rohani a annoncé que la décision des Émirats arabes unis de normaliser les relations était une « grosse erreur » et a mis en garde « contre l’ouverture de la voie d’Israël vers la région ».
Sans préciser ce que cela signifierait, il a mentionné que « ce serait une autre histoire et ils seront traités différemment », a rapporté l’agence de presse iranienne Mehr.
Les Émirats arabes unis ont déclaré dimanche qu’une telle rhétorique « était inacceptable et incendiaire et avait de graves implications pour la sécurité et la stabilité dans la région du Golfe ».
Les Émirats arabes unis avaient déjà revu à la baisse leurs relations avec Téhéran en janvier 2016 au milieu d’une rivalité féroce entre l’Arabie saoudite, un proche allié émirati, et la République islamique.
La décision de normaliser les liens avec l’État juif a déclenché une vague de critiques en Iran. Un journal iranien ultra-conservateur a déclaré samedi que cette décision faisait des Émirats arabes unis une « cible légitime » pour les forces pro-Téhéran.
Le quotidien Kayhan s’est fait l’écho des Palestiniens et de leurs partisans dans toute la région, qualifiant l’accord de « trahison » de l’Autorité palestinienne.
Le gouvernement iranien a également fermement condamné l’accord, le qualifiant de «stupidité stratégique» et affirmant qu’il «renforcerait l’axe de résistance dans la région».
L’accord entre Israël et les Émirats arabes unis, annoncé jeudi par le président américain Donald Trump, n’est que le troisième accord de ce type conclu par Israël avec un pays arabe. Mais cela soulève la possibilité d’accords similaires avec d’autres États pro-occidentaux du Golfe.
Trump a déclaré que les dirigeants des deux pays signeraient l’accord à la Maison Blanche dans environ trois semaines.