Qantara, un site allemand destiné à servir de pont entre les mondes occidental et musulman, interroge l’avocat de Hambourg Eugen Balin qui s’est rendu aux Émirats arabes unis en tant que membre du Corps diplomatique juif du Congrès juif mondial à la fin de l’année dernière.
Je suis revenu transformé de ce voyage de délégation. Pour la première fois, j’étais dans un pays en dehors d’Israël où je pouvais me déplacer en toute liberté avec une délégation du Congrès juif mondial, sans aucune précaution de sécurité. Au cours des douze dernières années, cela ne nous est jamais arrivé dans aucun autre pays du monde. Nous étions là au marché de Dubaï, portant nos kippas, reconnaissables comme juifs et pas du tout en danger. Nous parlions hébreu, étions joyeux et parfois même bruyants. Et nous avons été accueillis par des vendeurs de manière amicale et parfois avec le « shalom ». Les Israéliens ne sont pas habitués à ce genre de choses.
En Allemagne, en France et dans d’autres pays, il n’est pas possible de voyager ouvertement en tant que Juif sans se mettre en danger. Partout en Europe, les Juifs sont en danger.
Aux Emirats Arabes Unis, le Shabbat, vendredi soir et samedi matin, nous marchions de notre hôtel à la synagogue pour la prière. Portant des kippas, certains portaient même ouvertement leur châle de prière dans les rues de Dubaï, sans sécurité. Dans le centre commercial, la prière dans la synagogue était signalée, les portes étaient ouvertes. Vivre cela dans un pays arabe… nos idées préconçues sont en contradiction avec la réalité. Aucun de nous ne s’attendait à quelque chose comme ça.
Dans l’interview, Balin admet que les Émirats arabes unis ne sont pas une démocratie et qu’ils ont encore un long chemin à parcourir pour être vraiment libres. C’est un point que les antisionistes aiment soulever à propos des accords d’Abraham. Mais, note Balin, les Émirats arabes unis encouragent le dialogue non seulement avec les juifs mais aussi avec les chrétiens, les baha’is et d’autres.
Les idées se propagent avec le dialogue. Le changement se produit lorsque les gens sont exposés à d’autres personnes.
C’est pourquoi les haïsseurs d’Israël sont tellement opposés à toute communication quelle qu’elle soit avec les Israéliens ou les sionistes. Ils savent que sur le marché des idées, ils sont voués à perdre. Ils veulent donc fermer ce marché – boycotter les universités israéliennes, crier contre les orateurs sionistes, diaboliser tout ce qui concerne Israël afin que les gens se sentent coupables même en considérant qu’Israël est plus libéral, plus ouvert et plus intéressé par la paix que ses ennemis.