Selon un rapport publié par le New York Times, les États-Unis ont déployé plusieurs drones de reconnaissance au-dessus de la bande de Gaza afin de surveiller le respect du cessez-le-feu en vigueur entre Israël et le Hamas. L’opération, discrète mais stratégique, s’inscrit dans un effort américain de contrôle du terrain et de prévention d’une reprise des hostilités — tout en maintenant une pression politique sur le Hamas et ses soutiens régionaux.
D’après le quotidien américain, ces drones non armés décollent depuis des bases situées en Méditerranée orientale, probablement à partir de Chypre ou de navires américains stationnés au large d’Israël. Leur mission : collecter des images en temps réel des zones frontalières, détecter d’éventuelles violations de la trêve et transmettre les données au Pentagone et à l’administration du président Donald Trump.
Officiellement, Washington parle d’une « mission de surveillance humanitaire » visant à protéger les convois d’aide internationale et à éviter les provocations susceptibles de relancer la guerre. Mais sur le plan stratégique, cette présence aérienne confère aux États-Unis un rôle direct dans la gestion du cessez-le-feu, transformant de facto le ciel de Gaza en zone d’observation américaine.
Un haut responsable israélien cité par Channel 12 a salué « une initiative de coordination exemplaire », soulignant que ces drones « permettent à Israël de disposer d’informations précieuses sans violer les termes du cessez-le-feu ». De fait, l’État hébreu, engagé dans un équilibre fragile entre retenue militaire et sécurité nationale, tire profit de la technologie américaine pour anticiper les mouvements du Hamas.
Le New York Times précise que cette décision a été prise après plusieurs violations constatées sur le terrain : tirs sporadiques de mortiers dans le sud de Gaza, déplacements suspects dans les zones où Tsahal avait précédemment détruit des tunnels, et regroupements de miliciens dans les ruines de Khan Younès. Les images recueillies par les drones auraient confirmé que plusieurs infrastructures du Hamas, pourtant censées être démantelées, restent actives.
Le porte-parole du Conseil national de sécurité, John Kirby, a déclaré à la presse :
« Nos drones ne ciblent personne. Ils observent, enregistrent et préviennent. Notre objectif est d’assurer que chaque partie respecte ses engagements. »
Mais en Israël, beaucoup y voient une autre signification : celle d’un avertissement clair aux alliés de Téhéran. Les États-Unis démontrent leur capacité à contrôler la situation, à recueillir du renseignement sans intervention directe, et à envoyer un message de dissuasion à l’Iran, au Hezbollah et aux milices houthis.
Cette surveillance aérienne américaine n’est pas une première. Dès 2024, Washington avait utilisé des drones MQ-9 Reaper pour suivre les activités de l’État islamique dans le Sinaï et en Syrie. Leur réactivation dans le ciel de Gaza marque une évolution majeure : la guerre israélo-palestinienne devient un enjeu global de sécurité régionale où les grandes puissances se mêlent des équilibres locaux.
En parallèle, des voix s’élèvent dans les cercles politiques palestiniens pour dénoncer une « ingérence étrangère ». Un porte-parole du Hamas a accusé Washington de « complicité avec l’occupation », estimant que « les drones américains transmettent des informations à Tsahal pour préparer de futures attaques ». Une affirmation que le Département d’État a catégoriquement démentie.
À Jérusalem, le gouvernement israélien se garde de commenter directement, tout en exprimant sa « pleine confiance » dans la coopération stratégique avec les États-Unis. L’administration Trump, fidèle à sa doctrine de Peace Through Strength, maintient un équilibre subtil entre médiation diplomatique et contrôle militaire.
Selon les analystes de Haaretz et de The Jerusalem Post, cette initiative américaine pourrait également servir de base à une future coordination multinationale, incluant les Émirats arabes unis et l’Égypte, pour stabiliser Gaza après la guerre. Des discussions informelles sur un « mécanisme de sécurité régional » seraient déjà en cours, impliquant des officiers israéliens et arabes sous supervision américaine.
En arrière-plan, le déploiement des drones symbolise une nouvelle ère : celle où la technologie devient l’arbitre silencieux des trêves fragiles. Washington, par ce geste, se positionne comme garant de la stabilité régionale tout en rappelant à ses adversaires qu’aucun mouvement n’échappe à son regard.
Sources :
- The New York Times
- Channel 12 News
- The Jerusalem Post
- Haaretz
- Infos-Israel.News – catégorie Israël
- Infos-Israel.News – Alerte Info 24/24
Rédaction francophone Infos Israel News pour l’actualité israélienne
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