Les consommateurs européens sont prêts à rejeter activement les biens et services américains en raison de la guerre commerciale déclenchée par le président américain Donald Trump et de la montée du sentiment anti-américain en général, selon une étude menée par la Banque centrale européenne.

Cette réaction, écrivent les chercheurs, reflète non seulement les motivations économiques liées à la hausse des prix, mais aussi le sentiment politique et public à l’égard de la politique commerciale américaine.

De nombreux répondants à l’enquête estiment que les politiques protectionnistes américaines nuisent aux intérêts de l’Europe et affaiblissent la compétitivité des produits sur les marchés mondiaux.

Ces résultats contrastent avec ceux d’enquêtes similaires menées aux États-Unis, où les consommateurs ont déclaré qu’ils stockeraient des biens qui devraient devenir plus chers en raison des augmentations des tarifs douaniers.

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Dans la zone euro, il semble cependant que l’existence même des droits de douane incitera une grande partie des consommateurs à reconsidérer leurs achats. Selon l’enquête, environ 44 % des personnes interrogées ont exprimé leur volonté de passer des produits américains à des produits similaires d’autres fabricants, quel que soit le taux de droits de douane.

De plus, les résultats ont montré que plus les répondants gagnaient, plus ils étaient susceptibles de passer à d’autres produits. Les chercheurs expliquent ce résultat inattendu par le fait que les ménages à revenus élevés pourraient être davantage motivés par leurs préférences que par des considérations de prix.

Ces conclusions surviennent dans un contexte de réaction mondiale contre les tarifs douaniers de Trump. Au Canada, les tensions croissantes avec l’administration Trump ont non seulement maintenu le premier ministre libéral Mark Carney au pouvoir, mais le pays a également lancé une campagne nationale pour acheter des produits nationaux au lieu d’alternatives américaines.

Alors que Trump promeut sa politique commerciale comme un moyen de ramener la production aux États-Unis, de grandes entreprises comme General Motors et Stellantis ont mis en garde contre l’impact des tarifs douaniers, évoquant la possibilité de fermetures d’usines et de licenciements. Stellantis a temporairement interrompu la production dans plusieurs de ses usines du Michigan et de l’Indiana, ainsi que dans une usine au Canada, en raison de tarifs douaniers et de pénuries d’approvisionnement.

La Commission européenne devrait annoncer sa position officielle sur la décision américaine dans les semaines à venir, dans un contexte de demandes croissantes au sein de l’Union européenne en faveur de contre-mesures pour protéger les marchés européens des retombées d’une guerre commerciale croissante.