Les tensions augmentent chaque jour à propos des Houthis sur la route commerciale maritime la plus importante au monde entre l’Asie et l’Europe. Hier, la plus grande entreprise chinoise OOCL (Orient Overseas Container Line) a annoncé la cessation des livraisons de marchandises via la mer Rouge et le canal de Suez. Auparavant, des déclarations similaires avaient été faites par les plus grandes sociétés de transport de conteneurs : le danois Maersk, l’allemand Hapag-Lloyd, le français CMA CGM et la société internationale MSC. Ensemble, toutes ces sociétés gèrent plus de la moitié du transport maritime de conteneurs dans le monde.
L’économie israélienne souffre le plus gravement du blocage des marchandises en provenance d’Asie vers le port d’Eilat. 99 % des marchandises entrent en Israël par voie maritime et 40 % d’entre elles sont livrées via le canal de Suez. Certaines marchandises peuvent être réceptionnées par avion comme alternative, mais il y a des choses qui ne peuvent être livrées que par voie maritime, comme les voitures, dont la moitié sont déchargées à Eilat. L’automobile représente 85 % de l’activité du port d’Eilat.
Les importateurs de voitures espéraient livrer de grandes quantités de véhicules en Israël en décembre pour faire face à la hausse des taxes de janvier. Désormais, des navires transportant des voitures asiatiques feront le tour de l’Afrique, ce qui prendra beaucoup de temps. Le journal Calcalist a rapporté que les importateurs négocient avec l’administration fiscale la possibilité d’un « dédouanement » des voitures alors qu’elles se trouvent encore en dehors des eaux économiques israéliennes.
L’Egypte, dont le droit de passage par Suez constitue la principale source de revenus, souffre encore plus de la déstabilisation de la navigation en mer Rouge. Chaque navire paie 600 000 dollars et le revenu annuel dépasse 8 milliards.