Les Israéliens disent au revoir à Elizabeth : « Quelque part, nous voulons tous aussi avoir une reine »

Des centaines de milliers de personnes ont affluĂ© au palais de Buckingham ce week-end pour dire au revoir Ă  la reine qui a accompagnĂ© la plupart d’entre elles tout au long de leur vie. Que ce soit en plaçant un bouquet de fleurs prĂšs des portes et du mur du palais, que ce soit en attachant une lettre ou un signe d’adieu sur les clĂŽtures du palais et que ce soit en se commĂ©morant ce moment historique sur leur tĂ©lĂ©phone portable.

Ils venaient aussi dans l’espoir de voir, mĂȘme de loin, le nouveau roi, Charles III, ou tout autre membre de la famille royale. Ces moments royaux – jours de deuil, mariages ou autres cĂ©lĂ©brations, font de la famille royale et non royale une grande famille. Il y a les vraiment pĂ©nibles, il y a les curieux et il y a ceux qui donnent libre cours Ă  toutes leurs bizarreries. Ils sont venus ici de partout au Royaume-Uni, des pays du Commonwealth britannique dirigĂ© par la reine et du monde entier.

« Elle a Ă©tĂ© une source d’inspiration en tant que femme »

Dr Imbaba Kamara, 51 ans, nĂ© en Sierra Leone, en Afrique – du Commonwealth britannique des Nations, mais vit en Grande-Bretagne depuis 20 ans et est un militant pour la protection des femmes et des filles vulnĂ©rables. Elle est venue avec un gros bouquet de chrysanthĂšmes en compagnie d’un autre groupe de femmes de son organisation. « La reine a Ă©tĂ© une grande source d’inspiration pour moi, en tant que femme », dit-elle. « Avec toute son immense richesse, elle restait humble et respectait tout le monde, quelle que soit sa race et sa couleur. C’est personnel cependant. Quand j’ai appris qu’elle Ă©tait dĂ©cĂ©dĂ©e, j’ai fondu en larmes. J’ai grandi avec elle, mes enfants et petits-enfants ont grandi avec elle. Elle faisait partie de ma famille. Et quelles sont les attentes du roi Charles ? « J’ai entendu son discours, dit-elle, il a dit des choses dans l’esprit de sa mĂšre, et c’est un bon dĂ©but. Il rĂ©ussira dans son rĂŽle.

Adam, 27 ans, est venu ici du Hertfordshire: «Je n’ai jamais connu mes grands-parents, donc la reine Ă©tait comme une grand-mĂšre pour moi. Je n’ai commencĂ© Ă  regarder les informations que rĂ©cemment, donc je me souviens surtout de son discours qu’elle a prononcĂ© pendant l’épidĂ©mie de Corona, lorsqu’elle a demandĂ© de rassurer la nation. J’espĂšre que Charles saura Ă©galement comment agir pour renforcer le royaume et le Commonwealth des Nations.

Megan, 25 ans, nĂ©e en Australie qui a dĂ©mĂ©nagĂ© Ă  Londres il y a deux ans, dit que mĂȘme en Australie, Elizabeth Ă©tait sa reine. « Elle a toujours Ă©tĂ© dans nos vies », dit-elle. « Elle symbolisait la stabilitĂ©. J’ai grandi avec elle. Mes parents ont grandi avec elle. La sensation d’ĂȘtre sans elle est Ă©trange. Je ne sais pas Ă  quoi m’attendre de Charles. Je suppose que la reine l’a bien formĂ© pour ce rĂŽle. Elle l’a bien prĂ©parĂ© pour ce moment, et je pense qu’il suivra son chemin.

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« Le monde a changé maintenant »
Il y avait aussi des IsraĂ©liens dont la mort rapide et soudaine de la reine de 96 ans a changĂ© leurs plans de visite, et ils sont venus au palais. Rita, 66 ans, de HaĂŻfa, et son petit-fils de 15 ans, Noam, un Ă©lĂšve de 10e annĂ©e de Hadera, sont venus dire au revoir Ă  la reine, dont le corps est toujours en Écosse, quelques heures seulement avant le vol de retour vers IsraĂ«l. Le voyage Ă  Londres Ă©tait un cadeau de Rita Ă  son petit-fils, et ils avaient dĂ©jĂ  visitĂ© Buckingham Palace il y a trois jours, alors que personne n’avait encore imaginĂ© qu’Elizabeth II allait dĂ©cĂ©der.

« C’était une femme trĂšs intelligente », dit Rita. « Elle avait beaucoup de sagesse dans la vie. Elle a su diriger ce pays, autant qu’une reine peut diriger le Royaume-Uni, de maniĂšre Ă  ce que tout le monde vive en paix. Le monde l’en remercie. J’ai vu un panneau ici : ‘Hello Kings of England’. Ça m’a donnĂ© des frissons. Le monde a changĂ© maintenant. Je suis nĂ© en Ukraine. Nous avons parcouru un trĂšs long chemin pour arriver ici et voir tout cela. Qui aurait pensĂ© que moi, une fille shtetl d’Ukraine, pourrais jamais me rendre au palais de Buckingham et ĂȘtre ici le jour oĂč je pourrais dire au revoir Ă  la reine d’Angleterre ? C’est trĂšs excitant pour moi. Ça me donne des frissons.’

« Je n’aurais jamais pensĂ© que je serais dans cette position », rĂ©sume Noam l’évĂ©nement. « La vĂ©ritĂ© est que je ne pensais pas non plus qu’elle mourrait dans les annĂ©es Ă  venir. Les 70 ans oĂč elle rĂšgne sont un morceau de temps et un morceau de travail. »

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La connexion israélienne : le mandat britannique
Yossef et Niv de Modi’in sont venus en Grande-Bretagne pour cĂ©lĂ©brer leur anniversaire de mariage, lorsque la mort de la reine les a surpris dans le royaume. « Comme tout le peuple d’IsraĂ«l, nous avons toujours suivi de loin ce qui se passait dans la maison royale », explique Yosefah. « Pourtant, la reine avait un statut trĂšs spĂ©cial. Nous avons vu hier Ă  la tĂ©lĂ©vision ici comment ils parlaient d’elle et de la figure publique qu’elle Ă©tait pour le peuple britannique. Les IsraĂ©liens sont trĂšs informĂ©s de ce qui se passe dans la maison royale. Il suscite une grande curiositĂ©. Dans un endroit cachĂ© de nos cƓurs, nous voulons avoir une telle monarchie symbolique qui crĂ©e une atmosphĂšre trĂšs majestueuse. Quelque part, tout le monde veut que nous ayons aussi une reine.

« Son petit-fils Ă©tait en IsraĂ«l, tout comme son fils », se souvient Yossef, « et c’était trĂšs excitant. C’est comme quelque chose de sublime que nous n’avons pas et que d’autres ont. TrĂšs intrigant. »

Niv, un comptable qui travaille pour une grande banque, estime que la durĂ©e du mandat a un impact sur l’intĂ©rĂȘt israĂ©lien pour la maison royale britannique. « Pour moi, la question du mandat britannique se pose toujours. Cette pĂ©riode, qui n’est pas trĂšs lointaine, a laissĂ© un hĂ©ritage et est Ă©galement prĂ©sente dans nos vies maintenant.

« Il y a deux semaines, nous Ă©tions en voyage en famille en Pologne, Ă  Cracovie », ajoute-t-il. « Nous avons vu lĂ -bas le centre juif initiĂ© et financĂ© par le prince Charles. Face Ă  cela, nous comprenons que la monarchie n’est pas seulement quelque chose de symbolique. Ils ont vraiment du pouvoir. Ils ont de l’influence. Aussi dans d’autres parties du monde. Et ils utilisent ce pouvoir et c’est bien. Ils n’ont pas les limites politiques – Une politique que le gouvernement britannique a et ils en font un usage positif.

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Yosefah, 44 ans, confĂ©renciĂšre et responsable d’un programme avec la Maison du prĂ©sident pour promouvoir la diversitĂ©, le partenariat et l’inclusion dans l’acadĂ©mie israĂ©lienne, souhaite souligner une question qui lui tient Ă  cƓur : « Il n’y a pas beaucoup de cas oĂč une femme est une reine , et plus encore avec l’influence qu’Elizabeth a eue sur la politique et les relations extĂ©rieures du royaume. Pour moi en tant que fĂ©ministe et en tant que personne qui travaille dans l’espace fĂ©ministe, quand une telle femme dĂ©cĂšde, il y a un sentiment de fin d’une Ă©poque. »


RĂ©daction francophone Infos Israel News pour l’actualitĂ© israĂ©lienne
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