Les Israéliens fuient vers la Turquie via le Sinaï, malgré les avertissements officiels

Alors qu’un important contingent d’Israéliens reste bloqué à l’étranger, d’autres choisissent de quitter Israël par une route détournée, passant par le Sinaï égyptien. Un phénomène qui soulève des questions de sécurité alors que les autorités israéliennes déconseillent formellement tout séjour en Égypte.

Un exode silencieux… mais signalé

Malgré les avertissements répétés du Conseil national de sécurité, des dizaines – voire des centaines – d’Israéliens utilisent actuellement le point de passage de Taba, au sud du Sinaï, pour rejoindre l’aéroport de Charm el-Cheikh. De là, beaucoup s’envolent vers Istanbul. Un itinéraire long, complexe et potentiellement dangereux, mais qui s’affirme comme une option plausible pour échapper à la crise.

Des témoignages révélateurs

• Sonia, touriste résidant en Allemagne en visite en Israël, raconte :
  

  « J’ai réservé ce trajet après avoir lu sur les réseaux sociaux que c’était possible. Le conducteur égyptien m’a rassurée : “On nous aime bien au Sinaï, ce n’est pas comme le reste de l’Égypte.” J’ai vraiment ressenti moins de peur qu’à Tel-Aviv. »

• Tal Kogan, de son côté, décrit son parcours avec lucidité :
  

  « J’avais très peur avant le départ… puis dès que j’ai traversé la frontière, je me suis calmée. Les routes étaient vides, on a même croisé des postes de police… j’avais l’impression que c’était plus sûr qu’ici. »
  Toutefois, son escale à Caire s’est prolongée, la laissant dans une atmosphère tendue :
  « Je déconseillerais aux Israéliens de venir à l’aéroport du Caire avec un passeport israélien : j’étais la seule, ce n’était pas très agréable. »

Un périple polarisant

L’itinéraire exige patience et logistique : 35 kilomètres de désert entre Taba et Charm el-Cheikh, formalités parfois lentes, et réservation d’un billet de sortie obligatoire pour l’aéroport. Mais pour beaucoup, la perte de temps vaut la peine :

• Le coût psychologique de rester à Tel-Aviv ou Jérusalem, soumis aux alertes et anxiétés, semble parfois plus pesant.
• Pour d’autres – touristes italiens, hollandais ou américains – déjà en Israël, c’est une solution de secours inattendue mais bienvenue : on raconte leur soulagement à l’embarquement à bord de leur vol vers Amsterdam ou Dubaï.

Des autorités sur le qui-vive

Face à ce flux, Israël maintient sa mise en garde :

« Nous déconseillons tout séjour en Égypte et dans la région du Sinaï », affirme officiellement le Conseil de sécurité.

Ces voyages témoignent néanmoins d’un paradoxe stratégique : quant l’inquiétude, l’attente et la pénurie de vols incitent à contourner les règles, c’est une preuve supplémentaire de l’ampleur du besoin de mobilité internationale en période de crise.

Une leçon pour les futures crises

Les témoignages convergent :

• Le Sinaï ne donne pas un sentiment d’insécurité immédiate,
• Les automobilistes et personnels de l’aéroport sont décrits comme courtois et aidants,
• Les voyageurs font preuve d’une organisation étonnante via les réseaux sociaux et les forums.

Pour autant, le risque diplomatique n’est pas nul — d’une part, pour l’image d’Israël, sur une route perçue comme tentant d’échapper à sa souveraineté ; d’autre part, pour les autorités israéliennes, que ces mouvements imprévus exposent à une situation difficile à contrôler en cas de crise plus grave.

En conclusion

Dans ce climat tendu, certains Israéliens ont préféré emprunter un chemin non conventionnel pour préserver leur liberté de déplacement. Ce phénomène illustre l’écart croissant entre les commandements officiels et les réalités vécues par les citoyens – quand l’exil devient une réponse plus sûre que la proximité d’un foyer en alerte permanente.

📰 Rédaction Infos Israel News
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