Les supporters de l’équipe et les partisans d’Israël ont peint le Stade de France en bleu et blanc, malgré les sévères avertissements concernant les risques d’attentats et d’actes de haine contre les Juifs : « Nous ne céderons pas ». Cependant, ils ne peuvent ignorer la situation : « C’est triste d’en être arrivé au point où 100 policiers nous accompagnent jusqu’aux portes du stade ».

La vigilance des forces de sécurité françaises est palpable en approchant du Stade de France. Un nombre exceptionnel de véhicules de police et de nombreux agents sécurisent les accès au stade. À l’entrée, trois cercles de sécurité sont assurés par des agents de sécurité et des policiers entourant même le stade. « Je n’ai jamais vu un match avec autant de sécurité », déclare un journaliste de l’équipe télévisée de Canal Plus, vérifiant son matériel devant la caméra. Au-dessus de nous, un hélicoptère survole et des groupes de policiers continuent de montrer leur présence significative. « Il reste deux heures avant le match, mais il n’y a pas encore beaucoup de supporters, cela ressemble à un match fantôme ». En effet, deux heures avant le coup d’envoi, autour du stade, on voit surtout des policiers et un nombre inhabituel d’équipes de télévision et de journalistes.

Cependant, à mesure que le match approche, de plus en plus de supporters arrivent, certains brandissant des drapeaux israéliens : « Dans le métro, j’ai caché le drapeau, mais dès que je suis arrivé dans le stade, je l’ai sorti », raconte Claude Isaac, un Juif français de Paris venu avec deux de ses amies, Gabriella et Juliette. « Je soutiens Israël et notre existence. Nous ne céderons pas, la diaspora juive est forte et nous sommes ici en France pour rester. Personne ne nous dictera quoi faire ». Gabriella poursuit : « Juste après l’attaque à Amsterdam, notre groupe WhatsApp, qui compte des centaines de personnes, s’est enflammé et nous avons décidé de venir au match pour montrer notre soutien et que nous ne cédons pas face au terrorisme et aux menaces. Ce soir, 200 Juifs de notre groupe seront au match ».

 

Progressivement, plusieurs dizaines de Juifs et de partisans d’Israël, accompagnés par la police, ainsi que des supporters des équipes de France et d’Israël arrivant seuls, se rassemblent : « Nous n’avons peur de rien. Si les musulmans peuvent porter leurs symboles religieux, pourquoi aurais-je peur de porter les miens ? » dit Sarah, Parisienne venue au match avec ses deux filles, Shani et Alona. Sarah porte une broche en hommage aux otages et raconte que, même pendant les Jeux Olympiques, elle était venue encourager les athlètes israéliens : « Je suis fière d’être juive et française. Nous serons toujours là pour Israël. Am Israël Haï ».

Près de la tribune israélienne, Assaf Bar (54 ans) et Alon Barsi (59 ans), deux Israéliens résidant à Paris depuis des décennies, déclarent n’éprouver aucune crainte : « Je connais bien la population ici et je sais que, bien qu’il y ait une petite minorité bruyante, cela reste un groupe marginal qui fait tout ce tapage », affirme Alon. Assaf ajoute : « Nous sommes venus aussi pendant les Jeux Olympiques pour soutenir les sportifs israéliens, et il n’y a pas de raison d’avoir une peur excessive quand on connaît le terrain ».

À un moment donné, les bus des supporters juifs et pro-israéliens arrivent. La police les sécurise avec un dispositif important, les entourant de cercles de sécurité et effectuant des contrôles minutieux avant leur entrée dans l’enceinte du stade. Ce qui est vrai pour Assaf et Alon venus seuls ne l’est pas pour le groupe de Juifs arrivant avec des drapeaux d’Israël.

Michael Sides (45 ans), habitant d’une ville proche de Paris, exprime son sentiment en étant entouré par une centaine de policiers qui escortent un groupe d’environ 200 supporters : « Je n’ai jamais connu une telle sécurité, et c’est triste de devoir en passer par là ». Il remercie cependant la police de n’avoir pas annulé le match : « Nous sommes fiers, en tant que Juifs, de venir à ce match et de soutenir Israël ».