Les députés français ont voté avec une écrasante majorité pour durcir les lois antiterroristes du pays, notamment en imposant des restrictions aux déplacements des radicaux condamnés et en utilisant des algorithmes pour détecter les extrémistes en ligne, a rapporté jeudi l’AFP.

Selon le rapport, le vote sur la législation a eu lieu mercredi soir. Les membres de l’Assemblée nationale ont voté à une majorité de 87 contre 10 pour adopter le projet de loi qui rend permanentes plusieurs mesures d’urgence introduites après les attentats de Paris de novembre 2015.

Quatre législateurs se sont abstenus de voter sur la législation, qui était en préparation depuis des mois mais a été accélérée par le gouvernement du président Emmanuel Macron après qu’un Tunisien a poignardé le mois dernier un employé d’un commissariat de police près de Paris.

Le projet de loi présenté au Parlement donne à la police le pouvoir de limiter les déplacements des personnes condamnées pour terrorisme après leur sortie de prison.

Des dizaines de personnes condamnées pour des délits de terrorisme ou liés à une vague d’attentats en France qui a débuté en 2015 seront libérées dans les années à venir, provoquant une grande nervosité parmi les autorités, a constaté l’AFP.

Le projet de loi permet aux autorités de garder certains terroristes condamnés sous surveillance jusqu’à deux ans après leur libération et d’interdire à un radical présumé d’assister à un événement considéré comme une menace terroriste.

Il permet également aux services de renseignement d’utiliser des algorithmes pour rechercher des personnes qui, par exemple, recherchent à plusieurs reprises de la propagande terroriste.

L’attentat à la bombe de 2015 à Paris a été le plus important des nombreux attentats islamistes à avoir frappé la France ces dernières années.

En octobre 2020, un homme a poignardé à mort trois personnes dans la basilique Notre-Dame de Nice. Il a ensuite été inculpé de meurtre terroriste.

Le même mois, le professeur Samuel Paty a été décapité par un Tchétchène dans une banlieue parisienne après avoir montré des caricatures du prophète Mahomet lors d’un cours sur la liberté d’expression.

Un mois plus tôt, un homme de 25 ans avait blessé deux personnes dans une attaque au couteau de boucher à Paris. Il a ensuite été inculpé de « tentative de meurtre en lien avec une entreprise terroriste ».

La semaine dernière, un homme sur une liste de surveillance pour le radicalisme islamique a poignardé un policier dans son poste de police de l’ouest de la France et a tiré sur deux autres policiers avant que la police ne le tue.