Lâappel du prĂ©sident de lâAutoritĂ© palestinienne Mahmoud Abbas Ă IsraĂ«l de se retirer des lignes dâavant 1967 dans un an a suscitĂ© les railleries de plusieurs Palestiniens, qui lui ont renouvelĂ© leur appel Ă dĂ©missionner.
Abbas a lancĂ© son ultimatum Ă IsraĂ«l vendredi dans un discours prĂ©enregistrĂ© devant la 76e session de lâAssemblĂ©e gĂ©nĂ©rale des Nations Unies Ă New York.
Se rĂ©fĂ©rant Ă son projet de convoquer une confĂ©rence de paix internationale sous les auspices des membres du Quartet â les Ătats-Unis, lâUnion europĂ©enne, la Russie et lâONU â Abbas a dĂ©clarĂ© : « Pour garantir que notre initiative nâest pas illimitĂ©e, nous devons dĂ©clarer quâIsraĂ«l, le puissance occupante, a un an pour se retirer du territoire palestinien quâelle occupait en 1967, y compris JĂ©rusalem-Est, et nous sommes prĂȘts Ă travailler tout au long de cette annĂ©e Ă la dĂ©limitation des frontiĂšres et Ă la rĂ©solution de toutes les questions de statut final sous les auspices du Quatuor international et en conformĂ©ment aux rĂ©solutions des Nations Unies.
Abbas a averti que si la demande nâest pas satisfaite, les Palestiniens rĂ©voqueront leur reconnaissance dâIsraĂ«l et iront devant la Cour internationale de justice.
Sâadressant aux dirigeants israĂ©liens, Abbas a dĂ©clarĂ© : « Nâopprimez pas et ne coincez pas le peuple palestinien et ne le privez pas de sa dignitĂ© et du droit Ă sa terre et Ă son Ătat, car vous allez tout dĂ©truire. Notre patience et la patience de notre peuple ont des limites. Câest notre terre, notre JĂ©rusalem, notre identitĂ© palestinienne, et nous la dĂ©fendrons jusquâau dĂ©part de lâoccupant.
De hauts responsables de lâAP et la faction au pouvoir du Fatah ont fait lâĂ©loge dâAbbas, qualifiant son discours de « courageux, sans prĂ©cĂ©dent et historique » et affirmant quâil reprĂ©sentait un « jalon » dans le conflit israĂ©lo-palestinien.
Le Premier ministre de lâAP Mohammad Shtayyeh a saluĂ© le discours et a dĂ©clarĂ© quâil « plaçait la communautĂ© internationale devant ses responsabilitĂ©s pour mettre fin Ă lâoccupation israĂ©lienne ».
Shtayyeh a dĂ©crit le discours comme une « feuille de route pour mettre fin Ă lâoccupation dâici un an », ajoutant quâil devrait conduire à « soit un Ătat [palestinien] aux frontiĂšres de 1967, soit un Ătat aux frontiĂšres de 1947 conformĂ©ment Ă [ONU] RĂ©solution de partition 181.
Il faisait rĂ©fĂ©rence Ă la rĂ©solution de lâAssemblĂ©e gĂ©nĂ©rale des Nations Unies qui appelait Ă la partition du mandat palestinien sous contrĂŽle britannique en un Ătat juif et un Ătat arabe. La rĂ©solution a Ă©tĂ© acceptĂ©e par les Juifs en Palestine, mais rejetĂ©e par les Arabes.
Plusieurs responsables du Fatah, dont Jibril Rajoub, ont Ă©galement fait lâĂ©loge du discours dâAbbas et ont dĂ©clarĂ© que ses dĂ©clarations exprimaient les souhaits de tous les Palestiniens.
De nombreux Palestiniens, cependant, se sont moquĂ©s du discours dâAbbas, en particulier de son ultimatum dâun an Ă IsraĂ«l de se retirer sur les lignes dâavant 1967, y compris JĂ©rusalem-Est. Le prĂ©sident de lâAP nâa rien dit de nouveau dans son discours Ă lâAssemblĂ©e gĂ©nĂ©rale des Nations Unies, ont-ils soutenu.
Peu de temps aprĂšs le discours, des militants des rĂ©seaux sociaux ont tweetĂ© sous les hashtags « Abbas ne me reprĂ©sente pas » et « Va-tâen ». Certains lui ont demandĂ© sarcastiquement sâil prĂ©voyait de dĂ©clarer un nouveau soulĂšvement ou de reprendre la lutte armĂ©e si IsraĂ«l ne respectait pas lâultimatum.
« Le discours du vieil homme reprĂ©sente moins de 19 % de notre peuple », a commentĂ© lâĂ©crivain palestinien Iyad al-Qarra. Un sondage publiĂ© la semaine derniĂšre par le Centre palestinien de recherche sur les politiques et les enquĂȘtes a montrĂ© que prĂšs de 80 % de la population palestinienne exige la dĂ©mission dâAbbas.
Certains Palestiniens ont attachĂ© des images dâĂ©mojis rieurs Ă des messages contenant lâappel dâAbbas Ă IsraĂ«l de se retirer sur les lignes dâavant 1967 dans un dĂ©lai dâun an.
« Wow, je suis sĂ»r que les IsraĂ©liens sont dans un Ă©tat dâhystĂ©rie Ă cause de lâultimatum du prĂ©sident Abbas », a dĂ©clarĂ© Akram Maslamani, un Ă©tudiant universitaire de Cisjordanie, dans une remarque sarcastique. « Il sâest rĂ©veillĂ© aprĂšs toutes ces annĂ©es pour dĂ©couvrir quâIsraĂ«l occupe toujours notre terre. Cet homme est devenu une blague.
« Abbas en un mot : il a reconnu lâĂ©chec des politiques de lâAutoritĂ© palestinienne et du Fatah, que lâoccupation continue de nier les droits de notre peuple, que les paris sur la communautĂ© internationale ont Ă©chouĂ© et que la diplomatie palestinienne a Ă©chouĂ© », a commentĂ© le Palestinien. journaliste Ayman Abed.
LâĂ©minent analyste politique palestinien Dr. Fayez Abu Shamaleh a dĂ©clarĂ© quâavant le discours, les mĂ©dias palestiniens avaient donnĂ© lâimpression quâAbbas allait lancer une bombe.
« Jâai suivi les mĂ©dias de lâAutoritĂ© palestinienne avant le discours de Mahmoud Abbas », a dĂ©clarĂ© Abu Shamaleh. « Ils parlaient dâun âJour de la RĂ©surrectionâ Ă lâAssemblĂ©e gĂ©nĂ©rale, des surprises que le prĂ©sident ferait, des IsraĂ©liens qui fuiraient la rĂ©gion, et des gens qui attendaient devant les chaĂźnes satellites pour regarder leur prĂ©sident. La vĂ©ritĂ© est que 99 % du peuple palestinien nâa pas suivi le discours et sâen moquait. »
Lâavocat palestinien Hasan Mezyed a dĂ©clarĂ© que ce nâĂ©tait pas la premiĂšre fois quâAbbas menaçait IsraĂ«l. Mezyed a soulignĂ© quâAbbas nâa pas, dans le passĂ©, exĂ©cutĂ© les dĂ©cisions des institutions palestiniennes dâarrĂȘter la coordination de la sĂ©curitĂ© avec IsraĂ«l.
Lâutilisateur des rĂ©seaux sociaux Raed Abu Jarad a dĂ©clarĂ© avec mĂ©pris : « Mahmoud Abbas donne Ă lâoccupation une annĂ©e complĂšte pour se retirer des territoires occupĂ©s, sinon la rĂ©ponse sera forte : âLaissez-nous tranquilles, partez, ça suffit et notre patience est limitĂ©e.â  »
Lâactiviste politique Issa Amro a qualifiĂ© le discours dâAbbas de « faible », affirmant quâil ne reprĂ©sente pas les aspirations des Palestiniens.
Amro a reprochĂ© Ă Abbas de ne pas avoir qualifiĂ© IsraĂ«l dâĂtat « dâapartheid ».
Sâadressant au prĂ©sident, il a dĂ©clarĂ© : « Ce quâil faut pour inscrire votre nom dans lâhistoire et mettre fin Ă vos jours de maniĂšre honorable, câest un vĂ©ritable combat contre la corruption, la rĂ©forme de lâOLP et du Fatah et la rĂ©forme de tout ce que vous avez dĂ©truit.
Le Hamas et dâautres factions palestiniennes ont Ă©galement critiquĂ© le discours dâAbbas, mais se sont concentrĂ©s sur son affirmation selon laquelle il tient Ă organiser des Ă©lections gĂ©nĂ©rales et que les Palestiniens jouissent de la dĂ©mocratie et du pluralisme.
Le porte-parole du Hamas, Fawzi Barhoum, a dĂ©clarĂ© que le discours Ă©tait une « reproduction des politiques ratĂ©es » de lâAutoritĂ© palestinienne et « une claire reconnaissance de lâincapacitĂ© dâAbbas Ă rĂ©aliser quoi que ce soit Ă travers les accords dâOslo ».
Barhoum a qualifiĂ© de « faux » le discours dâAbbas sur la dĂ©mocratie et le pluralisme. « Les arrestations politiques, la torture et le meurtre dâopposants politiques en Cisjordanie sont la plus grande preuve du rĂ©gime totalitaire [de lâAP] », a-t-il dĂ©clarĂ©.
Le mouvement Al-Ahrar, un rĂ©seau de dissidents du Fatah soutenus par le Hamas dans la bande de Gaza, a dĂ©clarĂ© que le discours dâAbbas nâapportait rien de nouveau, mais Ă©tait une « continuation de la rhĂ©torique de lâimpuissance et de lâĂ©chec ».
RĂ©daction francophone Infos Israel News pour lâactualitĂ© israĂ©lienne
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