Au cours des derniers jours, nous avons vu des photos comme celles-ci, prises à l’hôpital de Shifa :
La légende de Reuters dit : « Les nouveau-nés de l’hôpital d’al-Shifa sont emmaillotés et couchés sept ou huit sur un lit dans un effort désespéré pour les garder au chaud et en vie. »
Mais si vous voulez garder les bĂ©bĂ©s au chaud sans incubateur, vous les emmailloterez tous et ne laisserez pas certains nus. Vous leur couvririez la tĂŞte avec les bonnets tricotĂ©s que certains d’entre nous connaissent. Ou, idĂ©alement, vous trouveriez des personnes pour les tenir – de prĂ©fĂ©rence leurs mères – et leur donneriez un contact peau Ă peau pour les garder au chaud.Â
Vous ne les allongez pas simplement sur un lit, certains sans vêtements, l’un d’eux (qui n’a pas du tout l’air prématuré ou malade) avec le visage appuyé contre le coin pointu d’une boîte.
Il ne s’agit pas ici de traiter les bĂ©bĂ©s prĂ©maturĂ©s. C’est les abuser pour une sĂ©ance photo.Â
Une autre photo de bébés de l’hôpital de Shifa montre quelque chose d’intéressant :
Il y a des Ă©quipements et des lumières en arrière-plan qui fonctionnent clairement Ă l’électricitĂ©.Â
En 1991, le Koweït tentait d’amener l’opinion publique américaine à s’opposer à Saddam Hussein. Et ils ont utilisé le meilleur accessoire qu’ils pouvaient trouver : des bébés forcés de sortir des incubateurs pour mourir.
Dans ses arguments urgents à l’automne et à l’hiver 1990 en faveur d’une action militaire contre Saddam Hussein, le président Bush a fait grand cas de la cruauté du dirigeant irakien envers le peuple koweïtien. Les allégations d’atrocités commises par les forces irakiennes formulées par M. Bush n’ont généralement pas été contestées. L’élimination violente par M. Hussein des dissidents irakiens était un fait historique, si bien que peu d’hommes politiques, de journalistes ou d’enquêteurs en matière de droits de l’homme étaient prêts à remettre en question la campagne du président visant à dépeindre son adversaire comme le Adolf Hitler renaissant.
Certaines affirmations étaient sans aucun doute vraies, mais la plus sensationnelle – selon laquelle les soldats irakiens auraient retiré des centaines de bébés koweïtiens des couveuses et les auraient laissés mourir sur le sol des hôpitaux – s’est avérée presque certainement fausse par un journaliste d’ABC, John Martin, en Mars 1991, juste après la libération du Koweït. Il a interrogé des médecins hospitaliers restés au Koweït tout au long de l’occupation.
Mais avant la guerre, l’histoire de l’incubateur a sérieusement déformé le débat américain sur l’opportunité de soutenir une action militaire. Amnesty International a cru à cette histoire, et sa validation inconsidérée des accusations a probablement influencé les sept sénateurs américains qui ont cité cette histoire dans des discours soutenant la résolution du 12 janvier autorisant la guerre. Puisque la résolution a été adoptée par le Sénat par seulement six voix, la question de savoir comment l’histoire de l’incubateur a échappé à un examen minutieux – alors qu’elle comptait vraiment – ​​est d’autant plus importante. (Amnesty International a par la suite retiré son soutien à cette histoire.)
Une petite enquête journalistique aurait rendu un grand service au processus démocratique. Les Américains auraient été intéressés de connaître l’identité de « Nayirah », la jeune Koweïtienne de 15 ans qui a choqué le Congressional Human Rights Caucus le 10 octobre 1990, lorsqu’elle a affirmé en larmes qu’elle avait vu 15 nourrissons être retirés des couveuses à l’hôpital Al-Adan de Koweït par des soldats irakiens qui « ont laissé les bébés mourir sur le sol froid ». Les présidents du groupe du Congrès, Tom Lantos, un démocrate californien, et John Edward Porter, un républicain de l’Illinois, ont expliqué que l’identité de Nayirah serait gardée secrète pour protéger sa famille des représailles au Koweït occupé.
Il y avait une meilleure raison de la protĂ©ger : Nayirah, de son vrai nom, est la fille de l’ambassadeur du KoweĂŻt aux États-Unis, Saud Nasir al-Sabah. Un fait aussi pertinent aurait pu conduire Ă des demandes impertinentes de preuves de l’endroit oĂą se trouvait Nayirah en aoĂ»t et septembre 1990, lorsqu’elle a dĂ©clarĂ© avoir Ă©tĂ© tĂ©moin des atrocitĂ©s, ainsi qu’à une corroboration de ses accusations.Â
Saddam n’était pas un saint, mais cette histoire Ă©tait un canular. Les AmĂ©ricains, imaginant la cruautĂ© des bĂ©bĂ©s forcĂ©s de sortir de leur couveuse pour mourir dans le froid – une histoire amplifiĂ©e par une sociĂ©tĂ© amĂ©ricaine de relations publiques – ont fermement soutenu la guerre.Â
Nous savons que de nombreux mĂ©decins d’Al Shifa sont des fans du Hamas . D’autres ont peur du Hamas. Nous savons qu’il y a eu de nombreuses activitĂ©s très publiques du Hamas autour de l’hĂ´pital Shifa le 7 octobre, dont les employĂ©s de l’hĂ´pital ont Ă©tĂ© tĂ©moins et sont restĂ©s silencieux. Leurs tĂ©moignages et leurs photos mises en scène ne sont pas fiables.Â
Mais les médias les ont crus, et les croient toujours, même si leurs mensonges sont ridicules.
Rédaction francophone Infos Israel News pour l’actualité israélienne
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