Un nouveau rapport révèle comment les procédures en vigueur au sein de l’armée de l’air israélienne, pendant les tirs de roquettes, ont causé des retards significatifs dans le décollage des avions et des hélicoptères lors des heures critiques du 7 octobre.
À 6 h 29 du matin, sans aucune alerte préalable, l’armée de l’air a été prise totalement au dépourvu par l’attaque du Hamas. L’organisation terroriste a concentré ses tirs sur les bases aériennes et les avant-postes dans la région d’Otef Aza, ce qui a rendu difficile la préparation des appareils pour le décollage.
Selon les directives en vigueur à l’époque, les équipes au sol devaient interrompre leurs préparatifs et se mettre à l’abri lors des salves de roquettes. Ces règles, élaborées à partir d’expériences précédentes dans la bande de Gaza, reposaient sur l’hypothèse qu’il était possible d’attendre quelques minutes avant de reprendre les préparations. Cependant, ce matin-là, les salves se poursuivaient sans relâche, et chaque minute était cruciale alors que des civils étaient massacrés dans les communautés environnantes.
Des retards révélés pour la première fois
D’après plusieurs sources proches des événements dans les bases du sud, il y a eu des retards significatifs qui ne sont pas tous mentionnés dans l’enquête officielle de l’armée de l’air. Par exemple, à la base de Palmachim, un hélicoptère de sauvetage a été mobilisé à 7 h 10, mais n’a décollé qu’un quart d’heure plus tard, avant de recevoir l’ordre de se diriger vers la zone d’Otef.
Dans la région d’Ashdod, un tir massif de roquettes a poussé un pilote à hésiter avant de poursuivre sa mission. Il a d’abord été chargé de survoler la base pour repérer des fragments de roquettes ou des débris d’interception, avant d’obtenir l’autorisation d’atterrir. Ce n’est qu’après une demi-heure supplémentaire que l’hélicoptère a repris son vol – un délai critique dans ces circonstances.
À la base de Névativ, les tirs intensifs du Hamas ont également retardé le décollage de deux avions de chasse. Lors d’une alerte, l’un des avions a été retardé de 15 minutes et, lors d’une autre alerte, le second a été immobilisé plus de 10 minutes. Dans les deux cas, les équipes devaient se protéger dans des abris pendant les tirs, et il fallait également dégager les fragments de roquettes des pistes avant tout décollage.
Un incident grave à Tel Nof
L’un des incidents les plus sérieux, décrit dans l’enquête comme un échec opérationnel majeur, s’est produit à la base de Tel Nof. Pendant les moments les plus critiques au début de l’attaque du Hamas, deux drones ont reçu l’ordre de se rendre dans la région d’Otef Aza. Cependant, en raison des tirs de roquettes, les équipes ont dû rester longtemps dans des abris sécurisés, retardant ainsi de 40 minutes le décollage des appareils.
Même si la plupart des avions et hélicoptères ont réussi à décoller à temps, et parfois même en avance, un manque de compréhension de l’ampleur de l’attaque par les hauts gradés de l’armée a conduit à des erreurs de jugement. Ce n’est qu’aux environs de 11 h, plus de quatre heures après l’infiltration du Hamas en Israël, que le commandant de l’armée de l’air a annoncé une modification des protocoles : « On n’arrête pas les préparatifs au décollage à cause des tirs – nous sommes en guerre. »
Réponse du porte-parole de Tsahal
« Une enquête approfondie et rigoureuse a été menée au sein de l’armée de l’air par une équipe d’experts indépendants. Toute information, affirmation ou rumeur mentionnée dans cet article ne repose pas sur les conclusions de cette enquête officielle et, par conséquent, il est impossible de commenter des informations partielles. »