« Il nâest pas rare que des commerçants religieux demandent pourquoi ils ont besoin dâun superviseur, » raconte le rabbin Pinhassi, auteur dâun livre sur la cacherout vendu Ă plus de 10 000 exemplaires. « Ils disent : âJe respecte moi-mĂȘme les lois de la cacherout, pourquoi avoir quelquâun qui me surveille ?â Mais la halakha est claire : lorsquâil sâagit dâintĂ©rĂȘts financiers, une personne est naturellement biaisĂ©e. Un contrĂŽle externe est donc indispensable. »
Le danger méconnu des insectes
Lâun des plus grands risques, souvent ignorĂ©, est la prĂ©sence dâinsectes dans les lĂ©gumes feuillus. « Cela peut surprendre, » explique le rabbin Schwartz, ancien rabbin militaire pendant 20 ans, « mais selon la halakha, consommer un seul insecte est plus grave que manger de la viande de porc. Câest pourquoi nous sommes extrĂȘmement stricts sur lâinspection des lĂ©gumes comme la laitue, le persil, lâaneth et la coriandre. »
Une surveillance méticuleuse
Le rĂŽle du superviseur va bien au-delĂ de ce quâon imagine. Il vĂ©rifie minutieusement tous les ingrĂ©dients entrant dans la cuisine, sâassure que chaque produit est certifiĂ© par le rabbinat principal, et surveille chaque Ă©tape de la prĂ©paration. « Nous inspectons tout, » explique Shapira. « Des grains comme le riz et les lentilles, au tamisage de la farine et de la semoule, jusquâaux Ă©pices. MĂȘme des aliments comme le couscous nĂ©cessitent un contrĂŽle rigoureux, surtout en Ă©tĂ©. »
Les rÚgles sur les « bishoul goyim »
Un autre point central est la prĂ©paration par des non-Juifs. « Ce nâest pas une simple prĂ©caution, » prĂ©cisent les superviseurs. « Les sages ont interdit cela pour Ă©viter des rapprochements sociaux pouvant conduire Ă des mariages mixtes. Câest pourquoi nous veillons Ă ce que le superviseur allume le feu, et dans les Ă©tablissements strictement casher, il place lui-mĂȘme les casseroles sur la cuisiniĂšre. »
Le dilemme des commerces ouverts le Shabbat
Les commerces ouverts pendant le Shabbat posent un problĂšme majeur. « Contrairement Ă ce que beaucoup pensent, ce nâest pas une question politique, » insistent les superviseurs. « Le Shabbat, il nây a aucun contrĂŽle, et un commerce peut introduire nâimporte quel produit : farine non tamisĂ©e, fromages contenant de la poudre de lait non casher, etc. Sans supervision, il est impossible de garantir la cacherout. »
Des cas de violations graves
Les superviseurs partagent Ă©galement des cas de non-respect flagrants. « Il y a 15 ans, nous avons dĂ©couvert une usine de viande introduisant des produits non casher, » raconte lâun dâeux. « Des employĂ©s musulmans, attachĂ©s Ă la vĂ©ritĂ©, nous ont avertis. Nous avons alertĂ© le rabbinat principal et le ministĂšre de la SantĂ©, et lâusine a Ă©tĂ© fermĂ©e. » Dans un autre cas, un commerçant a profitĂ© de lâabsence dâun superviseur pour introduire des lĂ©gumes non contrĂŽlĂ©s, mais il a Ă©tĂ© repĂ©rĂ© grĂące Ă un citoyen vigilant.
Un avantage économique pour les commerces
Contrairement aux idĂ©es reçues, les superviseurs affirment que la certification casher est bĂ©nĂ©fique Ă©conomiquement. « Un commerce avec une certification casher Ă©largit considĂ©rablement sa clientĂšle, » expliquent-ils. « Les revenus augmentent, plus de taxes entrent dans les caisses de lâĂtat, et davantage de familles trouvent des moyens de subsistance. La cacherout est un moteur Ă©conomique. »
Une responsabilité sacrée
« Notre mission est de garantir que le public puisse manger en toute confiance, en sachant que la nourriture est casher, » concluent-ils. « Câest une grande responsabilitĂ©, mais câest aussi un privilĂšge. »
RĂ©daction francophone Infos Israel News pour lâactualitĂ© israĂ©lienne
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