Préambule : Entendons-nous bien ! Je ne prétends pas, dans cet article, que les connaissances métaphysiques qui y sont analysées à gros traits sont le lot des catholiques en général, ni même de leurs prêtres. Bien au contraire ! Plusieurs d’entre eux ne recherchent que la Vérité et les œuvres de certains des leurs auraient de quoi faire pâlir de jalousie certains des nôtres. Cependant, j’essaie simplement de comprendre l’origine de cette folie qui pousse l’Europe à se faire « ara qui-rit » face aux revendications des coreligionnaires d’un… « Ara fat » ! Quand on connaît l’influence, discrète mais omniprésente, du Vatican sur de nombreux Etats européens, cela peut expliquer bien des choses.

 

Si, aujourd’hui, l’agressivité conquérante des pays musulmans peut se comprendre (Je n’ai pas dit « s’excuser » !), pour peu qu’en en prenne la peine, en se plongeant dans la pensée profonde de l’Islam, il en va de même pour l’attitude suicidaire actuelle du Vieux Continent. En effet, toute civilisation se base – consciemment ou non – sur le terreau de sa philosophie et celle de l’Europe est encore rattachée, peu ou prou, aux papes qui y ont longuement fait la pluie et le beau temps. Or, le catholicisme – dans son essence – porte aux faîtes de la gloire la souffrance sur terre pour mieux arriver au Ciel : tous ceux qui ont suivi le catéchisme se souviendront de la ferveur avec laquelle « Monsieur le curé » enseignait les histoires « de nos saints martyrs » – morts brûlés vifs sous Néron, dévorés dans les arènes de Rome, écartelés par les barbares… –  dont il fallait, si possible, suivre la voie pour décrocher sans obstacles la précieuse clé de Saint Pierre donnant accès aux sphères angéliques.

 

La logique qui sous-tend cette doctrine, et son inévitable dénouement, est effrayante ! Partant d’un transfert de personnalité, faisant de Jésus de Nazareth le « nouvel Israël » (Ancien Testament – Nouveau Testament ;  12 tribus – 12 apôtres ; 40 ans dans le désert – 40 jours dans le désert ; « Serviteur souffrant » ; « Lumière pour les Nations »…), elle aboutit finalement à la crucifixion – la « mise à mort » – de celui qui, pour eux, représente le Peuple juif (1)… qu’ils sont censés avoir remplacé ensuite (2). Il est ainsi à noter que les crucifix catholiques supportent toujours le corps du supplicié  – comme s’ils croyaient qu’il n’était pas « revenu d’entre les morts » et priaient devant la dépouille « d’Israël » – alors que chez de nombreux protestants la croix est nue vu que « le Christ (donc « Israël ») est ressuscité ! » De même, si les protestants nomment les Livres « Ancienne et Nouvelle Alliances » et considèrent plus clairement que la première est aussi la parole de D-ieu (3), les disciples du « Saint-Père » parlent eux, comme si D-ieu était décédé, de « Testaments ».

 

On remarque donc là une distinction subtile entre les pays de tradition catholique et ceux de tradition protestante évangélique, renforcée chez ces derniers par le parallélisme de la renaissance prophétisée d’Israël sur sa Terre, distinction expliquant que les deuxièmes soient plus « combatifs » (« agressifs » diront d’autres !) quant à la défense des valeurs de ce monde, tandis que les premiers – estimant que « le Verbe s’est fait chair » (Jn I, 14) – se contentent de blablater car, la « chair » étant toujours en croix, ils doivent se contenter du logos et des logorrhées… du vent donc, sans aucun substrat matériel, ainsi que l’annonce Paul de Tarse (voir note ²). Alors que les évangélistes espèrent voir prochainement le retour sur Terre de leur Messie, les Princes de l’Eglise romaine font fi de notre monde matériel et ne vivent que dans l’espoir d’un décès qui mettra fin à leur « calvaire », leur permettant enfin de rejoindre le Paradis.

 

S’étonner après cela de leur manque de réactivité face aux massacres de leurs frères chrétiens dans les pays musulmans et face aux dangers physiques que fait courir au monde l’islamisme radical ? Qu’importe pour eux : leur « Royaume n’est pas de ce Monde » (Jn XVIII, 36)et ils sont prêts – sans aucun remords – à abandonner notre terre à « Satan et à ses pompes »…même si celles-ci se présentent sous forme de babouches !

 

Certes ! Certes ! Tout cela se passe dans l’inconscient du successeur de Pierre mais « l’Enfer étant pavé de bonnes intentions », il risque fort d’y devenir carreleur, faute de revenir sur terre.

 

Yéh’ezkel Ben Avraham

 

(1) « …sachant que notre vieil homme (Le Juif qui vivait selon la Torah) a été crucifié avec lui (Jésus), afin que le corps du péché fût détruit » (Ro VI, 6) ;

(2) « J’ai (c’est-à-dire Paul de Tarse, qui aurait été Juif) été crucifié avec Christ ; et si je vis, ce n’est plus moi qui vis… » (Ga II, 20).

(3) « Je ne suis pas venu pour abolir la Loi  (…) tant que le ciel et la terre ne passeront point, il ne disparaîtra pas de la Loi  un seul iota ou un seul trait de lettre » (Mt V, 17-18)