L’Europe fascinée par Gaza, aveugle face aux drones russes

Tandis que les diplomaties européennes s’enlisent dans des débats sur la « reconnaissance de la Palestine », un autre front silencieux se déploie dans leur ciel : des drones russes, lourds et non identifiés, survolent chaque nuit l’espace aérien de la Pologne, du Danemark, de la Norvège et même de l’Allemagne. Les capitales hésitent à pointer directement Moscou, mais tout indique une campagne de surveillance et d’intimidation qui révèle une vulnérabilité criante du continent.

Les faits — Depuis deux semaines, les « nuits de drones » se répètent au-dessus de l’Europe du Nord. Des engins de grande taille, non interceptés, se sont approchés d’aéroports internationaux et de bases militaires sensibles. À Copenhague et Oslo, plusieurs heures de paralysie ont été imposées aux infrastructures civiles. À Berlin, le ministre de l’Intérieur Alexander Dobrindt a annoncé la création d’un « centre de défense anti-drones », admettant qu’il s’agissait d’un « nouveau champ de course aux armements » et que l’Allemagne n’était pas préparée à y faire face. Le Danemark, de son côté, a reconnu que sa législation n’autorisait même pas pour l’instant l’interception de tels engins — une absurdité révélée au grand jour.

La stratégie russe — Si le Kremlin nie toute intention offensive, il a déjà concédé que des drones repérés en Pologne étaient bien russes, parlant d’une « erreur de trajectoire ». Les précédents en Ukraine démentent ce discours : depuis deux ans, Moscou bombarde quotidiennement l’arrière ukrainien avec des centaines de drones kamikazes, causant la mort de civils et saturant les défenses. L’usage en Europe de l’Ouest, cette fois à des fins de reconnaissance ou d’intimidation, apparaît comme un prolongement logique de cette guerre hybride.

L’aveuglement européen — Le contraste est frappant : alors que les chancelleries européennes multiplient les communiqués sur Gaza et condamnent Israël à chaque frappe défensive, elles restent timides face à la Russie qui observe méthodiquement leurs territoires. L’absence de réaction ferme nourrit un double sentiment : vulnérabilité interne et incapacité à hiérarchiser les menaces. En préférant condamner Israël sur la scène internationale, une partie de l’Europe ferme les yeux sur un danger direct qui la concerne au premier chef.

Les risques à moyen terme — Ces vols de reconnaissance pourraient préparer des attaques ciblées contre des infrastructures critiques, tester les radars européens ou sonder les lignes de fracture juridiques et politiques entre pays membres. En n’osant pas accuser Moscou publiquement, les capitales envoient un signal de faiblesse qui peut encourager le Kremlin à aller plus loin. L’exemple ukrainien devrait pourtant servir de leçon : ce qui commence par des survols d’essai finit par des frappes meurtrières.

L’Europe, distraite par ses croisades diplomatiques contre Israël, semble ignorer que son ciel est déjà un champ de bataille. Les drones russes rappellent que la menace n’est pas théorique mais immédiate. Si le continent n’investit pas rapidement dans une défense unifiée, il risque de découvrir trop tard que Moscou ne se contente pas d’observer : elle prépare le terrain pour la guerre de demain.


Rédaction francophone Infos Israel News pour l’actualité israélienne
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