L’Europe s’apprête à réactiver le mécanisme de sanctions contre l’Iran

Selon Reuters, la France, l’Allemagne et le Royaume-Uni ont décidé d’enclencher, dès demain, le mécanisme dit du snapback, permettant de rétablir automatiquement les sanctions onusiennes suspendues dans le cadre de l’accord nucléaire de 2015. Berlin a confirmé que les puissances européennes sont désormais « prêtes » à recourir à cette procédure, après des mois de tensions croissantes avec Téhéran.

La date du 31 août marque la dernière fenêtre pour notifier une telle démarche. Pour l’heure, l’objectif n’est pas d’appliquer immédiatement de nouvelles sanctions, mais de conserver la possibilité de les imposer fin septembre, si l’Iran ne donne pas de garanties suffisantes sur son programme nucléaire. « Nous espérons que Téhéran s’engagera d’ici trente jours à coopérer pleinement », a expliqué une source diplomatique.

Hier, des représentants européens ont rencontré le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, afin de relancer un dialogue diplomatique. Mais selon les mêmes sources, les engagements présentés par l’Iran sont restés « trop vagues ». « Les véritables discussions commenceront une fois la lettre adressée à l’ONU », a confié un diplomate, indiquant que la pression européenne vise à pousser l’Iran dans ses retranchements.

Le mécanisme du snapback, inscrit dans la résolution 2231 du Conseil de sécurité de l’ONU【https://fr.wikipedia.org/wiki/Programme_nucléaire_de_l%27Iran】, permet à toute puissance signataire de l’accord de 2015 de rétablir les sanctions si elle estime que Téhéran viole ses engagements. Concrètement, cela signifierait un retour des embargos sur les armes, des restrictions économiques sévères et une nouvelle mise au ban de la République islamique.

Pour Israël, cette décision représente une victoire diplomatique indirecte. Depuis des années, Jérusalem alerte la communauté internationale sur la duplicité iranienne et sur l’urgence d’empêcher la République islamique de se doter de l’arme atomique. L’activation du snapback est perçue comme un signal clair : l’Europe n’est plus prête à tolérer l’ambiguïté iranienne.

Téhéran, de son côté, menace régulièrement de se retirer du Traité de non-prolifération nucléaire (TNP) si la pression internationale devient insoutenable. Mais sa marge de manœuvre est réduite : la crise économique intérieure, les sanctions américaines déjà en place et la défiance croissante de la population pèsent lourdement sur le régime.

Dans ce bras de fer, les prochaines semaines seront décisives. Si l’Iran choisit la confrontation, il risque un isolement total, accentué par les sanctions américaines et européennes. S’il choisit le compromis, il devra accepter des inspections intrusives et des limitations drastiques de son programme nucléaire. Une équation qui pourrait redessiner l’équilibre stratégique du Moyen-Orient, où Israël, les États du Golfe et les États-Unis surveillent chaque geste de Téhéran.

.