Un nouvel épisode dramatique secoue le Liban. Vendredi, six soldats de l’armée libanaise ont trouvé la mort et plusieurs autres ont été blessés dans une explosion de munitions à Majdal Zoun, dans la région de Tyr, au sud du pays. Selon des témoins locaux, la déflagration serait due à des munitions non explosées datant des précédents affrontements avec Israël.
Des unités de l’armée libanaise et de la FINUL (Force intérimaire des Nations unies au Liban) étaient présentes sur place au moment de l’incident. Les secours et la défense civile ont été déployés immédiatement, et une enquête est en cours pour déterminer les causes exactes.
Une crise politique qui s’aggrave
Ce drame intervient dans un contexte politique explosif : le gouvernement libanais exige désormais le désarmement du Hezbollah et le transfert de toutes les armes du pays sous contrôle exclusif de l’armée nationale. Cette décision est perçue par le mouvement chiite pro-iranien comme une menace existentielle.
En réaction, des centaines de partisans du Hezbollah et du mouvement Amal ont organisé dans la nuit de samedi d’impressionnantes manifestations à Beyrouth et dans d’autres villes. Des cortèges de voitures et de motos, drapeaux jaunes et verts en main, ont sillonné les rues en scandant des slogans en faveur du maintien de l’arsenal du Hezbollah.
Les défilés sont partis des quartiers sud de Beyrouth, ont traversé les axes menant à l’aéroport international, pour finalement atteindre le centre-ville, à proximité des bâtiments du Parlement.
Des affrontements avec l’armée
À plusieurs endroits, l’armée libanaise est intervenue pour disperser les rassemblements, entraînant des heurts et l’arrestation de plusieurs manifestants. Des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux montrent un militaire courant après un protestataire en l’insultant et brandissant une matraque. Les tensions ont duré plusieurs heures dans différents quartiers de la capitale.
L’envoyé spécial américain dans la région, Tom Burke, a adressé un message officiel de condoléances au président libanais, Nawaf Salam, tout en appelant à la retenue.
Vers un calendrier de désarmement ?
Le Premier ministre libanais Nawaf Salam a confirmé que le gouvernement poursuivrait ses discussions sur le plan américain visant au désarmement du Hezbollah et à une régulation sécuritaire avec Israël. L’armée libanaise doit présenter d’ici la fin août une feuille de route, avec une mise en œuvre prévue avant la fin de l’année. L’objectif affiché : faire de l’armée l’unique détentrice légitime des armes au Liban, affaiblissant ainsi l’emprise militaire du Hezbollah.
Cette séquence marque l’un des épisodes les plus tendus entre le Hezbollah et les institutions libanaises depuis des années. Coincé entre pressions internationales, crise économique et tensions internes, le mouvement chiite doit désormais se battre non seulement sur le front militaire, mais aussi sur le terrain politique pour préserver son influence.
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