Le Premier Ministre Netanyaou peut exhaler un petit soupir de soulagement : Le gouvernement a été élargi. Cependant, le nouveau ministre Avigdor Lieberman, doit aujourd’hui faire face à des problèmes de sécurité à long et court terme.
Depuis ces dernières semaines, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a tenté d’élargir la coalition – hier soir (mardi), au moins pendant quelques heures, il a pu pousser un soupir de soulagement. L’assermentation de Liberman est déjà terminée, et maintenant Netanyahu devra traiter avec les principaux rivaux et essayer de faire passer son budget.
Selon le discours, lors de l’inauguration, on pourrait penser que Israël Beitenou se joindrait à la coalition et le camp sioniste. Ceux qui s’attendaient à entendre à nouveau « seul Lieberman connaît les Arabes » ont reçu juste une déclaration d’allégeance à l’idée de deux états.
Il y a quelques jours, nous avons entendu le porte-parole de la Maison Blanche déclarer que le fait de faire entrer Liberman au gouvernement, soulevait des questions quant aux intentions du gouvernement israélien de convaincre le monde qu’il n’y avait pas d’inquiétude à avoir.
Sept minutes après l’inauguration, Liberman s’est précipité vers le Premier Ministre en tant que nouveau Ministre de la Défense, pour se tourner vers les caméras et micros, et annoncer : « Nous cherchons la paix tout en félicitant le président égyptien al-Sisi. Pour la première fois, il dit que l’initiative arabe est positive et qu’il est prêt à agir sur la base des négociations avec les Palestiniens ». Puis il a également rappelé au Président de l’Égypte, sa volonté de promouvoir la paix et la sécurité dans la région.
Pour rappel, l’initiative arabe est celle-ci : la Ligue arabe veut, pour mettre fin au conflit israélo-arabe, normaliser toutes les relations arabes avec Israël, en échange d’un contrôle des hauteurs du Golan, de la bande de Gaza et de la Judée-Samarie (y compris Jérusalem-Est) et elle exige la création d’un État palestinien indépendant avec sa capitale à Jérusalem-Est. En ce qui concerne le problème des « réfugiés », le programme offre une solution : « Les réfugiés qui souhaitent retourner dans leurs foyers et vivre en paix avec leurs voisins devraient être autorisés à le faire ».
Après le Premier ministre, c’est donc le ministre de la Défense, Liberman, qui a affirmé qu’il favorisait le dialogue avec les pays de la région : «Depuis de nombreuses années, Israël Beiteinu a plaidé, et je parle souvent de la reconnaissance, et même de la solution de deux États pour deux peuples, je pense que le discours du président al-Sisi crée une réelle opportunité ».
Est-il possible aujourd’hui d’imaginer Netanyahu et Liberman assis dans une conférence régionale aux côtés de Mahmoud Abbas et des dirigeants arabes ?
Domaine de la sécurité :
Donc, aujourd’hui, le caporal Avigdor Liberman revient à l’armée, en tant que Ministre de la Défense. Contrairement à sa formation militaire de base, Liberman devrait chevaucher une position longue et beaucoup de devoirs.
Que fera le Ministre Liberman pour la sécurité du pays ?
Aujourd’hui, à 14h00, il sera accompagné du Chef d’état-major, le lieutenant général Gadi Eizenkot, pour une entrée solennelle et une garde d’honneur entre les officiers de l’état-major général; une brève cérémonie et le début de la première et réelle journée de travail.
Ce sera aussi une rencontre personnelle avec le chef d’état-major, la première rencontre avec l’état-major général et le chef de la direction et Major général, Udi Adam, qui est aussi très au fait, après avoir reçu des séances d’information de sécurité jusqu’à la fin de la nuit.
L’armée israélienne, qui a préparé un long planning et beaucoup de travail, attend le ministre de la Défense. En essayant d’évaluer les problèmes de sécurité, Liberman devra, de son bureau, faire face à des problèmes connus dans notre région .
Malgré l’attaque hier contre un soldat par un jeune arabe de 16 ans, le mois dernier a été caractérisé par une accalmie, mais la situation reste fragile.
Quant au Nord, au Liban, la principale menace est le Hezbollah; en raison de l’intensité du conflit possible mais moins probable, nous devons nous rappeler les lignes rouges d’Israël en ce qui concerne la contrebande d’armes. Le poids de la décision du ministre de la Défense et l’autorisation pour des opérations de Tsahal, reste primordiale : la possibilité d’une détérioration dans les combats, et le besoin de savoir comment agir correctement dans cette situation complexe aux frontières ennemies.
Sur le front syrien, Israël continuera à ne pas être impliqué dans le conflit, mais nous avons déjà vu que le Hezbollah pourrait agir contre Israël aussi depuis ce pays. La plupart de la frontière est tenue par des extrémistes, d’Al-Nusra et AlArmouk, une branche terroriste de Daesh qui doit faire face actuellement à des coups très sévères. Certains pensent que leur situation de plus en plus difficile, pourrait conduire à l’exécution d’autres attaques terroristes, vers Israël.
Concernant la scène palestinienne, en particulier la Judée Samarie, depuis deux mois, la vague de terrorisme a diminué, même par rapport aux années précédentes. Il y a le sentiment que la situation s’est stabilisée, mais cela peut changer. Et dans ce domaine également, la responsabilité du ministre de la Défense est grande, tant pour l’armée israélienne qui doit rester souveraine dans le Commandement central, mais aussi dans la relation avec les Palestiniens et leur quotidien. Les décisions politiques peuvent grandement influencer la situation, pour le meilleur ou pour le pire.
Puis il y a Gaza avec l’histoire de tunnels sans fin, et qu’arriverait-il à Tsahal en cas de découverte d’un nouveau tunnel ? La situation économique à Gaza est très mauvaise, la probabilité d’une escalade dans le sud dans les prochains mois, est plus élevée que dans le nord. Il serait intéressant de voir quelle sera la position de Liberman concernant le port proposé par la Turquie, sachant que Ya’alon était contre. Si Liberman est en faveur du projet de Katz, qui pourrait prendre de l’ampleur, il aidera aussi dans les relations avec les Turcs.
Concernant l’Égypte et la présence de Daesh dans le Sinaï, engagé dans la bataille contre l’armée égyptienne : Au niveau stratégique, le défi de Liberman est de maintenir de bonnes relations avec l’Égypte, le Ministre de la Défense et les intérêts militaires des deux côtés, et il est donc très important de renforcer ces liens entre Israël et l’Égypte.
