Elimination de Nasrallah. Ces deux mots, prononcés avec un sourire, procurent une justice historique pour des centaines d’Israéliens tués, kidnappés et victimes de guerres.
C’est aussi la fin attendue de celui qui avait prévu de faire subir aux habitants du nord d’Israël un autre « 7 octobre » à grande échelle, les délogeant de leurs maisons et semant la destruction dans une belle région du pays. Cette victoire sur le mal a de nombreux artisans, tous dignes de gloire : les techniciens d’avions, les pilotes, la chaîne de commandement de Tsahal, le ministre de la Défense Galant et le Premier ministre Netanyahu. Ceux qui, il y a à peine deux jours, demandaient la signature d’un accord de cessez-le-feu, du président américain Biden à des personnalités politiques israéliennes comme Yair Lapid, ont tous salué le résultat. Biden a changé de ton et a de nouveau exprimé son soutien total à Israël, bien que dans les coulisses de la Maison-Blanche, on était en colère. Quoi qu’il en soit, la direction du Hezbollah n’est plus, y compris son chef.
La décision d’éliminer Nasrallah a été prise dès mercredi, en même temps qu’une série de discussions sécuritaires au siège de la défense à Tel Aviv et au bureau de Netanyahu à Jérusalem. L’armée attendait une opportunité pour agir. Netanyahu, qui devait partir pour les États-Unis cette nuit-là, s’est interrogé avec son entourage sur la pertinence de maintenir le voyage pour afficher une attitude de « business as usual », ou de rester dans le pays en raison de la tension liée à une telle opération. Le voyage diplomatique à l’ONU a eu lieu, tout comme les préparatifs de l’élimination.
Dans la nuit de jeudi à vendredi, le cabinet de sécurité s’est réuni pour une longue discussion téléphonique, dirigée par Netanyahu depuis sa chambre d’hôtel à New York. Pendant des heures, les ministres ont débattu des options disponibles, de l’opportunité opérationnelle et d’autres considérations (dont nous ne pouvons parler pour des raisons de sécurité). À la fin de la discussion, qui s’est terminée à 4h00 heure israélienne (21h00 heure de New York), le Premier ministre et le ministre Galant ont été autorisés à aller de l’avant. À ce stade, Galant et le chef d’état-major Halevi ont finalisé les préparatifs avec l’armée pour l’opération.
Aux alentours de 10h00 (heure israélienne), Netanyahu a tenu une autre consultation sécuritaire. Environ une demi-heure avant son discours, des renseignements précis ont été reçus, et à la fin de cette consultation, depuis New York, à travers le siège militaire à Tel Aviv, le feu vert officiel a été donné pour l’élimination de Nasrallah. En à peine trois semaines, sous une énorme pression internationale, Israël a détruit la direction du Hezbollah.
La restauration de la dissuasion israélienne passe par la tête de Nasrallah et celle de Sinwar – 50 % de l’objectif a été atteint, mais Israël évalue encore les développements en Iran face à cette audace. Des responsables israéliens insistent sur le fait qu’ils ne souhaitent pas une guerre régionale. L’objectif reste le retour en toute sécurité des habitants du nord dans leurs foyers.
Retour à la scène internationale :
Netanyahu a présenté trois objectifs clairs dans son discours devant le monde entier, sur la scène où des orateurs du monde entier condamnaient Israël un par un. Il a officiellement fait de la libération des otages la priorité absolue, et a déclaré que si le Hamas libérait les otages, la guerre à Gaza prendrait fin – sinon, Israël se battra jusqu’à la victoire.
Un autre message important qu’il a délivré concernait le Liban. Netanyahu a réaffirmé que la guerre contre le Hezbollah se poursuivrait jusqu’à ce que les citoyens d’Israël puissent rentrer chez eux en sécurité. Est-ce que Gaza a compris le message ? Cette démonstration de force à Dahiya est censée entraîner des développements.
Autres nouvelles d’Israël
Le gendre de Trump critique Biden : « Ceux qui appellent à un cessez-le-feu au nord se trompent – Israël ne peut pas reculer. »
L’élimination de Nasrallah marque une nouvelle étape dans la manière dont Israël se perçoit.
Enfin, il est important de noter le changement de ton dans le discours de Netanyahu concernant l’Iran. Tout cela aurait moins d’importance si Nasrallah était toujours dans son bunker, mais il semble que les dirigeants israéliens parlent désormais non seulement de victoire, mais aussi de sa réalisation. Au lieu de supplier pour une coopération internationale contre la menace iranienne, comme Netanyahu l’a souvent fait, il a déclaré qu’Israël agirait seule si nécessaire, comme elle combat déjà le régime des ayatollahs sur plusieurs fronts.