Bien qu’il n’ait pas dit ces choses explicitement, interrogé par l’animateur du réseau RMC sur la grave montée de l’antisémitisme en France, Abdelali Mammon a répondu : « Alors parlons de ces événements antisémites. Pourquoi ne pas on en parle à la télévision ? », l’animateur lui a répondu : « Je ne comprends pas ce que tu veux dire ».
L’imam a répondu : « Où sont ces 1200 incidents antisémites en France ? J’aimerais qu’on dise que telle synagogue ou tel cimetière a été profané, qu’une personne de confession juive a été agressée ou a subi des menaces », a-t-il souligné, tout en demandant des « éléments concrets ». « Les chiffres ne sont pas visibles, ils ne sont pas clairs », a déclaré l’imam.
Après que ses propos aient suscité un grand tollé en France, la Mosquée de Paris a publié un communiqué précisant que les propos de l’imam n’engagent que son opinion : « La Grande Mosquée de Paris s’oppose aux propos de M. Abdali Mamoun, ce lundi 14 novembre 2023, au RMC », a-t-il déclaré dans un communiqué.
« Suite à cette émission, j’ai échangé avec Abdelli Mamoun. Ce dernier a exprimé son « regret d’être très confus » et qu’il n’entendait pas « mettre en cause le phénomène alarmant des actes antisémites en France », ajoute-t-on.
« Contrairement aux propos en question, la Grande Mosquée de Paris ne nie pas, ne minimise pas tous les actes antisémites survenus en France ces dernières semaines, et a toute confiance dans les données publiées par le ministère de l’Intérieur. La mosquée déplore vivement la multiplication des actes antisémites et la condamne pleinement », a écrit la direction de la mosquée.
Après la clarification, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a publié un communiqué condamnant les propos de l’imam : « Ce matin, des insinuations très choquantes ont été entendues par un invité de RMC. Je les condamne totalement », a écrit le ministre de l’Intérieur sur X.
« Je remercie la Grande Mosquée de Paris pour les éclaircissements apportés et l’opposition à la minimisation des actes antisémites touchant la France. Pour que les faits ressortent, je publie ici le détail des actes antireligieux connus du ministère de l’Intérieur depuis le début de l’année, et a le détail des événements antisémites survenus sur le sol français.
« 50 % de graffitis, publicités, affiches (dont « mort aux juifs », croix gammées, etc.) ; 22 % de menaces et d’insultes ; 10 % d’apologie du terrorisme ; 8 % de dommages matériels ; 6 % de comportements suspects ; 2 % d’agressions physiques. « 2% d’agressions sur les lieux communaux », a précisé le ministre.