L’Indonésie rejoint les largages humanitaires à Gaza – sans relations avec Israël

L’Indonésie, pays musulman le plus peuplé au monde, a annoncé le déploiement de deux avions militaires C-130 Super Hercules vers la bande de Gaza afin de participer aux largages humanitaires. Jakarta, qui ne reconnaît pas officiellement l’État d’Israël et interdit l’entrée aux détenteurs de passeports israéliens, agit dans le cadre d’une coordination avec la Jordanie, chef de file de ces opérations.

Selon les autorités indonésiennes, 800 colis d’une tonne chacun seront parachutés, contenant nourriture, médicaments et couvertures. Il s’agit de la première participation de l’Indonésie à la “vague” actuelle de largages, après une précédente coopération avec la Jordanie l’an dernier.

Une opération à forte portée politique
Si les livraisons sont officiellement destinées à un usage humanitaire, le gouvernement indonésien ne cache pas son positionnement idéologique : depuis le 7 octobre, il s’est inscrit dans ce qu’il appelle une “alliance du peuple indonésien pour la défense de la Palestine”. Plusieurs organisations musulmanes locales affichent un soutien ouvert au Hamas et réclament un cessez-le-feu immédiat.

Le chef d’état-major indonésien a exhorté ses troupes à “veiller à ce que chaque pièce de matériel atteigne sa destination et serve le peuple palestinien de Gaza”, soulignant l’importance de “préserver le bon nom du pays dans le monde”.

Israël maintient ses propres largages avec ses alliés
Tsahal a confirmé hier avoir parachuté 97 colis d’aide en coopération avec les Émirats arabes unis, l’Allemagne, la Belgique, la France et l’Italie. Depuis le début du dispositif, plus de 1 000 colis ont été livrés par voie aérienne, selon les instructions du gouvernement israélien et en coordination avec le COGAT (Coordinateur des activités gouvernementales dans les territoires). L’armée rejette catégoriquement les accusations de “famine organisée” lancées par certaines ONG et acteurs politiques.

Des manifestations anti-israéliennes en toile de fond
En Israël, une cinquantaine de manifestants, dont d’anciens pilotes de l’armée de l’air, se sont rassemblés ce matin à l’entrée de la base de Tel Nof, appelant les équipages à “refuser de commettre des crimes de guerre”. Ces actions s’inscrivent dans une série de mobilisations organisées ces derniers mois devant plusieurs bases aériennes, parallèlement à des rassemblements à Tel-Aviv exigeant la libération des otages et l’arrêt de la guerre.

Un rappel sur l’absence de relations bilatérales
L’Indonésie et Israël ne possèdent pas de liens diplomatiques formels. Si certains Israéliens parviennent à entrer sur le territoire indonésien avec un passeport étranger, la loi locale interdit leur entrée sans autorisation spéciale. Cette distance diplomatique n’empêche pas des interactions indirectes, notamment lors d’opérations humanitaires multinationales comme celle-ci.

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