Les journaux Mashregh News et Tasnim News ont tous deux publié des articles accusant les pays européens d’espionner l’Iran.
L’Iran a expulsé deux diplomates néerlandais début mars après que les Pays-Bas eurent accusé l’Iran d’être impliqué dans des assassinats en Hollande. La Hollande a également rappelé son ambassadeur pour des consultations. À présent, les médias iraniens ont lancé un complot complexe alléguant que les diplomates néerlandais étaient des espions et que l’un d’eux était juif et lié à Israël.
« Nous avons expulsé deux diplomates néerlandais », a déclaré le 4 mars le ministre iranien des Affaires étrangères, Javad Zarif, accusant la Hollande « d’expulsion illégale de diplomates iraniens ». Le ministre néerlandais des Affaires étrangères, Stef Blok, a indiqué que les services de renseignement hollandais avaient désigné l’Iran comme responsable de deux meurtres aux Pays-Bas. Ceux-ci auraient été assassinés en 2015 et 2017 en Hollande. À présent, Mashregh News et Tasnim News ont publié des articles accusant les pays européens d’espionner l’Iran.
Les articles commencent par rappeler que les pays occidentaux soutiennent depuis longtemps les coups d’État iraniens depuis les années 50. « La présence de certains ambassadeurs européens, qui sont devenus plus tard connus comme de hauts responsables du renseignement, a été surveillée par les services de renseignement iraniens », note Mashreg News. Les mouvements du personnel des ambassades et leur participation aux rassemblements de rue ont suscité des soupçons. «La République islamique d’Iran a récemment expulsé deux agents de l’ambassade des Pays-Bas», affirme Tasnim News. L’article note que les diplomates ont été initialement expulsés et qualifiés de diplomates, mais que des recherches ultérieures ont montré qu’ils n’étaient pas que des diplomates. «Ils avaient une couverture diplomatique», affirme l’article.
Tasnim affirme ensuite que l’ambassadeur allemand en Iran, Michael Klor-Berchtold, est membre du service de renseignement allemand et l’accuse de relations avec Israël. «L’officier des services de renseignement allemand est responsable des cercles conjoints avec les services de renseignements sionistes.» L’article affirme ensuite qu’il y a plus d’espions dans les ambassades françaises, australiennes et danoises. La liste continue en nommant des «agents» de ces ambassades. L’article cite l’ambassadeur de France Philippe Thiebaud et s’interroge sur les raisons pour lesquelles un ancien ambassadeur au Pakistan et en Corée du Sud serait envoyé à Téhéran.
Les articles semblent coïncider avec les tensions entre l’Iran, l’Allemagne, les Pays-Bas et la France concernant les accusations l’année dernière d’implication de l’Iran dans des attentats à travers l’Europe. En janvier, une lettre signée par les ministres des Affaires étrangères du Royaume-Uni, des Pays-Bas, d’Allemagne, de France, de Belgique et du Danemark suscitait de «graves inquiétudes» concernant le rôle de l’Iran dans les «actes hostiles sur le territoire de l’UE». Il n’est donc pas surprenant que les médias iraniens concoctent un article à propos de beaucoup de ces mêmes pays ayant des «espions» en Iran. Les articles pourraient avoir pour but de créer une pression sur les dirigeants iraniens concernant ces États de l’UE.