L’Iran pourrait lancer des attaques contre les IsraĂ©liens au BahreĂŻn

Le Bahreïn est gouverné par une monarchie sunnite, et le prochain traité de paix avec Israël en fait  le premier pays à majorité chiite au Moyen-Orient à établir des relations diplomatiques complÚtes avec Israël, depuis la chute du Shah à Téhéran dans le cadre de la révolution iranienne en 1979.

En fait, la majoritĂ© chiite dans le pays est importante, d’oĂč le dĂ©fi interne important qui attend le roi Hamed. Ce qui peut illustrer cela, ce sont les deux sujets d’actualitĂ© (Trending Hashtags) sur le rĂ©seau Twitter Ă  BahreĂŻn, immĂ©diatement aprĂšs la publication de l’accord de normalisation avec IsraĂ«l – et en contraste presque complet avec ce qui s’est passĂ© aux Émirats arabes unis :

La derniĂšre dĂ©cennie a Ă©tĂ© trĂšs difficile pour la maison royale de Manama. Depuis le printemps arabe en 2011, la maison royale de Manama a du mal Ă  faire face Ă  une minoritĂ© qui contrĂŽle la majoritĂ©. Dans le cadre de la manifestation, le rĂ©gime a eu du mal Ă  contrĂŽler la rage de la rue -et ceux qui, comme prĂ©vu, sont venus en aide au roi sunnite sont l’Arabie saoudite. Ceci, Ă  partir d’une comprĂ©hension claire que Riyad n’est pas intĂ©ressĂ© par un pays avec un dirigeant chiite dans la pĂ©ninsule arabique.

En revanche, Ă  TĂ©hĂ©ran, ils espĂ©raient que la rue bahreĂŻnite rĂ©ussirait Ă  renverser le rĂ©gime et qui sait ? Peut-ĂȘtre que l’Iran atteindra Ă©galement sa 14e province de cette maniĂšre – et plus encore de l’autre cĂŽtĂ© du golfe Persique.

À cette fin, les Gardiens de la rĂ©volution ont tentĂ© en fĂ©vrier 2011 d’envoyer des munitions, des explosifs et des armes aux cellules terroristes qui ont Ă©tĂ© tuĂ©s malgrĂ© eux dans une tentative infructueuse.

Pourtant, le rĂ©gime de l’ayatollah en quĂȘte de terreur ne l’a pas arrĂȘtĂ©. Il dirige le Hezbollah, dirigĂ© par Hassan Nasrallah, pour former un «mandataire» au sein de la nation insulaire Ă  majoritĂ© chiite. Par consĂ©quent, le 10 avril 2013, BahreĂŻn est devenu le premier pays arabe Ă  interdire le Hezbollah.

Plus tard, une organisation politique locale qui s’oppose Ă  la monarchie, au nom de la « Coalition des jeunes de la rĂ©volution du 14 fĂ©vrier » apparemment innocente, est expulsĂ©e, et son chef, qui est dĂ©crit comme pro-dĂ©mocratique, dĂ©mĂ©nage Ă  Beyrouth – et reçoit des conseils politiques du Hezbollah.

De plus, un autre mouvement politique important interdit en juillet 2016 est al-Waqf, et tous ses actifs ont Ă©tĂ© confisquĂ©s. Son personnage important est un chef spirituel nommĂ© Ayatollah Issa Qassem, et il est considĂ©rĂ© comme le reprĂ©sentant du chef suprĂȘme de l’Iran Ali Khamenei Ă  BahreĂŻn. La maison royale de Manama a rĂ©alisĂ© que c’était une « bombe Ă  retardement ». Ils lui ont refusĂ© la citoyennetĂ© – et il a Ă©tĂ© expulsĂ© vers l’Iran. Toutes ces actions n’ont pas empĂȘchĂ© Nasrallah et ses hommes qui utilisent des civils chiites extrĂ©mistes locaux pour faire fonctionner des cellules terroristes locales, et mĂȘme leur fournir une formation dans leurs camps au Liban.

Le 6 aoĂ»t de cette annĂ©e, le ministĂšre de l’IntĂ©rieur de BahreĂŻn, dirigĂ© par l’ancien chef d’état-major Rashid bin Abdullah, qui s’est fĂ©licitĂ© de l’accord avec IsraĂ«l, a annoncĂ© qu’il avait dĂ©jouĂ© deux tentatives du Hezbollah de faire passer en contrebande des engins explosifs d’Iran vers l’üle.

Dans le mĂȘme temps, bien que le Hezbollah soit l’échelon intermĂ©diaire entre le commandant de la Force Qods du rĂ©volutionnaire Guid Ismail Kaani et les cellules terroristes de l’organisation Ă  BahreĂŻn, il existe Ă©galement des organisations qui se considĂšrent comme un organe distinct – comme les bataillons d’al-Ashtar. L’organisation, qui considĂšre le rĂ©gime des ayatollahs en Iran comme son patron, a menĂ© des dizaines d’attaques terroristes Ă  BahreĂŻn – mais est loin des capacitĂ©s du Hezbollah.

L’attaque la plus grave qu’il a menĂ©e a eu lieu en mars 2014 – au cours de laquelle deux policiers locaux et un officier des Émirats arabes unis ont Ă©tĂ© tuĂ©s.
« Depuis la rĂ©volution islamique, l’Iran a tentĂ© de saper la stabilitĂ© du rĂ©gime de BahreĂŻn », a dĂ©clarĂ© Ă  Israel Today le Dr Michael Barak, chercheur principal Ă  l’Institut international de politique antiterroriste de l’IDC. Les Iraniens, a-t-il dit, « ont trois cercles d’influence en Iran. Le premier est le ‘soft power’ – le soutien aux associations caritatives chiites Ă  BahreĂŻn.

Le second est le soutien aux mouvements d’opposition chiites, et le troisiĂšme est le renforcement des organisations terroristes modĂšles du Hezbollah. »
Le Dr Barak ajoute que «les Iraniens veulent vraiment renverser le rĂ©gime bahreĂŻni, afin d’expulser les nombreuses forces amĂ©ricaines. Le conflit dans ce cas est politique et non religieux. « 

ParallĂšlement, BahreĂŻn encourage vivement les pays du monde entier Ă  dĂ©finir le Hezbollah comme une organisation terroriste. Le 25 fĂ©vrier 2019, le ministĂšre des Affaires Ă©trangĂšres de Manama a fĂ©licitĂ© la Grande-Bretagne pour la libĂ©ration de l’organisation terroriste chiite, ajoutant que « c’est une Ă©tape importante dans la lutte contre le terrorisme rĂ©gional et international.

Le Hezbollah constitue une menace rĂ©elle pour la paix et la sĂ©curitĂ© mondiales ». Attendu que, le 19 juillet 2019, le ministĂšre bahreĂŻni des Affaires Ă©trangĂšres a fĂ©licitĂ© l’Argentine pour une dĂ©marche similaire, rĂ©pondant : «C’est une nouvelle Ă©tape dans laquelle la communautĂ© internationale avance pour reconnaĂźtre le danger que reprĂ©sente cette organisation terroriste».

Dr Barak, pensez-vous que les Israéliens de Bahreïn deviendront la cible du terrorisme iranien ?
« Les Iraniens amĂšnent des combattants sur des bateaux Ă  BahreĂŻn, et je crains que les IsraĂ©liens de BahreĂŻn ne deviennent une cible iranienne. Cependant, pour cette mission, il y a un Ă©change de dĂ©lĂ©gations de sĂ©curitĂ© pour s’occuper de tous les arrangements », conclut le chercheur principal.


RĂ©daction francophone Infos Israel News pour l’actualitĂ© israĂ©lienne
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