L’Iran restaure ses installations de production de missiles détruites, mais il lui manque un composant essentiel

Des images satellites montrent l’Iran en train de rebâtir des ateliers de production de missiles visés par les frappes israéliennes durant la « guerre des 12 jours ». Mais selon plusieurs experts, le régime fait face à un goulet d’étranglement technique : les grands mélangeurs planétaires indispensables à la fabrication de propergols solides restent introuvables — preuve que les frappes ciblées de Tel-Aviv ont porté au cœur de la chaîne industrielle militaire iranienne. (AP News)

Les faits bruts
Des photographies satellite récentes, analysées par l’Associated Press, montrent des chantiers de reconstruction sur les sites de Parchin et Shahroud — deux plaques tournantes de la production de propergols solides en Iran. Les bâtiments abritant des salles d’« mélange » (mixing halls), détruits lors des opérations israéliennes de juin, semblent en cours de réparation. Mais, et c’est là l’élément crucial identifié par des spécialistes, les gigantesques mélangeurs planétaires nécessaires pour obtenir un carburant solide homogène ne figurent pas encore dans ces ateliers reconstruits. (AP News)

« Si l’Iran parvient à se procurer de nouveau des éléments clés comme des mélangeurs planétaires, l’infrastructure pourra repartir très vite », avertit Sam Lair, du James Martin Center for Nonproliferation Studies. Cette phrase résume l’enjeu : détruire les pièces-clés ralentit la machine, mais la remettre en marche dépend désormais de chaînes d’approvisionnement internationales — et donc de l’efficacité des contrôles et des sanctions. (spectrumlocalnews.com)

Réactions et contexte stratégique
À la tribune onusienne, le président iranien a tenté de dissocier sa politique balistique d’un projet nucléaire — affirmation accueillie avec prudence par la communauté internationale. L’idée qu’un Iran apparemment « en reconstruction » reste néanmoins déterminé à préserver une capacité de dissuasion ballistique alimente l’urgence des mesures de contrôle. (Reuters)

Pour Israël, ces images confirment une logique : frapper non seulement des arsenaux mais le maillon industriel qui permet une production de masse rapide. Les déclarations publiques et les analyses d’intelligence suggèrent que les frappes israéliennes ont visé délibérément les « couloirs d’assemblage » — là où se trouvent les mélangeurs et usines d’outillage lourds. En réduisant ou en retardant la capacité de production, Jérusalem cherche à neutraliser la fenêtre opérationnelle d’une remobilisation massive de missiles. (Times of Israel)

Analyse : pourquoi la frappe ciblée a un effet stratégique
La fabrication de propergol solide exige non seulement des recettes chimiques mais aussi des installations mécaniques lourdes — au premier rang desquelles les mélangeurs planétaires. Sans eux, on ne garantit ni l’homogénéité ni la sécurité du combustible : un défaut peut rendre le missile imprévisible ou dangereux pour son propre utilisateur. En frappant ces composants, Israël a donc attaqué le « couple technique » essentiel à la production industrielle de masse, transformant une victoire tactique en avantage stratégique. (AP News)

Des analystes du Hudson Institute et d’autres think-tanks avertissent toutefois : la dépendance de l’Iran à des fournisseurs étrangers (notamment des circuits électroniques, des microprocesseurs et, selon certains rapports, des fournitures en provenance de Chine) laisse une porte ouverte au rétablissement si les réseaux d’exportation ne sont pas strictement contrôlés. Autrement dit, le succès des frappes israéliennes doit être consolidé par une action internationale coordonnée — sanctions, contrôles d’exportation et pression diplomatique. (hudson.org)

Conséquences et enjeux futurs
Si Téhéran parvient à remplacer ses mélangeurs ou à les faire fabriquer localement, la production de missiles pourrait reprendre à un rythme élevé — scénario que Tel-Aviv veut à tout prix empêcher. La course sera donc double : reconstruction locale contre interdiction d’accès aux composants critiques sur le marché mondial. Pour Israël, la stratégie est claire : maintenir la pression militaire sur les infrastructures clés tout en poussant ses alliés à sévir contre les flux technologiques permettant la renaissance d’un complexe balistique. (AP News)

Les images satellites sont éloquentes : l’Iran panse ses plaies et tente de retourner à la production. Mais la disparition — réelle ou supposée — des mélangeurs planétaires montre que les frappes israéliennes ont visé l’« artère » industrielle du programme de missiles. Tant que la communauté internationale tiendra ces tuyaux d’approvisionnement fermés, Tel-Aviv conservera une fenêtre stratégique pour empêcher que la guerre des 12 jours ne se termine en victoire industrielle pour Téhéran.

Sources principales intégrées : Associated Press (analyse satellite, 24 sept. 2025). (AP News) Reuters (déclarations onusiennes du président iranien). (Reuters) Analyses et réactions : James Martin Center for Nonproliferation Studies; Hudson Institute; Times of Israel; Haaretz. (spectrumlocalnews.com)


Rédaction francophone Infos Israel News pour l’actualité israélienne
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