La chaĂźne « Cherchez vous-mĂȘme », créée par le ministĂšre ukrainien des Affaires intĂ©rieures pour communiquer avec les proches russes des soldats capturĂ©s et morts, a Ă©tĂ© bloquĂ©e par Roskomnadzor dĂšs le premier jour aprĂšs son apparition, mais continue de fonctionner dans Telegram . Chaque jour, cette chaĂźne publie des vidĂ©os dâinterrogatoires de prisonniers et des photos, des documents ou des listes entiĂšres de militaires russes morts ou « probablement morts ».
Ce sont des photos trĂšs dures Ă regarder. Ils tĂ©moignent que lâarmĂ©e russe ne se soucie pas de lâĂ©vacuation des corps des morts, ils sont jetĂ©s sur le champ de bataille. Les survivants et les soldats capturĂ©s disent souvent quâils ne savaient pas oĂč ils Ă©taient envoyĂ©s et quâils nâavaient pas signĂ© de contrat avec lâarmĂ©e, ou quâils lâavaient fait sous la contrainte. Lâ existence de cette pratique illĂ©gale a Ă©tĂ© confirmĂ©e lors dâune rĂ©union du comitĂ© du Conseil de la FĂ©dĂ©ration de Russie par la sĂ©natrice Lyudmila Narusova.
Le ministĂšre de la DĂ©fense de la FĂ©dĂ©ration de Russie ne commente pas les donnĂ©es publiĂ©es sur la chaĂźne â il ne les confirme, ni ne les rĂ©fute. Les mĂ©dias russes ne rĂ©futent pas non plus les informations publiĂ©es par les Ukrainiens, lâexistence de la chaĂźne est simplement Ă©touffĂ©e. Un audit menĂ© par des journalistes de Radio Liberty a confirmĂ© lâauthenticitĂ© dâau moins deux vidĂ©os â des proches russes ont confirmĂ© quâil sâagissait de leurs fils dans la vidĂ©o, des conscrits qui nâavaient aucune intention de poursuivre leur service contractuel et dâaller Ă la guerre.
En Russie, il existait une organisation influente de dĂ©fense des droits de lâhomme « Soldiersâ Mothers », qui aidait les parents de militaires, mais fin septembre, son travail a Ă©tĂ© pratiquement interrompu aprĂšs que le FSB a Ă©largi la liste des « informations dans le domaine militaire, activitĂ©s militaro-techniques de la FĂ©dĂ©ration de Russie, qui, lorsquâelles sont reçues par un Ătat Ă©tranger, ses organes Ă©tatiques, une organisation internationale ou Ă©trangĂšre, des citoyens Ă©trangers ou des apatrides, peuvent ĂȘtre utilisĂ©es contre la sĂ©curitĂ© de la FĂ©dĂ©ration de Russie. La nouvelle liste dâinformations dont la publication est interdite, qui nâest pas un secret dâĂtat selon la loi russe, comprend toutes les donnĂ©es sur lâĂ©tat des troupes russes, y compris des informations sur la lĂ©galitĂ© et le moral de lâarmĂ©e.
Chaque jour de «lâopĂ©ration spĂ©ciale» en Ukraine, il y a de plus en plus de vidĂ©os et photos sur la chaĂźne «Cherchez le vĂŽtre». Voici une des vidĂ©os du jour, ne lâouvrez pas en prĂ©sence dâenfants et de personnes vulnĂ©rables :
Les pilotes de lâavion de reconnaissance navale russe Su-30 abattu avant-hier :
La chaĂźne dispose dâun chatbot qui permet aux parents russes dâenvoyer une demande Ă lâUkraine et de savoir si leur fils est parmi les morts ou capturĂ©s. Roskomnadzor a exigĂ© que Telegram supprime le bot « collectant des informations sur les militaires russes ».
Aujourdâhui, lâinitiateur et coordinateur de la chaĂźne « Cherchez vous-mĂȘme », Viktor Andrusov, sâest adressĂ© personnellement aux Russes:
« Pendant plusieurs jours, nous avons essayé de contacter les commandants de vos unités et troupes qui se trouvent sur notre territoire et tuent nos citoyens. Nous avons essayé de les contacter pour échanger des prisonniers ou organiser une sorte de dialogue, pour leur donner ceux que nous avons.
Mais, malheureusement, ils ne veulent mĂȘme pas rĂ©pondre. Ils ne se soucient pas de vos enfants et ne se soucient pas des prisonniers. Ils refusent tout dialogue. Câest malheureusement la rĂ©alitĂ©.
Nous continuerons à respecter les normes de la Convention de GenÚve. Tous les prisonniers reçoivent des soins médicaux, de la nourriture, ils sont soignés.
Nous verrons ce qui se passera aprĂšs la guerre. Mais il est dĂ©jĂ clair que lâarmĂ©e russe ne considĂšre pas les siens ».
LâUkraine propose aux mĂšres russes de venir chercher elles-mĂȘmes leurs enfants, qui ont Ă©tĂ© capturĂ©s lors de « lâopĂ©ration spĂ©ciale ». Certains se sont tournĂ©s vers les commandants dâunitĂ©s militaires pour se demander sâils avaient le droit de le faire. Lâune des femmes a dit Ă son fils captif que si ses proches « tentaient de le faire sortir » avec lâaide des autoritĂ©s ukrainiennes, il risquait 20 ans de prison pour haute trahison.
RĂ©daction francophone Infos Israel News pour lâactualitĂ© israĂ©lienne
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