Dans les mois qui ont précédé le 7 octobre, les médias arabes et iraniens étaient, comme toujours, remplis d’articles habituels sur les Juifs « prenant d’assaut Al Aqsa ».
Mais il y avait aussi un vif intérêt pour la couverture des manifestations de gauche contre le gouvernement citant des Juifs sur la manière dont le pays était déchiré. Sur la façon dont certains Israéliens partaient vivre ailleurs. Sur la façon dont la « malédiction de la huitième décennie » assure la ruine imminente d’Israël. Sur la façon dont la société israélienne est irrévocablement divisée entre laïcs/religieux, ou Ashkénazes/Mizrahi, ou blancs/éthiopiens.
Dans une certaine mesure, ce récit de l’autodestruction d’Israël a toujours été présent dans les médias arabes et musulmans. Les dirigeants iraniens prétendent depuis des années qu’Israël est « plus faible qu’une toile d’araignée ». Mais les manifestations antigouvernementales ont réellement fait croire aux Arabes que cette fois Israël était au bord du gouffre.
Le Hamas – et l’Iran – ont peut-être bu leur propre Kool-Aid.
Il existe de nombreux analystes arabes spécialisés dans Israël, le sionisme et le judaïsme, mais je n’ai que rarement vu l’un d’entre eux dire quelque chose qui soit un tant soit peu exact. Leurs analyses ont toujours été empreintes d’antisémitisme, surtout de la certitude absolue que le judaïsme n’est qu’une religion et que les juifs ne sont pas un peuple.
Ce qu’aucun d’eux n’a jamais remarqué, c’est que les Juifs forment une famille. En plaisantant, nous nous appelons MOTD, les autres « membres de la tribu ».
Les vraies familles se chamaillent, se disputent et se crient dessus. (cf. Knesset.) Vous ne verrez pas autant de passion entre étrangers dans les rues des États-Unis qu’en Israël, parce que tout le monde aux États-Unis a peur que la personne contre laquelle il est en colère puisse sortir une arme à feu ou un couteau. Mais en général, les gens sont beaucoup plus passionnés dans les disputes familiales parce qu’ils sont sûrs qu’au fond, tout le monde s’aime. Cette proximité, paradoxalement, permet un caractère informel qui peut être interprété comme un manque de respect et de bonnes manières.
Oui, des millions d’Israéliens étaient passionnés par la réforme judiciaire. Mais le débat portait sur la question de savoir si la Cour suprême devait ou non revenir aux pouvoirs qu’elle avait il y a 30 ans. Ce n’était pas la question existentielle que les médias prétendaient être.
Le pogrom du Hamas est une question existentielle. Et face à une menace réelle, les Juifs se rassemblent.
Le Hamas et l’Iran pensaient qu’Israël était au bord du gouffre et qu’une poussée le renverserait. Bizarrement, les Palestiniens croient toujours cela. Le sondage AWRAD dont j’ai parlé montre que 75 % des Palestiniens s’attendent toujours à une victoire du Hamas.
Ils s’informent principalement sur Al Jazeera et sur les réseaux sociaux, notamment Telegram.
Nous avons donc une société qui n’a ni la capacité ni le désir de comprendre Israël, et dont les impressions sur Israël viennent des propagandistes. Ils prennent des décisions de vie ou de mort sur la base de cette propagande – la grande majorité des habitants de Gaza ne croient pas aux tracts israéliens largués par avion leur indiquant où aller en toute sécurité. Ils regardent les manifestations anti-israéliennes et croient que le monde soutient le Hamas. Il s’agit d’une boucle de rétroaction dans laquelle leurs illusions s’enracinent et où la réalité ne peut pas entrer.
Bien sûr, nous voyons chaque jour les mêmes idées fausses sur les réseaux sociaux du monde entier.
Il ne peut jamais y avoir de paix avec des gens qui ne savent pas faire la différence entre la vérité et le mensonge.