Voyager en Europe coûtera bientôt plus cher – et ce, même pour les touristes israéliens. La Commission européenne vient d’annoncer une décision qui ne manquera pas de faire grincer des dents : l’augmentation de l’e-visa obligatoire ETIAS (European Travel Information and Authorisation System) pour les ressortissants de pays non soumis à visa, dont Israël, qui passerait de 7 à 20 euros à compter de 2026.
Une hausse de près de 300 %, qui ne passe pas inaperçue, surtout dans un contexte où le tourisme mondial est encore fragile, et où les tensions géopolitiques pèsent sur les flux de voyageurs.
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Qui sera concerné ?
Les citoyens de plus de 60 pays — dont Israël, les États-Unis, le Royaume-Uni, le Canada, et l’Australie — devront soumettre une demande en ligne via le système ETIAS avant de pouvoir entrer dans l’un des 30 pays européens membres de l’espace Schengen. Ce processus, bien que plus souple qu’un visa classique, deviendra obligatoire même pour un simple séjour touristique ou une escale, et coûtera bientôt presque trois fois plus cher.
Les enfants de moins de 18 ans et les seniors de plus de 70 ans resteront exemptés, mais pour les autres, l’Europe deviendra un peu moins accessible.
Une opposition en chaîne dans le secteur du tourisme
Cette décision a immédiatement provoqué la colère des grands acteurs du tourisme européen. Plusieurs organisations majeures ont publié un communiqué commun dénonçant cette initiative jugée disproportionnée et pénalisante.
Parmi eux, on retrouve :
- A4E (Airlines for Europe),
- ECTAA (Association européenne des agents de voyages),
- ERA (European Regions Airline Association),
- HOTREC (Fédération européenne des hôtels et restaurants).
Selon ces organisations, aucune preuve financière crédible n’a été fournie pour justifier une telle hausse. L’objectif initial fixé en 2018 était de conserver une accessibilité élevée à l’Europe via un tarif symbolique, pas de transformer ETIAS en guichet payant massif.
Ils accusent Bruxelles de vouloir calquer son modèle sur des systèmes étrangers, comme :
- le système ESTA américain (21 USD), ou
- le système britannique ETA (16 livres sterling),
…alors que le contexte européen, ses flux internes, et sa dépendance au tourisme international ne justifient pas une telle comparaison.
🔎 Voir aussi l’impact sur les voyageurs israéliens : https://rakbeisrael.buzz
Israël touchée de plein fouet
En 2023, près d’un million d’Israéliens ont visité l’Europe. Nombre d’entre eux effectuent plusieurs séjours par an : que ce soit pour des vacances, des congrès professionnels, ou des visites familiales. Cette nouvelle taxe alourdira considérablement le coût global de chaque voyage, surtout pour les familles.
Elle représente également une barrière psychologique supplémentaire : la sensation de ne plus être aussi « bienvenue » qu’avant sur le Vieux Continent. Dans un contexte où les actes antisémites explosent en France, en Allemagne ou en Espagne, et où des manifestations anti-israéliennes sont fréquentes, ce message administratif — aussi technique soit-il — n’est pas perçu comme neutre.
L’Europe, toujours amie ?
Alors que les relations diplomatiques entre Israël et l’Union européenne se sont tendues ces derniers mois, notamment à cause de l’opération militaire à Gaza, cette décision est perçue par certains comme un désaveu politique déguisé. Bien que la Commission insiste sur des arguments techniques, de nombreux observateurs israéliens y voient une forme de sanction douce mais réelle.
Le système ETIAS, censé être opérationnel fin 2026, sera couplé au nouveau système EES (Entry-Exit System), qui permettra de mieux tracer les entrées et sorties dans l’espace Schengen. Une Europe plus digitale, certes, mais aussi plus fermée, plus surveillée — et surtout plus chère.
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À quoi faut-il s’attendre maintenant ?
La hausse est désormais soumise à une période de révision de deux mois par le Conseil de l’UE et le Parlement européen. Ces derniers pourront la bloquer, la modifier, ou l’approuver. Si aucune objection n’est formulée dans ce délai, le nouveau tarif de 20 euros entrera en vigueur automatiquement.
Une prolongation exceptionnelle pourra être accordée, mais rien ne garantit une marche arrière.
En attendant, les agences de voyage israéliennes s’organisent déjà pour informer leurs clients. Certaines prévoient d’offrir l’ETIAS dans leurs packages, d’autres demandent une exonération pour certains groupes.
Mais à l’heure actuelle, aucune démarche de l’État israélien n’a été entreprise pour contester ou négocier ce changement. Un silence préoccupant.
Par Infos-Israel.News
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