Par Infos-Israel.News — 27 juin 2025

Le président français Emmanuel Macron a reconnu jeudi que les frappes américaines contre les installations nucléaires iraniennes avaient eu « un impact réel ». Pourtant, dans un message nuancé, il a mis en garde contre un danger bien plus grand selon lui : une sortie pure et simple de l’Iran du Traité de non-prolifération nucléaire (TNP). Une telle décision, avertit-il, constituerait « un affaiblissement collectif de l’ordre mondial ».

Si cette déclaration sonne comme un appel à la retenue, elle trahit aussi l’embarras grandissant de certaines capitales européennes face au nouveau rapport de force au Moyen-Orient : d’un côté, une alliance israélo-américaine offensive, qui a ciblé avec précision les centres vitaux du programme nucléaire iranien ; de l’autre, un régime des mollahs de plus en plus acculé, mais qui menace à tout moment d’escalader encore plus dangereusement.

Des frappes efficaces mais une guerre d’influence qui continue

Le président Macron n’a pas nié l’efficacité militaire de l’opération coordonnée entre Tsahal et les forces américaines. Il a reconnu que les frappes avaient « porté un coup sévère » aux ambitions atomiques de la République islamique. Pourtant, au lieu de saluer l’élimination partielle d’une menace majeure pour Israël, la France s’inquiète de la réaction diplomatique de Téhéran, qui laisse entendre qu’elle pourrait se retirer du cadre international du TNP.

Une telle décision offrirait à l’Iran un boulevard juridique pour développer en secret un arsenal nucléaire, à l’abri de toute inspection. D’un point de vue israélien, cela ne ferait que confirmer ce que Jérusalem affirme depuis des années : les engagements de l’Iran ne valent que lorsqu’ils sont contraints par la force.

Silence européen face à l’origine de la crise

Curieusement, dans sa déclaration, Emmanuel Macron n’a pas évoqué les provocations iraniennes ayant mené à l’intervention : enrichissement d’uranium à plus de 80 %, refus d’accès à certains sites de l’AIEA, missiles balistiques lancés vers le nord d’Israël, et implication de Téhéran dans les réseaux terroristes du Hamas et du Hezbollah.

À Jérusalem, on rappelle que la France est bien silencieuse lorsqu’Israël fait face à des tirs de drones ou à des cellules chiites infiltrées par-delà les frontières syriennes. Mais lorsqu’une opération défensive devient offensive, certains dans les chancelleries européennes retrouvent soudainement leur sensibilité stratégique.

L’ONU en ligne de mire

Macron a indiqué qu’il initierait « dans les prochains jours » des discussions avec les cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU sur l’avenir du TNP et de la stabilité dans la région. Une initiative diplomatique qui, selon plusieurs analystes, vise davantage à contenir l’axe Washington-Jérusalem qu’à dissuader réellement Téhéran.

« C’est toujours la même rengaine », explique un ancien diplomate israélien. « L’Europe a peur qu’Israël gagne une guerre qu’elle-même n’a jamais eu le courage de mener. »

Une opportunité pour Israël de démontrer sa légitimité

Malgré ces réserves françaises, le gouvernement israélien continue de revendiquer la légitimité morale et stratégique de ses actions. « La dissuasion se construit par la démonstration de nos capacités, pas par des résolutions molles », a déclaré hier un ministre israélien de la Défense.

Les frappes sur Fordow, Natanz et Ispahan ont permis de paralyser une partie significative des installations nucléaires, même si, comme le reconnaissent certains rapports occidentaux, du matériel a pu être évacué en amont. Pour Israël, il s’agissait avant tout de fixer une ligne rouge claire : aucun programme nucléaire militaire ne sera toléré en Iran — traité ou pas traité.

Conclusion : Un nouveau chapitre s’ouvre

Emmanuel Macron, en exprimant ses craintes, tente peut-être de jouer les médiateurs dans un conflit où l’Europe a longtemps été un acteur passif. Mais l’Histoire, elle, avance. Et face à un Iran aux abois, Israël a choisi de ne plus attendre que les diplomates rédigeant des communiqués condamnent après coup les explosions qu’il aurait pu empêcher.

Alors que la poussière retombe sur les décombres des sites nucléaires iraniens, une chose est sûre : le statu quo est mort. Et le nouveau chapitre qui s’ouvre se joue désormais avec d’autres règles — celles que l’État hébreu a lui-même écrites, avec l’encre de sa souveraineté et le feu de ses F-35.


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