Lundi 13 octobre 2025, au moment même où Donald Trump arrivait à Tel-Aviv pour célébrer la libération des otages israéliens, le président français Emmanuel Macron atterrissait à Charm el-Cheikh, en Égypte, pour un “sommet pour la paix”.
Depuis le tarmac égyptien, il a publié un message sur X :
“Je partage la joie des familles et du peuple israélien alors que sept otages viennent d’être remis à la Croix-Rouge. La paix devient possible pour Israël, pour Gaza et pour la région.”
Une déclaration polie, mais perçue à Jérusalem comme trop diplomatique, voire hors de propos, alors que la France traverse elle-même une crise de régime sans précédent.
Une présidence affaiblie à Paris
Le même matin, le quotidien Le Monde publiait un éditorial au titre sans équivoque :
“Emmanuel Macron au risque de la crise de régime.”
Le journal y décrit un président affaibli par le refus d’admettre la défaite législative de 2024, qui s’accroche au pouvoir malgré la démission de deux Premiers ministres en douze mois.
Macron vient de renommer Sébastien Lecornu à Matignon, malgré la fronde des oppositions et les dissensions au sein même de la majorité.
Selon Le Monde, “le chef de l’État prend le risque de transformer cette crise politique majeure en blocage durable des institutions.”
(source : Le Monde, 13 octobre 2025)
Cette fragilité interne donne à sa présence au sommet égyptien une tonalité paradoxale : un président contesté à Paris, cherchant à peser dans un Moyen-Orient en pleine recomposition.
Une communication mal calibrée
Alors qu’Israël célébrait la libération de 20 otages et la fin d’une guerre éprouvante, Macron a évoqué un “rôle spécial de la France aux côtés de l’Autorité palestinienne dans la gestion de Gaza” — une phrase mal accueillie à Jérusalem.
Aucune réaction officielle n’a été formulée, mais des diplomates israéliens ont confié à Infos-Israel.News :
“C’est une erreur de lecture. Parler de gestion palestinienne à Gaza alors que Tsahal en assure la sécurité, c’est ignorer la réalité du terrain.”
Sur les réseaux israéliens, la déclaration a immédiatement suscité des critiques. L’analyste Amir Tsarfati a résumé le sentiment général :
“Non merci. You are not welcome — et l’Autorité palestinienne ne gérera pas Gaza.”
Une opinion personnelle, mais devenue virale en quelques minutes, reprise par des centaines de comptes pro-israéliens.
Cette réaction illustre le fossé entre la vision “multilatérale” de la diplomatie française et la position israélienne axée sur la sécurité d’abord.
Une France isolée au Proche-Orient
La diplomatie française, jadis considérée comme équilibrée au Moyen-Orient, apparaît aujourd’hui affaiblie et marginalisée.
Après avoir critiqué à plusieurs reprises la conduite de la guerre par Tsahal en 2024, Paris tente de reprendre pied par des initiatives symboliques.
Mais à Jérusalem comme à Washington, le sentiment dominant est celui d’une France déconnectée du terrain.
Un diplomate israélien cité par Channel 14 résume :
“La France n’a plus le poids qu’elle croit avoir. Ceux qui veulent la paix travaillent sur la sécurité, pas sur les conférences.”
Dans les cercles proches de Trump et Netanyahou, la priorité est désormais la mise en place de la Force internationale de stabilisation (ISF), composée d’Américains, d’Égyptiens, de Jordaniens et d’experts du Golfe — sans participation européenne directe.
Un président en quête de légitimité
Au moment où il s’exprime à Charm el-Cheikh, Emmanuel Macron est perçu comme un chef d’État en sursis.
Sa phrase sur Gaza, prononcée alors que la Knesset acclamait Donald Trump, illustre la dissonance entre Paris et Jérusalem.
Comme le souligne Le Monde, Macron s’obstine à “garder la main sur tout”, quitte à s’isoler davantage.
Les observateurs estiment qu’en cherchant un rôle symbolique au Moyen-Orient, il tente de retrouver à l’international l’autorité qu’il a perdue en France.
Mais à Jérusalem, l’opinion est claire : le temps des équilibres diplomatiques creux est terminé.
“Israël ne cherche pas des spectateurs de paix, mais des partenaires de vérité,” confie un diplomate à Infos-Israel.News.
Et dans cette nouvelle ère, la France ne semble plus en mesure de jouer le moindre rôle décisif.
Rédaction francophone Infos Israel News pour l’actualité israélienne
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