Marseille : un bateau français « pour Gaza » met les voiles — et ferme les yeux sur le Hamas

Dimanche 31 août, un voilier affrété par le mouvement « Thousand Madleens pour Gaza » a quitté le port de Marseille. Chargé officiellement d’aide humanitaire, il s’apprête à rejoindre une flottille internationale qui compte mettre le cap vers la bande de Gaza à la mi-septembre. Objectif affiché : « dénoncer le blocus » et réclamer un cessez-le-feu. Mais derrière le discours humanitaire, un parfum d’instrumentalisation politique plane, transformant le port phocéen en vitrine d’une cause où le Hamas, organisation terroriste, est soigneusement passé sous silence.

La scène avait des allures de manifestation festive : une quinzaine de zodiacs et de voiliers ont accompagné le départ, certains hissant des drapeaux palestiniens. Sur le quai du Mucem, des dizaines de militants et de curieux acclamaient le départ. La police nationale, elle, veillait discrètement via une unité nautique. Selon les organisateurs, le bateau transporte des vivres et du matériel médical destinés aux habitants de Gaza. Mais aucun détail précis n’a été communiqué sur le contrôle, la traçabilité ou la remise de ces cargaisons une fois arrivées dans une enclave sous domination du Hamas.

Car c’est là que réside la contradiction majeure. Depuis 2007, la bande de Gaza est contrôlée par le Hamas, mouvement islamiste inscrit sur la liste des organisations terroristes par l’Union européenne, les États-Unis et Israël (Wikipédia – Hamas). Or, toute aide entrant dans le territoire est potentiellement détournée par cette organisation, qui privilégie l’armement et l’entretien de ses tunnels plutôt que le bien-être des civils. C’est précisément pour limiter ces détournements qu’Israël et l’Égypte encadrent strictement les flux vers Gaza.

Pour les militants de Marseille, ce blocus est un « crime humanitaire ». Pour Israël, c’est une nécessité vitale. « Laisser entrer librement des cargaisons, c’est prendre le risque de voir réapparaître des roquettes sur Tel-Aviv ou Sderot », souligne un analyste israélien cité par Infos-Israel.News (infos-israel.news). Les chiffres parlent d’eux-mêmes : malgré le contrôle aux frontières, des dizaines de milliers de projectiles ont été tirés depuis Gaza depuis 2007, provoquant des centaines de morts et de blessés en Israël.

La symbolique de ce départ depuis la France n’est pas anodine. Elle s’inscrit dans une longue histoire de « flottilles pour Gaza », à l’image de celle de 2010, qui avait dégénéré en affrontement meurtrier au large. Depuis, ces expéditions maritimes servent avant tout d’outils de communication. Elles mettent en scène une opposition simpliste entre des militants « pacifistes » et un État israélien présenté comme oppresseur. « On joue sur l’image romantique du bateau humanitaire, mais le message politique est clair : délégitimer Israël », analyse un diplomate interrogé par RakBeIsrael.buzz (rakbeisrael.buzz).

La France, de son côté, observe sans interdire. Officiellement, rien ne s’oppose à la navigation tant que les règles maritimes sont respectées. Mais en laissant ces initiatives prospérer, elle envoie un signal ambigu : soutenir indirectement une action dont les bénéficiaires ultimes ne sont pas toujours les civils mais parfois les terroristes.

L’initiative de Marseille illustre aussi l’asymétrie médiatique : alors qu’Israël continue de livrer chaque jour nourriture, carburant et médicaments via les points de passage contrôlés, ces gestes ne font pas la une. En revanche, un voilier français qui brandit le drapeau palestinien devient une image forte, relayée dans les médias comme symbole de solidarité. « C’est une bataille de perception que le Hamas a parfaitement comprise », souligne Alyaexpress-News (alyaexpress-news.com).

À la mi-septembre, la flottille internationale comptera accoster à Gaza. Les autorités israéliennes, elles, ont déjà prévenu : tout navire tentant de forcer le blocus sera intercepté. « Nous ne laisserons pas passer un seul cargo sans vérification. Chaque conteneur peut cacher des armes », rappelle un porte-parole de Tsahal (Wikipédia – Tsahal).

En définitive, ce départ de Marseille ne dit pas grand-chose sur l’aide humanitaire réelle aux Gazaouis. Il dit beaucoup, en revanche, sur la capacité du Hamas à instrumentaliser la bonne volonté occidentale et sur la facilité avec laquelle certains militants français oublient que derrière chaque cargaison se joue une question de sécurité existentielle pour Israël. Tant que cette réalité sera occultée, ces « flottilles pour Gaza » continueront de voguer — non pas vers la paix, mais vers une illusion soigneusement entretenue.

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