Pendant plusieurs jours, les gros titres arabes et certains réseaux sociaux ne parlaient que de lui : Abu Mohammad al-Julani, chef du groupe Hayat Tahrir al-Sham (HTS), anciennement affilié à Al-Qaïda, aurait, selon les rumeurs, ordonné le massacre de plusieurs partisans du régime d’Assad dans le nord-ouest de la Syrie. L’information s’est propagée à grande vitesse. Mais il y avait un problème : elle était fausse.
Dès les premières vérifications indépendantes menées par des ONG syriennes locales, puis confirmées par des analystes de l’ONU, le massacre en question s’est avéré avoir été perpétré… par le régime syrien lui-même. Ce renversement de responsabilité, passé largement sous silence dans certains médias du monde arabe, est révélateur d’un phénomène plus vaste : la manipulation systématique de l’information lorsqu’elle sert un agenda politique – en l’occurrence, celui d’une coalition anti-israélienne et pro-iranienne.
Ce n’est pas la première fois qu’un acteur du conflit syrien est blanchi ou accablé au gré des intérêts régionaux. Mais cette fois, l’enjeu dépasse la Syrie. Car derrière le nom d’Al-Julani, c’est toute une stratégie médiatique qui se dévoile : accuser systématiquement les ennemis d’Assad ou de l’Iran, détourner l’attention des crimes commis par ces derniers, et nourrir un climat de confusion.
Pourquoi cela concerne-t-il Israël ? Pour une raison simple : ce même mécanisme est à l’œuvre dans le traitement international du conflit israélo-palestinien. Des accusations hâtives, des photos de civils sorties de leur contexte, des sources douteuses amplifiées sans vérification… Israël est régulièrement ciblé par ce type de désinformation orchestrée, souvent relayée par les mêmes plateformes qui ont accusé Al-Julani sans preuve.
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Le cas syrien agit comme un miroir grossissant. En Syrie, comme en Israël, les forces démocratiques ou dissidentes sont souvent tenues pour responsables par défaut. L’obsession de certains acteurs à diaboliser Israël les pousse parfois à défendre l’indéfendable, à minimiser les atrocités commises par des dictateurs ou à blanchir des milices extrémistes, tant qu’elles partagent la même hostilité envers l’État hébreu.
Dans le cas du massacre syrien, ce sont des sources locales courageuses – journalistes citoyens, associations de femmes rescapées, activistes kurdes – qui ont permis d’établir les faits. Elles ont pris des risques considérables pour diffuser la vérité. Leur voix, trop souvent ignorée par les médias occidentaux, a finalement imposé un récit fondé sur des preuves, et non sur des préjugés idéologiques.
Ce revirement pose aussi une autre question : où est passée la rigueur journalistique ? Dans un environnement saturé par les réseaux sociaux, où la vitesse prime sur la véracité, trop de médias se contentent de relayer sans vérifier. Cela n’est pas seulement une faute professionnelle ; dans le contexte du Moyen-Orient, c’est une irresponsabilité dangereuse.
La leçon est claire. Si l’on peut mentir sur un massacre en Syrie, si l’on peut inverser victime et bourreau avec autant de facilité, alors tous les conflits régionaux deviennent vulnérables à la désinformation. Et c’est dans cette brèche que s’engouffrent les ennemis d’Israël, de la démocratie et de la vérité.
Israël, plus que tout autre pays, sait ce que signifie être l’objet d’accusations infondées dans les arènes diplomatiques ou médiatiques. L’État hébreu a toujours défendu une chose : que chaque fait soit vérifié, que chaque accusation soit fondée, que chaque guerre de l’information soit livrée avec rigueur et responsabilité.
Ce qui s’est produit en Syrie rappelle à quel point la vigilance est nécessaire. La vérité, aujourd’hui, est un combat. Et dans ce combat-là, Israël n’est pas seul. Tous ceux qui exigent des faits, un cadre juridique cohérent et une lecture honnête des événements sont des alliés dans cette lutte contre la manipulation.
Le massacre attribué à tort à Al-Julani n’est pas qu’un épisode de désinformation parmi d’autres. C’est un signal d’alarme. Il dit à voix haute ce que beaucoup savaient déjà tout bas : la guerre se livre aussi dans les mots, les images et les récits. Et la vérité, plus que jamais, a besoin de défenseurs.