«Mauvaise experience » ou nouvel épisode d’antisémitisme ? Le scandale du parc français qui a refusé 150 enfants israéliens

Un groupe de 150 enfants et adolescents israéliens en colonie de vacances  pensait passer une journée inoubliable au parc d’accrobranche « Tyrovol », situé dans la petite commune de Porta-Puymorens, au cœur des Pyrénées, à la frontière franco-espagnole. Au lieu de cela, ils se sont heurtés à une interdiction brutale d’entrée, provoquant une tempête médiatique en France comme en Israël.

Au départ, tout semblait clair : selon plusieurs témoignages, le directeur du parc, Florent Chalac, 52 ans, aurait affirmé que sa décision reposait sur « des principes personnels », laissant entendre qu’il s’agissait bien d’un refus discriminatoire à caractère politique ou religieux. Les réactions ont été immédiates : indignation des familles, condamnation de la mairie locale et déclaration officielle de l’ambassade d’Israël à Paris qui dénonça une « nouvelle manifestation de haine antisémite, et cette fois contre des enfants ».

Mais face à la pression, le directeur a changé de version. Aux enquêteurs français, il a affirmé qu’il n’avait « aucun problème personnel avec les Israéliens », mais qu’il avait eu « une mauvaise expérience l’année dernière », prétendant que des visiteurs israéliens n’avaient pas respecté les consignes de sécurité en raison d’un « problème de langue ». Pour se couvrir davantage, la page Facebook du parc a publié un message parlant de « fermeture temporaire pour vérifications techniques après une tempête ». Une explication qui ne convainc personne, tant elle contredit la première justification.

Pendant ce temps, les enfants, âgés de 8 à 16 ans, ont dû rebrousser chemin et parcourir 50 km pour rejoindre un autre site de loisirs, privés de l’expérience qu’ils attendaient depuis des mois.

Entre « problème technique » et discrimination ouverte

Cette cacophonie de justifications révèle un malaise bien plus profond. Car dans les faits, la loi française interdit strictement tout refus de prestation pour motif religieux, ethnique ou national. Le parquet a donc placé le directeur en garde à vue pour « discrimination par refus de service ». Le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau a réagi avec fermeté : « Ce n’est pas la conception de la République française concernant le respect de la dignité humaine. Nous attendons une réaction claire et exemplaire de la justice. »

L’affaire prend une dimension symbolique dans une France déjà secouée par une flambée d’actes antisémites depuis le début de la guerre à Gaza. Entre janvier et mai 2025, le ministère de l’Intérieur a recensé 504 incidents antisémites, dont 323 agressions physiques. Si ce chiffre marque une baisse relative par rapport à l’année 2024, il représente tout de même une hausse vertigineuse de 134 % par rapport à 2023. Dans ce contexte, l’exclusion de 150 enfants israéliens d’un parc d’aventures résonne comme un signal alarmant.

Une polémique qui dépasse les Pyrénées

À Porta-Puymorens, petit village touristique, les habitants sont consternés. « Nous recevons des mails de menace alors que nous n’avons rien à voir avec cette décision », témoigne un habitant au micro de la télévision française. Le maire lui-même se dit « honteux » et rappelle que « l’ADN de notre communauté repose sur la solidarité et la coexistence ».

Mais pour Israël, l’affaire va au-delà du simple dérapage individuel. Elle illustre une tendance inquiétante : l’importation du conflit israélo-palestinien jusque dans les lieux de loisirs européens. Comme le souligne Infos-Israel.News, l’antisémitisme d’aujourd’hui prend souvent le masque d’une hostilité envers l’État juif ou ses ressortissants. Et lorsque ce sont des enfants qui en deviennent les victimes, la gravité est décuplée.

« Mauvaise expérience » ou préjugés persistants ?

L’argument avancé par le directeur – un « problème de langue » avec des Israéliens – apparaît dérisoire. Car si le parc accueille chaque année des touristes de toute l’Europe, il est évident que des problèmes de communication peuvent se poser avec n’importe quel groupe étranger. Refuser l’accès à une centaine d’enfants pour cette raison équivaut à institutionnaliser la suspicion contre un peuple entier.

Derrière l’excuse administrative, beaucoup voient la manifestation d’un biais idéologique. Car l’Europe, en particulier la France, vit aujourd’hui une schizophrénie : d’un côté, elle proclame sa lutte contre l’antisémitisme ; de l’autre, elle tolère trop souvent des discours ou comportements qui ciblent Israël et ses ressortissants comme s’ils étaient collectivement coupables.

Une leçon pour l’Europe

Ce scandale devrait servir d’électrochoc : en refusant 150 enfants israéliens, ce n’est pas seulement un directeur de parc qui a failli, mais l’Europe entière qui révèle ses contradictions. Le rappel est brutal : si les Juifs d’Europe ne peuvent pas envoyer leurs enfants dans un parc sans craindre d’être stigmatisés, alors les belles déclarations républicaines n’ont plus beaucoup de sens.

Pour Israël, cette affaire prouve une fois de plus la nécessité d’être vigilant face à l’antisémitisme « soft », celui qui se cache derrière des excuses techniques ou des « expériences passées ». Car comme le rappelle l’histoire, chaque vague de haine commence par des exclusions anodines – avant de dégénérer en tragédies.

Pour suivre ce dossier et d’autres affaires liées à l’antisémitisme en Europe, consultez Infos-Israel.News, ainsi que nos partenaires Rak BeIsrael et Alyaexpress-News.

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