L’Égypte est parvenue à la conclusion qu’Israël continuera à détruire les infrastructures de la bande de Gaza et à étouffer économiquement le secteur, ce qui entraînera un exode massif de la population de la bande de Gaza vers l’Égypte. Le journal libanais Al-Akhbar écrit aujourd’hui que les autorités égyptiennes continuent de résister à l’accueil de réfugiés palestiniens sur leur territoire, recourant à des menaces de suspension des accords de Camp David avec Israël, sans précédent depuis près de 50 ans. Cependant, le Caire a déjà commencé à préparer un plan pour accueillir les réfugiés de Gaza dans les premiers mois de 2024, lorsqu’il sera difficile de les contenir dans cette enclave déchirée par la guerre.
Des sources ont déclaré à un journal libanais que l’Égypte préférait qu’il s’agisse d’un processus ordonné plutôt que d’une attaque incontrôlée contre les barrières frontalières, comme cela s’est produit dans le passé.
Dans le cadre de ce plan, l’Égypte acceptera des centaines de milliers de Gazaouis sur la base de certains critères, tels que l’état de santé, les raisons humanitaires, l’éducation, etc. Le Caire ne va pas installer de manière compacte les habitants du secteur dans le Sinaï, mais ils prévoient de les disperser dans tout le pays et de leur accorder un « statut particulier ». Ils ne veulent pas que le Sinaï se transforme en un chaudron islamiste d’où seraient lancées des attaques contre Israël, ce qui amènerait les deux États au bord de la guerre. Le président Al-Sisi a dépensé trop d’énergie dans la guerre contre les Frères musulmans et les groupes ISIS dans le Sinaï pour transformer instantanément la péninsule en un bastion des terroristes palestiniens. L’histoire de Septembre noir en Jordanie reste un sérieux avertissement pour tous les pays arabes.
L’Égypte fait pression pour que d’autres pays arabes introduisent également des quotas pour l’accueil des Palestiniens de Gaza, principalement les pays du Golfe et du Maghreb.
Jusqu’à présent, les autorités du Pays des Pyramides ont tenté d’adoucir la situation à Gaza en y livrant massivement du matériel humanitaire, mais il est désormais clair pour elles que cela ne changera pas la situation.