Un cabinet militaire et politique restreint se réunira aujourd’hui en urgence afin de discuter de la crise dans les relations avec la Russie. Après la réunion, le Premier ministre Netanyahu se rendra à New York pour l’Assemblée générale des Nations Unies.
Les médias israéliens continuent de discuter des conséquences de l’incident dans le ciel syrien. Certains d’entre-eux soulignent qu’Israël est plus préoccupé par la possible détérioration drastique des relations avec la Russie que par le fait que les défenses aériennes syriennes elles-mêmes soient équipées de systèmes S-300 plus avancés.
« L’essentiel n’est pas le S-300, malgré le fait que ces missiles affecteront les actions de Tsahal en Syrie », écrit Tal Lev-Ram dans Maariv . « Même les systèmes les plus avancés, n’arrêteront pas nos avions. » Le transfert de la S-300 aux Syriens, si cela se produit, soulève une question plus importante : la Russie changera-t-elle son approche stratégique du droit d’Israël d’agir contre ses alliés en Syrie? »
Qu’on le veuille ou non, la puissance russe est mondiale et notre dépendance à ce sujet est particulièrement visible dans l’affaiblissement de fond des États-Unis dans la région. La disparition des États-Unis qui se sont limités à une petite réplique de John Bolton, sur la «mauvaise» décision de Moscou de livrer les S-300 à la Syrie, est plus que jamais évidente dans la crise actuelle avec la Russie.
Cela ne signifie pas qu’Israël devrait se prosterner devant la Russie ou abandonner ses « lignes rouges » mais qu’il lui faut défendre ses intérêts de façon « intelligente et modeste », souligne le journaliste.
Le journaliste Yaniv Kubovits de Haaretz est du même avis sur la crise russo-israélienne. Il note que le S-300 représentent un danger un peu plus grand, mais cite les propos de spécialistes israéliens dans ce domaine, selon lesquels « les capacités de ces missiles à empêcher les actions de l’aviation israélienne en Syrie sont très limitées ». Si nécessaire, les avions de Tsahal peuvent faire face à ces missiles et, si nécessaire, les détruire s’ils constituent une menace pour le territoire israélien.
Et l’analyste, toujours selon « Haaretz » souligne l’importance symbolique du transfert des S-300 aux Syriens, au cas où il marquerait un tournant dans les relations entre les deux pays.
Le commentateur sur le canal des affaires arabes, Ehud Yaari, pointe vers un autre danger, qu’il appelle sans précédent : l’intention de la Russie de lancer une guerre électronique contre la Force aérienne israélienne. Selon des experts, avec lesquels il s’est entretenu, c’est la première fois dans l’histoire qu’un état a annoncé une autre guerre électronique. Cela signifie essentiellement que Moscou ouvre un parapluie à la présence iranienne en Syrie.
Yaari note également que, du moins au premier stade, l’armée russe sera équipée de batteries S-300, ce qui rendra sa destruction impossible. Tous les observateurs, parlent de la solitude d’Israël face à une confrontation avec la Russie et au moment où les États-Unis restent neutre.