Menace pour l’Europe ? Un responsable iranien annonce que son pays augmentera la portée de ses missiles.

Un commandant en vue des Gardiens de la Révolution a mis en garde, mercredi, contre toute tentative occidentale de limiter le programme balistique de Téhéran : « nos missiles atteindront la distance qu’ils doivent atteindre », a-t-il affirmé, liant la question des missiles aux négociations sur le nucléaire et aux pressions internationales. La déclaration ravive les inquiétudes régionales sur une escalade militaire et complique davantage la perspective d’un accord diplomatique. (Reuters)

Faits — Mohammadjafar Asadi, numéro deux du siège central Khatam al-Anbiya des Gardiens de la Révolution, a tenu ces propos à l’agence semi-officielle Fars, selon un reportage Reuters relayé mercredi matin. Il a présenté la possible extension de la portée des missiles comme une réponse aux efforts « occidentaux » visant à restreindre la capacité de l’Iran à produire et lancer des vecteurs balistiques — une question, selon Téhéran, qui figure parmi les principaux points de blocage dans les pourparlers sur le dossier nucléaire. (Reuters)

Réactions et contexte immédiat — La menace s’inscrit dans un contexte de tensions aiguës : Washington et certains États européens exigent des garanties ou des sanctions visant précisément les programmes de missiles iranien, arguant qu’ils constituent une capacité de projection régionale incompatible avec le désarmement nucléaire. Téhéran, de son côté, considère son arsenal balistique comme un moyen de dissuasion essentiel face à ses ennemis régionaux, en particulier Israël. Les déclarations iraniennes récentes sur la non-soumission du programme balistique aux limitations occidentales avaient déjà été mises en avant comme un frein aux négociations. (Reuters)

Trois enseignements principaux se dégagent. D’abord, la rhétorique de renforcement des capacités balistiques vise autant un public intérieur (consolider l’image d’un régime « souverain » et invulnérable) qu’un public extérieur (faire pression sur l’Occident pour obtenir des concessions sur d’autres dossiers). Ensuite, sur le plan militaire, l’extension effective de la portée exigerait des modifications techniques, logistiques et industrielles — délais, plateformes de lancement, et chaînes d’approvisionnement — et n’est pas une annonce anodine. Enfin, politiquement, lier missiles et nucléaire rend plus difficile la compartmentalisation des négociations : si les interlocuteurs occidentaux tiennent à des garanties sur les vecteurs, Téhéran risque d’exiger des contreparties exigeantes ailleurs. (Reuters)

Dimension internationale — L’éventualité d’un accroissement de la portée iranienne inquiète au-delà du Moyen-Orient. Plusieurs capitales européennes et Washington scrutent désormais la trajectoire des décisions de Téhéran : une montée en gamme des missiles pourrait modifier l’équation de défense des alliés régionaux et pousser au renforcement des capacités antimissiles ou à une coopération sécuritaire accrue entre États riverains et partenaires occidentaux. Par ailleurs, l’exportation passée de missiles ou de composants, ainsi que l’aide technique alléguée à des acteurs extérieurs, alimente la crainte d’un « effet domino » en matière d’armement conventionnel. (Arab News)

Conséquences probables et enjeux futurs — Sur le plan diplomatique, la déclaration accroît les risques d’escalade verbale et rend plus ardue une reprise crédible des pourparlers nucléaires tant que les missiles restent un point de friction. Sur le plan sécuritaire, Israël et les États-Unis pourraient réévaluer leurs postures de dissuasion et de défense régionale, y compris les capacités de renseignement et les options militaires préventives. Enfin, sur le plan économique, toute nouvelle série de sanctions ou contre-sanctions pèserait sur une économie iranienne déjà fragilisée, mais pourrait aussi renforcer les réseaux d’échanges non officiels. (Yahoo News)

L’avertissement lancé par un commandant des Gardiens illustre la dialectique qui traverse la crise : chaque contrainte internationale trouve en miroir une escalade technico-militaire annoncée. Entre menaces publiques et calculs discrets, l’équilibre régional demeure précaire. Pour les diplomates, il s’agit d’un nouvel élément de complexité : concilier le souhait occidental de limiter les vecteurs balistiques et la détermination iranienne à préserver — voire élargir — ses capacités. Jusqu’à quel point les paroles se traduiront-elles en actes ? La réponse déterminera non seulement l’avenir des négociations, mais aussi la stabilité stratégique du voisinage. (Reuters)


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