Le drame de JĂ©rusalem, oĂč Hodaya Fadida, 25 ans, enceinte de trois mois, a Ă©tĂ© assassinĂ©e par son ex-mari dans le quartier de Guilo, illustre une nouvelle fois la tragĂ©die des fĂ©minicides en IsraĂ«l. Selon les rĂ©vĂ©lations de sa mĂšre, Margalit Ben Shoushan, sa fille nâavait jamais fait Ă©tat de violences conjugales et ses relations avec son ex-mari, Daniel Zalkeh, semblaient apaisĂ©es aprĂšs leur divorce. Hodaya sâĂ©tait mĂȘme remariĂ©e et avait choisi de revenir Ă la foi religieuse. Pourtant, lors dâune rencontre banale autour du paiement de la pension alimentaire, tout a basculĂ©. Ce jour-lĂ , en prĂ©sence de leur fille de trois ans, Zalkeh aurait compris quâHodaya Ă©tait enceinte lorsquâil a vu lâenfant embrasser le ventre de sa mĂšre. Quelques instants plus tard, il a sorti son arme de service et a tirĂ©, avant de retourner lâarme contre lui. MalgrĂ© les efforts des secours et une hospitalisation Ă lâhĂŽpital Hadassah Ein Kerem, la jeune femme a succombĂ© Ă ses blessures, provoquant une onde de choc Ă JĂ©rusalem et dans tout le pays. Zalkeh, griĂšvement blessĂ©, reste hospitalisĂ© dans un Ă©tat critique, empĂȘchant pour lâinstant tout interrogatoire.
Au-delĂ des circonstances glaçantes de ce meurtre, lâaffaire met en lumiĂšre plusieurs problĂ©matiques rĂ©currentes dans la sociĂ©tĂ© israĂ©lienne. Selon les donnĂ©es publiĂ©es par Ynet et confirmĂ©es par le ministĂšre de la SĂ©curitĂ© intĂ©rieure, plus de 20 femmes ont Ă©tĂ© tuĂ©es par leur conjoint ou ex-conjoint en 2024, malgrĂ© des campagnes nationales de sensibilisation et des investissements dans les dispositifs de prĂ©vention. Ici, les proches dĂ©crivent un homme sans antĂ©cĂ©dents violents apparents, titulaire dâun permis dâarme Ă feu liĂ© Ă son travail de sĂ©curitĂ©. La confiance accordĂ©e aux dĂ©tenteurs dâarmes licenciĂ©es est une question brĂ»lante : IsraĂ«l, confrontĂ© Ă des menaces terroristes permanentes, a assoupli ces derniĂšres annĂ©es lâaccĂšs aux armes pour les civils formĂ©s, mais ce choix engendre aussi des drames intĂ©rieurs. « Elle avait mĂȘme acceptĂ© de rĂ©duire la pension alimentaire pour lâaider financiĂšrement », rappelle sa mĂšre, soulignant lâincomprĂ©hensible basculement dâun pĂšre supposĂ©ment respectĂ©. Lâaffaire a dĂ©jĂ dĂ©clenchĂ© des appels de plusieurs associations de dĂ©fense des femmes, comme Naâamat et WIZO, pour renforcer les mĂ©canismes de contrĂŽle psychologique et administratif sur les dĂ©tenteurs dâarmes.
Sur le plan politique et sociĂ©tal, lâassassinat dâHodaya Fadida soulĂšve des questions fondamentales : comment protĂ©ger efficacement les femmes quand les signaux dâalerte nâexistent pas ou ne sont pas repĂ©rĂ©s ? La ministre de la SĂ©curitĂ© nationale, Orit Strock, a dĂ©clarĂ© que « lâĂtat doit faire davantage pour dĂ©tecter Ă temps les comportements dangereux, y compris parmi ceux qui portent lĂ©galement une arme ». Le Premier ministre Benyamin Netanyahou, dĂ©jĂ confrontĂ© aux critiques liĂ©es Ă la guerre et Ă la sĂ©curitĂ© nationale, a exprimĂ© ses condolĂ©ances Ă la famille et ordonnĂ© une enquĂȘte accĂ©lĂ©rĂ©e. Mais derriĂšre les rĂ©actions officielles se cache une vĂ©ritĂ© douloureuse : la sociĂ©tĂ© israĂ©lienne lutte encore pour endiguer un phĂ©nomĂšne qui transcende les clivages politiques et religieux. Comme lâĂ©crit Maariv, « le ventre dâune femme enceinte est devenu le dĂ©clencheur dâun crime insensĂ© », une phrase qui rĂ©sonne comme un symbole de vulnĂ©rabilitĂ© et de fragilitĂ©. Dans un pays oĂč la sĂ©curitĂ© extĂ©rieure occupe une place centrale, la sĂ©curitĂ© intĂ©rieure â celle des foyers, des femmes et des enfants â apparaĂźt trop souvent nĂ©gligĂ©e. Ce meurtre, qui laisse orpheline une fillette de trois ans, rappelle que la violence domestique nâest pas un phĂ©nomĂšne marginal, mais un enjeu national qui exige des rĂ©ponses urgentes et systĂ©miques.
Sources : Ynet (14.09.2025), Maariv (14.09.2025), Infos-Israel.News, Alyaexpress-News, RakBeIsrael.buzz
RĂ©daction francophone Infos Israel News pour lâactualitĂ© israĂ©lienne
© 2025 â Tous droits rĂ©servĂ©s
Â





