Mika a documentĂ© les combats Ă  Gaza de l’intĂ©rieur, alors que ses demi-frĂšres Ă©taient en captivitĂ© : « Je devais faire quelque chose »

Mika Nakash (20 ans) accompagne Emma dans son travail de mode depuis qu’elle est enfant et est tombĂ© amoureuse de l’objectif Ă  l’ñge de neuf ans. AprĂšs le lycĂ©e, elle a Ă©tĂ© sĂ©lectionnĂ©e pour un poste dans l’armĂ©e, mais lorsqu’elle a appris qu’il existait un poste combinant travail de terrain et photographie, elle a su que c’était ce qu’elle voulait faire dans l’armĂ©e.

Mika Nakash avait dĂ©jĂ  rĂ©ussi Ă  documenter les opĂ©rations Ă  JĂ©nine et Naplouse et, lorsque la guerre a Ă©clatĂ©, elle a Ă©tĂ© parmi les premiĂšres femmes Ă  entrer dans la bande de Gaza. Pendant 32 jours, elle Ă©tait Ă  l’intĂ©rieur de Gaza, documentant le bataillon de la Compagnie de sauvetage 669, a rejoint les activitĂ©s de Magellan, du 50e bataillon du Nahal, de la 7e brigade Givati ​​​​et plus encore.
« Au dĂ©but, quand je suis arrivĂ© lĂ -bas, ce qui m’a attirĂ©, c’est l’odeur », a expliquĂ© Nakash. « J’ai essayĂ© de transmettre cela et les parties qui ne sont pas forcĂ©ment familiĂšres. Gaza dans les visuels mĂ©diatiques est trĂšs monotone. Je voulais apporter une sensation de douceur, non pas pour embellir Gaza, mais pour me concentrer sur d’autres aspects. J’ai photographiĂ© des portraits de combattants. Je voulais amener la personne derriĂšre moi. Je l’ai photographiĂ©e dans toutes sortes de situations. Par exemple, les combattants qui, tout en se reposant, jouaient au poker avec des bouchons de bouteilles d’eau, ou ceux qui fabriquaient des cendriers avec de la pĂąte Ă  papier. Chacun trouvait sa propre façon de gĂ©rer l’humain dans cette situation. »
Mika a documentĂ© les combats Ă  Gaza de l’intĂ©rieur, alors que ses demi-frĂšres Ă©taient en captivitĂ© : « Je devais faire quelque chose » - Infos-Israel.News
Mika Nakash n’est pas seulement une combattante, mais aussi la demi-sƓur de Mia et Itai Regev qui ont Ă©tĂ© kidnappĂ©es lors de la fete de la Nova et libĂ©rĂ©es dans le cadre de l’accord d’otages.
« Ma mĂšre et Ilan, le pĂšre de Mia et moi, sommes ensemble depuis prĂšs de 13 ans, nous avons donc grandi ensemble dĂšs notre plus jeune Ăąge. Pour moi, ce sont mes frĂšres », a-t-elle dĂ©clarĂ©. « Ilan est comme mon pĂšre, et vu sa souffrance aprĂšs leur enlĂšvement, l’incertitude et le profond chagrin qu’il a vĂ©cu, j’ai senti que je ne pouvais pas ĂȘtre chez moi. J’ai dit Ă  mes commandants que je devais faire quelque chose.
Les semaines qu’elle a passĂ©es Ă  Gaza, sachant que ses frĂšres y Ă©taient retenus captifs, ont Ă©tĂ© insupportablement difficiles. « On espĂ©rait que peut-ĂȘtre l’équipe que je documente maintenant serait aussi leur Ă©quipe de secours, mais j’ai aussi eu de nombreux moments de dĂ©pression, d’incertitude et de rumeurs », a-t-elle dĂ©clarĂ©.
Mika a documentĂ© les combats Ă  Gaza de l’intĂ©rieur, alors que ses demi-frĂšres Ă©taient en captivitĂ© : « Je devais faire quelque chose » - Infos-Israel.News
« Il y a eu un jour oĂč un officier a dit qu’ils avaient trouvĂ© des dizaines de corps de personnes enlevĂ©es, ce qui s’est vite avĂ©rĂ© ĂȘtre une erreur, mais les pensĂ©es avaient dĂ©jĂ  commencĂ© Ă  courir. Je me suis dit que s’il m’était difficile de dormir ainsi dans le champ de bataille dans le froid et manger des rations de combat, alors que se passe-t-il avec eux.
Nakash a Ă©crit sur la plage de Gaza le nom de Mia et Itai  sur le sable : « J’ai envoyĂ© ceci Ă  leur pĂšre, et quand je suis sorti prendre un rafraĂźchissement la premiĂšre fois, il m’a dit ‘la prochaine fois tu reviens avec les deux autres’, et c’est comment ça que c’est passĂ©.
La deuxiĂšme fois que je suis entrĂ©, il y avait dĂ©jĂ  un accord, et ils sont rentrĂ©s chez eux ». AprĂšs cela, Nakash est revenu Ă  Gaza : « Je sentais que je n’avais pas fini et que je devais continuer ce que j’avais commencĂ©. J’ai senti que j’avais un besoin personnel d’atteindre plus de places avec ce rĂŽle. Ils m’ont demandĂ© sur le terrain, « Risquez-vous votre vie pour documenter » ? Je leur ai rĂ©pondu : « Oui, c’est l’essentiel. Le mien et le plaidoyer font partie d’une guerre pour tout. »
L’un des moments gravĂ©s dans sa mĂ©moire est celui oĂč elle Ă©tait rattachĂ©e Ă  l’unitĂ© 669 au dĂ©but de la manƓuvre. « J’étais inquiĂšte des vues difficiles et il y a aussi le dilemme moral, savoir s’il faut le photographier ou non, si c’est approprié », a-t-elle rĂ©pĂ©tĂ©. « La premiĂšre Ă©vacuation s’est faite par ambulance et il y a eu beaucoup de blessĂ©s. J’ai finalement choisi de ne pas enregistrer, mais ça a Ă©tĂ© un moment dĂ©terminant, le moment oĂč j’ai vraiment compris oĂč j’en Ă©tais. J’ai pensĂ© aux familles qui ne savent pas ce qui arrive Ă  leurs enfants sur le terrain et cela m’a vraiment frappĂ© pour la premiĂšre fois. »
La camĂ©ra parvient Ă  rendre presque tout, mais presque seulement. « Surtout dans le couloir humanitaire », a-t-elle partagĂ©. « LĂ , vous voyez le beau cĂŽtĂ© de Tsahal. La façon dont ils ont traitĂ© les enfants et les femmes ĂągĂ©es dĂ©passe de loin la moralitĂ© des autres, et pour moi, c’est le moment le plus puissant. J’ai eu l’impression d’ĂȘtre soudainement dans un endroit diffĂ©rent, et je ne suis pas sĂ»r d’avoir pu transmettre cette forte Ă©motion devant la camĂ©ra. »

RĂ©daction francophone Infos Israel News pour l’actualitĂ© israĂ©lienne
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